Elle vous parait loin, l’époque où votre enfant n’était qu’un tout petit rôti qui sortait tout juste de votre ventre. Maintenant, le voilà qui claque les portes, réclame un scooter comme ses copains, un téléphone portable pour avoir Snapchat, et il parait qu’il veut va ramener sa nouvelle copine vendredi soir. Vous le sentez, le coup de vieux ? Les rides qui se creusent ? Alors qu’avant, tout vous paraissait si simple…

Quand il s’endormait dans vos bras

Vous vous souvenez, quand après un gros biberon ou une bonne ballade, il s’endormait dans vos bras, sa joue écrasée contre votre épaule, le corps tout chaud ? Bah maintenant il dort jusqu’à midi tout seul dans sa chambre qu’il n’aère jamais et qui sent la vieille chaussette, ses ronflements traversent la porte et c’est pas mignon du tout.

Quand il apprenait à courir après le chat

Il était là, si petit, apprenant à marcher, l’équilibre incertain comme vous-même après quelques verres de tequila Sunrise. Le chat était rapide et lui un peu moins, mais il ne lâchait pas l’affaire. Maintenant, vous devez le forcer à marcher plus de 50 mètres, et en plus il traine des pieds.

Quand il ne savait pas encore claquer les portes

A la limite, il se mettait à crier un peu quand il n’était pas content, mais il ne savait pas encore comme les portes fonctionnaient, et encore moins comme il fallait faire pour les claquer avec force. Maintenant, c’est monnaie courante, et il ne se passe pas une seule semaine sans qu’il fasse une sortie théâtrale en quittant la table parce que vous avez refusé qu’il aille à une soirée chez des copains un soir de semaine.

Quand il ne levait pas encore les yeux au ciel à chaque fois que vous parlez

L’insolence est le comble de l’adolescence. Avant, il n’osait pas vous contredire, buvant vos paroles comme un faible d’esprit face à un gourou de secte. Maintenant, chaque mot que vous prononcez l’exaspère, et il le manifeste en soufflant sur la mèche de cheveux gras qui lui tombe devant les yeux et en roulant les yeux au ciel.

Quand vous étiez sa personne préférée au monde

Elle est loin l’époque ou sa maman était la plus forte du monde. Maintenant, il vous crie à chaque dispute qu’il vous déteste et qu’il préférerait avoir une autre mère et être né dans une autre famille que la sienne.

Quand il ne parlait pas encore

C’était le temps de la tranquillité. Il ne savait pas encore parler et donc il ne pouvait pas vous répondre sur un ton insolant, et devait se contenter d’obéir, sans contrepartie. Maintenant il parle, beaucoup trop, et il connait plus de gros mots que vous, ce qui est de plus en plus gênant.

Quand il pensait qu’il vivrait avec vous pour toujours

A l’époque, pour lui, son rêve, c’était de vivre avec ses parents toute sa vie. Maintenant, après avoir claqué la porte pour la douzième fois de la journée, il vous hurle qu’il attend vivement ses 18 ans pour avoir son appartement et quitter cette maison de fous. Bonne ambiance.

Quand il détestait être loin de vous

Il ne supportait pas que vous quittiez la pièce, refusait que quelqu’un d’autre que vous ne le prenne dans les bras, et détestait partir en vacances chez ses grands-parents parce que vous n’étiez pas là. Maintenant, il n’attend qu’un truc: que vous lui laissiez la maison pour un week-end pour faire la plus grosse teuf du lycée, dans votre dos bien sûr.

Quand il faisait sa liste au Père Noel

Il notait avec soin sur une feuille tous les jouets du catalogue de la Grande Récrée qu’il rêvait que le Père Noel lui apporte, ne sachant pas encore que le portefeuille de Noel, c’était vous. Maintenant, il demande soit un chèque, soit une PS4.

Quand vous pouviez l’habiller que vous le vouliez

Ça, c’était la meilleure partie de l’enfance, pouvoir lui choisir toutes ses fringues et jouer à la poupée tous les jours. Il s’en foutait de ce qu’il portait, et à vrai dire il s’en foutait même d’être habillé tout court. Maintenant, il veut les dernières Stan Smith pour aller avec son tee-shirt Nirvana troué qui pue le vieux roquefort, et vous n’avez pas votre mot à dire sous peine d’entendre encore une fois cette putain de porte claquer.

Allez, rassurez-vous, ça ne va pas durer éternellement tout ça. Et puis au pire, vous n’avez qu’à lui faire une petite soeur, ça vous calmera de pouvoir tout recommencer.