En 1931, le jeune musicien Robert Leroy Johnson rencontre le guitariste Son House et joue devant lui. House se moque de lui en lui disant qu’il fait fuir les gens tellement il joue mal. Vexé, Robert quitte sa petite ville du Mississippi et en disparaît pendant deux ans. Lorsqu’il revient, il fait preuve d’une telle maîtrise que Son House avoue être dépassé par son niveau. La légende de Robert Johnson, le bluesman qui a vendu son âme au diable était née. Ce top ne parle absolument pas de lui puisqu’il traite des films dans lesquels ils ne passent rien mais qui sont quand même géniaux. Donc aucun rapport, arrêtez de vous demander, c’est relou.

Clerks

Si vous n’avez jamais vu « Clerks » ou sa suite « Clerks 2 » je vous les conseille grandement. Le premier a probablement révélé Kevin Smith et regorge de scènes vraiment hilarantes et de dialogues ciselés (comme celle sur l’étoile noire de Star Wars). On suit la journée de Dante, employé d’une petite épicerie, forcé d’ouvrir le magasin pour remplacer un collègue qui l’a planté. Accompagné une grosse partie de la journée par Randal, employé d’un vidéo-club situé à côté, il n’arrive rien de bien incroyable au cours de ce film. Pourtant les dialogues font tellement mouche et les petites scènes captivent tant qu’il est difficile de s’arrêter de le regarder, un peu comme l’embrouille d’un couple que vous ne connaissez pas dans la rue.

My dinner with Andre

Si je devais résumer l’histoire de ce film en une phrase ce serait probablement comme ça : « deux mecs qui ne se sont pas vus depuis des années dînent ensemble au restaurant et parlent de choses et d’autres ». Voilà. Nan mais ne partez pas hein, c’est aussi un petit chef-d’œuvre du grand Louis Malle et il vaut vraiment le coup d’œil. Tout est question de dialogues et c’est très bien écrit, d’autant que la prouesse de tenir le spectateur juste en lui montrant deux mecs qui dînent est assez audacieuse. Personnellement, si mon dernier dîner avec un pote était un film il serait très très chiant.

Breakfast Club

Ce film de John Hugues est encore aujourd’hui considéré comme l’un des films les plus justes sur la génération des jeunes des années 80 (avec Ferris Bueller Day Off du même réalisateur). Et il faut dire qu’il a marqué une génération et reste dans le coeur de beaucoup de gens. Mais en vrai il ne s’y passe pourtant pas grand chose : une bande de lycéens tous différents se retrouvent collés ensemble tout un samedi. Concrètement repensez à vos heures de colle de la vieille époque et demandez vous si ça ferait un bon film. La réponse est non, clairement. Mais là ça marche très bien, d’où le génie du truc.

Lost in translation

Bon franchement vous allez pas mentir, il se passe que dalle dans ce film. Un acteur vieillissant qui se retrouve au Japon pour tourner une pub et qui rencontre une nana toute aussi paumée qui suit son mec photographe. C’est tout. Pourtant on se prend d’affection pour le duo et on entre clairement dans le jeu de leur relation et de leur voyage dans une culture en décalage par rapport à leurs propres codes. C’est d’ailleurs le sel du film, nous attirer la sympathie de ces deux personnes par le fait qu’on est autant perdu qu’eux. Mais en dehors de ça, bordel il ne se passe rien du tout, j’ai vu plus d’action en regardant ma grand-mère couper la galette des rois l’autre jour.

Reservoir Dogs

Le premier chef-d’oeuvre de Tarantino est resté un film culte pour plusieurs raisons (et une scène assez choc). Mais là encore on doit ce succès à des dialogues extrêmement bien écrits. Parce qu’en réalité il ne s’y passe pas grand chose : l’avant et l’après d’un braquage raté qu’on ne nous montre d’ailleurs pas vraiment. Mais alors pourquoi c’est si bien ? Bah parce que c’est bien écrit, monté intelligemment et joué admirablement. Comme quoi l’action c’est pas forcément le truc qui fait un bon film (prends ça, scénariste de Jurassic World).

La ligne rouge

« Un film de guerre dans lequel il n’y a pas de guerre » pour résumer le truc sommairement. Mais quel film bordel. Des images incroyables, un casting hallucinant, une bande originale inoubliable… Faut dire que le film marquait le grand retour de Terrence Malick après une longue pause et que tout Hollywood voulait jouer dans le film, acceptant même des rôles d’à peine cinq minutes à l’écran. Donc à voir, même s’il s’y passe moins de choses haletantes que dans la salle d’attente d’un dentiste.

Tree of life

Encore un film de Terrence Malick et dans celui-ci il ne se passe vraiment, mais alors vraiment rien. Peut-être même tellement rien que le film a divisé les spectateurs, certains y voyant un chef d’œuvre, d’autres une perte de temps (pour rester poli). Bon faut dire que ça commence par 20 bonnes minutes avec des dinosaures qui n’ont rien à foutre là donc ça pose le ton dès le début. Ensuite on voit la vie d’un père de famille et de ses deux gamins, montré par des flashbacks sans forcément de liens entre eux. Dit comme ça c’est aussi alléchant que de voir un film sur le divorce de mon voisin, mais les acteurs font le taf et c’est bien filmé et c’est beau.

Taxi Driver

Concernant Taxi Driver, qui est un réel chef d’œuvre ne vous y trompez pas, l’objet du film n’est pas de nous montrer concrètement des actions, mais de décrire l’évolution d’un personnage complètement perdu. Et cela passe par beaucoup de scènes assez contemplatives. Si on essaie de résumer l’action du film, il faut pas se mentir, il ne s’y passe pas masse de trucs, ce qui explique peut-être pourquoi il a été écrit en seulement cinq jours. Mais la performance de De Niro, la mise en scène de Scorsese et le propos abordé en ont fait une œuvre majeure intemporelle. Bon après en soit il se passe plus d’action dans le local poubelle de mon immeuble on va pas se mentir.

Gravity

Véritable claque visuelle lors de sa sortie, ce film est assez intéressant dans sa manière de filmer l’espace. Mais passé l’introduction, la cosmonaute solitaire interprétée par Sandra Bullock ne fait pas grand chose à part penser à George Clooney. Forcément en même temps dans l’espace y’a pas masse de trucs à faire, pas de casinos ni de piscine publiques, donc bah elle essaie de rentrer chez elle parce qu’elle s’emmerde et voilà.

Mon voisin Totoro

Mon voisins Totoro, c’est LE film de Miyazaki où il ne se passe rien de rien. Pas d’intrigue, pas de méchant et pas vraiment de fil conducteur mais on passe quand même un bon moment. C’est l’histoire de deux petites filles qui emménagent avec leur père dans une nouvelle maison et rencontrent de nombreuses créatures magiques qui ne parlent même pas. Leur mère est malade, la petite fille va la voir à l’hôpital, sa famille la cherche partout et finit par la retrouver grâce aux bestioles magiques : fin de l’histoire. Aucun intérêt mais on pourrait tout de même le regarder mille fois. Pourquoi ? Parce que ça nous rappelle l’époque bénie de l’enfance où on avait encore le temps de regarder des films mille fois.

Bon dans l’idée ça en fait quand même des films où il ne se passe vraiment rien. Pourtant tous les films de ce top sont des pépites incroyables, ce qui fait réaliser que de bons dialogues et de bons acteurs sont parfois plus utiles qu’un enchainement de scènes d’action complètement stupides (m’enfin c’est pas le même genre aussi). Bref, en tout cas vous pouvez aller voir les films qui s’auto-spoilent et les meilleurs films Netflix de 2021.