Rome ne s’est pas faite en un jour, Paris non plus. Et surtout, elle ne s’est pas faite par l’opération du Saint-Esprit : il y a quand même pas mal de mectons qui se sont retroussés les manches pour que ça ressemble à quelque chose. Ils sont des centaines, des milliers sans qui la capitale ne serait pas ce qu’elle est aujourd’hui. Mais parce qu’on ne recule devant aucun sacrifice pour toi, on a (douloureusement) sélectionné 10 bonhommes qui, eux peut-être un peu plus que les autres, ont contribué au rayonnement de la ville-lumière.

Charles-Axel Guillaumot, le sauveur oublié des souterrains

C’est le mec avec le ratio utilité/postérité le plus pourri de ce top. Personne le connaît alors que sans lui, la moitié de Paris se serait effondrée. Déjà, c’est lui qui a aménagé les ossuaires de ce que tu appelles aujourd’hui les Catacombes, et surtout, dès 1777, il répertorie les vides laissés par l’exploitation des carrières souterraines et renforce les fondations parisiennes. Alors une bonne fois pour toutes : merci, Charles-Axel.

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Il n'a pas souffert, promis

Claude-Philibert Barthelot de Rambuteau, l'instigateur du renouveau

Le préfet Rambuteau est plus connu pour la rue homonyme qu’il a percée que pour l’ensemble de son œuvre, alors que c’est lui qui , dès 1833, a amorcé l’assainissement de la ville, avec modernisation des égouts, création des espaces verts, nouvelles méthodes de gestion de l’eau urbaine… et premiers urinoirs. Le tout en suivant sa devise : « De l’eau, de l’air, de l’ombre ». Carré, le gars.

Eugène Viollet-le-Duc, le restaurateur de Notre-Dame

Architecte, Eugène VLD est surtout un restaurateur de monuments controversé. C’est qu’il aimait bien mettre sa touche perso : pour Notre-Dame, dès 1845, il recrée tous les ornements extérieurs, réinstalle la flèche que les Parisiens avaient oubliée et, pour le fun, prête ses traits à la statue de Saint-Thomas. Mais comme sans lui, la cabane serait peut-être par terre, on lui pardonne.

Crédits photo (CC BY-SA 3.0) : Harmonia Amanda

Georges Eugène Haussmann, le baron de la rénovation

Paris avant Haussmann, c’était un bouge de rues sombres et étroites. Paris après Haussmann, ce sont des grands axes dégagés et clairs. En gros, un boulot d’extreme makeover au milieu du XIXè siècle qui n’a pas fait dans la délicatesse : en détruisant des quartiers entiers pour les reconstruire, Haussmann avait glané le doux surnom d’Attila. Quand même oui.

Gabriel Morris, le nabab des colonnes

Même si on en trouve aujourd’hui dans toute la France, c’est bien à Paris que ces colonnes sont généralement associées. En 1868, l’imprimeur Morris crée sur un modèle berlinois ce nouveau mobilier urbain. Faut dire qu’avant ça, les affiches étaient collées sur les urinoirs. C’était moins classe.

Richard Wallace, le pape des fontaines

Richard portait bien son nom : il était pété de thunes et a financé ces fontaines dessinées par un certain Lebourg. Après le siège de Paris, en 1870, le prix de l’eau augmente, mais pas celui du vin. L’arrivée de ces points d’eau gratuits a donc permis à Paris de ne pas être habitée que par des poches aujourd’hui.

Joseph Oller, le patron du music-hall

Jojo était un mec qui vivait plutôt pour la rigolade et la détente. En 1889, il cofonde avec Charles Zidler un cabaret qui sera le premier à porter le nom de music-hall en France, le Moulin Rouge. Quatre ans plus tard, il remplace les montagnes russes qu’il avait installé boulevard des Capucines par une nouvelle salle de spectacle : l’Olympia. Et voilà comment on crée deux lieux mythiques de la capitale. Facile, non ?

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Il n'a pas souffert, promis

Crédits photo (Domaine Public) : Moulin Rouge 1900

Gustave Eiffel, le bonhomme de la tour

Si on cause « incontournable de Paris », on est OBLIGÉ de parler du mec qui a donné à la France son plus beau et son plus célèbre symbole à l’international, achevée en 1889. Son chef-d’œuvre sera aussi (un peu) son malheur, les autres travaux d’Eiffel, notamment en aérodynamique, restant éclipsés aux yeux du grand public par la Dame de Fer.

Fulgence Bienvenüe, le père du métro

En 1895, en vue de l’exposition universelle de 1900, on se dit qu’il serait peut-être temps de doter Paris de son propre métro. Avec Edmond Huet, c’est Fulgence qui s’y colle, dès 1898, et ce sera l’œuvre de sa vie. Il continuera de participer au développement de son bébé jusqu’à sa mort en 1936. Chapeau Fufu.

Crédits photo (Domaine Public) : User TiFraiz on fr.wikipedia

Hector Guimard, le saint patron des bouches de métro

Figure de proue du mouvement Art nouveau, Guigui a gratifié Paris, début XXè, de ces édicules (non ce n’est pas un gros mot) devenues parties intégrantes du Paris-carte postale. S’il en reste 86 sur les 167 d’origine, on a quand même dégagé dans les années 60 (aka l’heure noire de l’architecture) des édicules grandioses comme celui de Bastille. Bravo le modernisme.

Crédits photo (Domaine Public) : Scanné par Claude_Villetaneuse

[BONUS] Napoléon III, l'empereur de la modernisation

Un petit mot sur Napo, qui a fait le lien entre Rambuteau et Haussmann. En reprenant les travaux du premier, il donne au second les moyens de moderniser la capitale. C’est pendant son règne qu’on verra en 1851 la construction de la première cité ouvrière, soit les premiers logements sociaux, de la capitale (et qui sont aujourd’hui très recherchés des hipsters).

Alors on dit merci les gars, car grâce à eux, Paris sera toujours Paris.