Des pays comme l’Abkhazie ou le Somaliland ne vous disent peut-être rien. Cependant, au moment où la majorité des états du monde sont souverains et reconnus par l’O.N.U, une poignée d’irréductibles peuples aux convictions bien spécifiques se battent pour qu’on les reconnaisse enfin. Alors, déjà que vous n’arriviez pas à placer sur une carte tous les pays membres, qu’est-ce que cela va être avec les non-membres?

Transnistrie (ou République moldave du Dniestr)

Certains auront peut-être un sourire à la vue de son nom, mais la Transnistrie est un cas international très sérieux. Enclavé entre la Moldavie et l’Ukraine, cette région tantôt intégrée à l’Union Soviétique tantôt à la Roumanie fasciste, décide de faire sécession de la Moldavie naissante en 1991. Et comme les Moldaves n’aiment pas trop qu’on se moque d’eux, un an plus tard une guerre éclate, remportée par… la Transnistrie (mais soutenue par la Russie). Depuis personne ne sait quoi faire et la situation stagne. Aujourd’hui le pays est conseillé aux nostalgiques de l’URSS pour son statut de pays figé en pleine guerre froide. La Transnitrie est tellement peu fréquentable que même leurs alliés russes ne les reconnaissent pas comme nation.

Source.

Crédits photo (CC BY 3.0) : Serhio

Haut-Karabagh

On le sait les Arméniens ne sont pas vraiment amis avec les Turcs. Alors quand l’Azerbaïdjan, proche culturellement de la Turquie, devient indépendant en 1991, il est inadmissible pour la majorité arménienne habitant à l’ouest de vivre dans un état « traître ». Un référendum est organisé pour l’indépendance de cette région. Mais tout ne se passe pas comme prévu, une fois celui-ci gagné par les Karabaghtsis, les Azerbaïdjanais envahissent le pays en 1994. Le Haut-Karabagh gagne la guerre, soutenue par l’Arménie, mais comme chaque partie refuse de trouver un accord, le pays est toujours non membre de l’ONU… qu’à cela ne tienne, elle émet ses propres drams (monnaie arménienne) commémoratifs, qui valent des fortunes chez les numismates. Et tac, prends-ça.

Source.

Crédits photo (CC BY-SA 3.0) : Bourrichon

Abkhazie

La République d’Abkhazie est une région sécessionniste de la Géorgie après son indépendance de l’URSS en 1991. Soutenue par la Russie, une guerre éclate en 1998 contre le frère géorgien pour faire savoir qui commande au Caucase. Victorieuse, l’Abkhazie est reconnue aujourd’hui par sept états : la Russie, le Nicaragua, le Venezuela, Nauru, les Tuvalu, le Vanuatu et la Syrie. Des alliés prestigieux sur qui l’Abkhazie peut compter pour promouvoir son patrimoine de pays fantôme digne de l’ère soviétique : visitez les ruines du palais du gouvernement dans la capitale Soukhoumi ou les complexes industriels de Tkouartchal, à moins que vous ne préfériez ses monastères (les très fameux).

Source.

Crédits photo (Domaine Public) : Bestalex

Ossétie du Sud-Alanie

S’il y a bien un pays pote de l’Abkhazie, c’est l’Ossétie du Sud. Même situation, même combat : l’indépendance vis-à-vis de la Géorgie avec l’aide de la Mère Russie. Mais la belle histoire bascule lorsque les Géorgiens bombardent la capitale, Tskhinvali. Ce qui conduit à la guerre totale dans la région, mêlant Abkhazes, Ossètes, Russes, Géorgiens et même des mercenaires ukrainiens… C’est une victoire flagrante des ossètes qui bénéficient à l’heure actuelle de la reconnaissance la Russie, l’Abkhazie, la Transnistrie, la Syrie, le Nicaragua, le Venezuela et l’île de Nauru.

Source.

Crédits photo (CC BY-SA 4.0) : Appaches

Somaliland

Le Somaliland était un protectorat britannique, puis italien, qui devint indépendant seulement 9 jours avant de s’unifier avec la Somalie italienne, un autre protectorat, pour former la République de Somalie, bien compliqué tout ça. Bref, tout va bien dans le meilleur des mondes, jusqu’à l’arrivée au pouvoir du dictateur Mahamed Siyaad Barre, qui entraîne le pays dans un état constant de pauvreté, famine et répression armée. Mais comme les Somaliladais sont des durs qui ne se laissent pas faire, ils ont décidé de se séparer de la Somalie. S’ensuit un désastre de communication internationale, puisque qu’aucun état, membre de l’ONU ou non, ne reconnaît le Somaliland.

Source.

Crédits photo (CC BY-SA 3.0) : Flappiefh with some additional modifications by Offnfopt

État de Palestine

L’état non reconnu le plus connu (observez le jeu de mots). Depuis 1920 la Palestine est sous mandat britannique. Mais le souhait de reconnaissance de la communauté juive aboutit au transfert du mandat à l’ONU qui délimite un plan de partage pour Israël et la Palestine. Mais les Palestiniens refusent cet accord, s’ensuit une longue série de guerres avec l’état hébreu. Aujourd’hui la Palestine tente d’être souveraine à travers l’autorité Palestinienne, elle est membre observateur de l’ONU depuis 2012, et essaie de sauvegarder son territoire contre les colonies israéliennes.

Crédits photo (CC BY-SA 3.0) :  By 

République turque de Chypre du Nord

La République turque de Chypre du Nord résulte de l’invasion de la part de la Turquie de la moitié orientale de l’île de Chypre, à majorité turque musulmane, qui s’oppose à la partie occidentale à majorité grecque orthodoxe. Fini les beaux projets de rattachements à la Grèce, séquelle de cette partition : la frontière entre les deux pays est placée sous contrôle de l’O.N.U. La tension est devenue si forte que la Turquie et la Grèce ont cessé de s’échanger des points à l’Eurovision, c’est dire…

Source.

Crédits photo (CC BY-SA 3.0) : Norhern Cyprus (orthographic projection).png: *Syria (orthographic projection).svg: L'Américain

République Arabe Sahraouie démocratique (RASD)

En voilà un chouette nom, la situation l’est beaucoup moins. En 1975, ce qu’on appelle le Sahara occidental est sous contrôle espagnol. Mais suite à la « marche verte » (grande manifestation des Marocains qui considèrent cette région comme la leur) et dans un processus de décolonisation mondiale, l’Espagne signe les accords de Madrid qui prévoient le partage du territoire entre le Maroc et la Mauritanie. Mais le Front populaire de Libération de la Saguia el Hamra et du Rio de Oro, un mouvement séparatiste saharien, ne l’entend pas ainsi et manigance un sale coup (diantre). Ils arrivent avant les troupes mauritaniennes et marocaines et proclament la RASD. Les Mauritaniens abandonnent alors leur annexion (plutôt sympa). Mais les Marocains envahissent les terres qu’ils devaient obtenir et chassent les rebelles jusqu’à la zone que devait annexer la Mauritanie, ils y construisent un mur digne du rideau de fer appelé « Mur marocain ». Depuis un cessez-le-feu a été signé, mais aucun accord territorial n’a été trouvé. Si bien que l’ONU ne reconnaît pas la RASD mais l’Union Africaine si…

Crédits photo (CC BY-SA 3.0) : Flad

République du Kosovo

La République du Kosovo a proclamé son indépendance en 2008. Elle est actuellement reconnue par 85 États membres de l’ONU et un État non-membre : la République de Chine (bien que la République du Kosovo ne la reconnaisse pas). A croire que l’ONU, c’est comme Twitter : je te « follow » et tu me « follow back » Les Nations unies, comme décidé par la résolution 1244 du Conseil de sécurité, administrent le territoire à partir de 1999 à travers la Mission d’administration intérimaire des Nations unies au Kosovo, en coopération avec l’Union européenne depuis 2008. »

Mais pour l’instant, pas de reconnaissance par la FIFA ni le CIO, c’est quand même mauvais signe.

[ziofix-credit nom="" cc="https://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0" url="https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Europe-Republic_of_Kosovo.svg"] [/ziofix-credit]

République de Chine (Taïwan)

Ou « Formose » pour les nostalgiques. Un cas d’annexion assez unique dans l’Histoire : la République Populaire de Chine, dont la capitale est Pékin, forte de son poids économique dans le monde, explique que si on veut faire du business avec elle, il faut faire fermer les ambassades de Taïwan, et reconnaître ainsi la souveraineté territoriale des Chinois sur l’île qui avait accueilli les fuyards du Kuomintang à l’issue de la guerre civile. Si vous êtes un homme politique français et que vous voulez vous montrer là bas, vous serez tenu de signer un document stipulant que vous reconnaissez que le Tibet et Taïwan sont bien sous l’égide de Pékin. Après, de retour au pays, vous pourrez pleurer sur le sort du Dalaï Lama, vous aurez quand même baissé votre froc. Conclusion : pas besoin d’envahir un pays, il suffit de convaincre le monde entier qu’il vous appartient depuis toujours. Mais pour ça, il faut un certain niveau de PIB.

Crédits photo (CC BY-SA 3.0) : JOSH tw

Chaud patate pour partie en vacances là bas ?

Source : Wikipédia