Quand tu jettes un coup d’œil au patrimoine mondial de l’UNESCO, tu prends la grosse tête. L’être humain est quand même une putain d’espèce, capable de faire des trucs de fous. On en a fait, des bâtiments stylés. Mais bon, l’être humain est aussi capable d’être une espèce de putains, par exemple quand elle a envie d’une grosse maison, mais pas de la construire elle-même. C’est à ce moment-là que des travailleurs bénévoles forcés, également appelés esclaves, débarquent.

La Maison Blanche

Au départ, le chantier devait uniquement être assuré par des travailleurs blancs américains. Mais ils se sont rapidement rendus compte que construire une maison de cette taille, ça pouvait coûter un bras. Comme ils ne connaissaient pas Motherlode, ils ont choisi un autre moove astucieux, à savoir engager des travailleurs que l’on a pas besoin de payer, et c’est comme ça que des esclaves noirs ont commencé à partir de 1792 à voler le travail des vrais bons Américains. Mais on ne les laissait pas tout faire, faut pas déconner quand même : eux se chargeaient de bosser jour et nuit pour faire des trucs aussi épanouissants que creuser dans l’argile ou porter des trucs lourds, pendant que les honnêtes américains s’occupaient de la finition, de la déco, et tout ce qui n’est pas éligible à la prime de pénibilité. Une répartition égale des tâches.

L'aqueduc de Nîmes

Encore une fois, on est pas sur du 100% esclaves, mais sur une bien belle collaboration avec des hommes libres, qui nous laisse espérer un futur dans lequel tout un chacun, esclave comme salarié, vivrait en harmonie. Mais arrêtons de rêver deux minutes. Ce bel ouvrage, réalisé entre 40 et 80, a une nouvelle fois donné la part belle aux esclaves en leur donnant l’opportunité professionnelle de porter des gros cailloux sur des kilomètres. Quelle chance ! Cela correspondait justement à leur profil selon leur psychologue scolaire de 3ème. Il est difficile de trouver des sources pour tous les aqueducs de l’ère romaine, mais on peut penser qu’une majorité d’entre eux étaient ainsi construits en grande partie par des esclaves.

Crédits photo (CC BY-SA 4.0) : Victorgrigas

La muraille de Chine

Inspiration probable de Donald Trump qui cherche à se protéger des Mexicains, il me semble important de rappeler que cette muraille n’a pas du tout marché avec les Mongols. Fais un truc encore plus grand Donald. Par contre dépêche-toi de t’y mettre, parce que les Chinois ont quand même mis 2000 ans à faire la leur. Ça en fait, de l’embauche dans le secteur du BTP, cette histoire. Et tant mieux, parce que sans ça, le taux de chômage des esclaves chinois aurait été historiquement haut. Pôle Emploi n’aurait jamais désempli. Merci la Mongolie, merci les esclaves, et bientôt merci aux Mexicains de la part des USA.

Le Taj Mahal

Si l’histoire que je vais vous raconter ne vous tire pas les larmes aux yeux, c’est que vous n’avez pas de cœur. Lorsque la femme de l’empereur Shah Jahan mourut, le pauvre Shah décide de lui faire honneur en lui construisant la plus belle tombe du monde. Trop mim’s. Il dépensa pour cela l’équivalent de plus d’un milliard d’euros actuels. Quand on aime on ne compte pas. Il fit travailler plus de 20.000 esclaves sur le chantier. On peut lui pardonner, c’était un homme brisé. Des milliers d’entre eux n’y ont pas survécu. On ne fait pas d’omelettes sans casser les œufs, et Jahan adorait les omelettes. Si vous vous inquiétez pour lui, rassurez-vous : ses deux autres épouses et les 2.000 femmes de son harem étaient là pour l’aider à surmonter cette épreuve difficile.

La cité interdite

Au début du XVème siècle, le premier empereur de la dynastie Ming cherche à marquer le coup quand il arrive sur le trône. Du coup, pour faire l’intéressant, il fait raser la capitale mongole et y installe un petit cabanon de jardin amélioré, sobrement intitulé Cité Interdite. Mais bon, il a besoin de gens pour le construire ce cabanon, sinon il ne pourra pas ranger sa tondeuse. Et comme ses sujets exigent d’être payés pour travailler, il change de stratégie et propose le job à des esclaves, qui acceptent avec plaisir. La construction aura duré 14 ans, et on estime qu’un million d’esclaves y auraient bossé.

Crédits photo (CC BY 3.0) : Gisling

Le centre religieux de Tikal

Situé en Amérique centrale, le centre religieux de Tikal a été construit par les Mayas, aux alentours de -1000 avant JC. Et les Mayas étaient à moitié des bouffons : ils n’ont jamais pensé à la traction animale. Mais de bouffons, ils n’avaient qu’une moitié : que faire quand on a pas d’animal ou de tracteur de marque MacLaren pour tirer des gros bouts de cailloux ? Pas de problème, on a des esclaves pour ça. D’ailleurs, les esclaves étaient également le seul moyen de transport connu à l’époque. Bam, dans les dents Tesla, encore plus écolo que ta bagnole écologique. A condition qu’ils soient vegans, bien sûr, parce qu’on connaît tous le bilan carbone d’un steak, oulah je préfère pas en parler.

Crédits photo (CC BY-SA 2.5) : Raymond Ostertag

Le Colisée

Construit entre 70 et 80, le Colisée est un bijou d’architecture. Non vraiment, bravo. Surtout avec les moyens de l’époque. Et encore plus si on prend en compte la faible motivation des travailleurs qui l’ont fait : en 70, la première guerre judéo-romaine débouche sur le saccage de Jérusalem et la déportation de 30.000 juifs en esclavage. Les Romains ont toujours été en avance sur leur temps. Ces esclaves auraient, au moins en partie construit ce bon vieux Colisée, nous permettant de prendre de superbes selfies, hashtague culture.

Crédits photo (CC BY-SA 2.5) : Diliff

(Bonus) le chateau de versailles

Bon, j’avoue que je triche un peu, là. Le château de Versailles n’a pas été directement construit par des esclaves. Il y avait assez peu d’esclaves en France à l’époque. Mais quand même, Louis XIV, le dirigeant de droit divin, le roi-soleil, le leader politique du pays des lumières, a beaucoup développé le commerce d’esclaves. C’est que ça ramène ce truc. Et il en faut de la tune pour construire un château aussi grand. Parce que le bon Loulou, ce qui se passe en dehors de la France, les colonies, tout ça, il s’en branle. Sauf quand ça peut lui ramener de la tune pour faire une pièce avec plein de miroirs dedans, à ce moment là la politique internationale, ça l’intéresse. D’ailleurs, une fois que sa grosse maison est terminée, il a toujours besoin d’argent pour jouer à la bagarre avec ses voisins alors il promulgue carrément le Code Noir, sur lequel je vous invite à vous renseigner pour vous rendre compte à quel point cette personne était un humaniste convaincu.

Crédits photo (CC BY-SA 3.0) : ToucanWings

Par contre, désolé, mais les pyramides n’ont pas été construites par des esclaves. Les mecs étaient volontaires, et plutôt bien payés et traités pour l’époque.

Sources : Slate, Futura-sciences, Wikipédia, Le Monde