Cette année a quand même été particulière sur bien des aspects, on s’est tous retrouvés à vivre une situation qu’on n’avait (pour la plupart) jamais connue. Et qui dit situation inédite dit mesures inédites et de ce fait on est allé de surprises en surprises (clairement pas toujours bonnes). On est donc naturellement passé par plein d’états, avec de bons moments (rares) et des moins bons (nombreux), un peu comme dans une longue soirée de merde où chaque personne qui arrive est vraiment quelqu’un qu’on déteste et que le seul truc à boire est du rosé pamplemousse.

Janvier : le déni

« Nan mais c’est pas un vrai virus », « Pandémie, les mecs vont trop loin » ou encore « Jamais ça arrivera jusqu’ici » étaient à ce moment là les phrases trendy des discussions de bureau. Faut dire qu’on était loin de se douter de ce qui se profilait à l’horizon : un immense nuage de merde qui allait planer au dessus de nos têtes tout au long de l’année. Et comme la clairvoyance n’est pas notre grande force bah on s’est presque tous fait niquer, à part quelques personnes qui avaient visiblement tout capté à l’époque et qui sont plus cool que nous et qu’elles « se renseignent » et « lisent les avis des spécialistes avant de parler ». Des connards arrogants quoi.

Février : la peur

Vous vous rappelez du « Euh ça commence à puer un peu de la gueule du cul en Italie nan ? ». Forcément quand ça a commencé à se rapprocher de nos frontières on s’est tous dit que finalement c’était peut-être sérieux ce truc. Alors y’en a qui continuaient de dire que ça allait être contenu et qu’on ne seraient pas trop touchés en France puisque ça s’arrêterait à la frontière comme les retombées de Tchernobyl. Mais non, clairement pas.

Mars : la déception

Ce qui nous pendait sur le coin de la gueule a fini par tomber comme une bonne grosse patate dans notre gueule : l’annonce du confinement. On était tous devant nos postes, à se dire que c’était pas possible, que c’était des conneries, qu’on ne pouvait pas nous confiner comme ça. Eh bien si et quand on y repense on était loin d’imaginer la suite. Quoi qu’il en soit on était tous vraiment dégoûtés de cette décision et on a réussi à s’organiser malgré tout pour que ça ne soit pas trop catastrophique. Du moins au début.

Avril : l'ennui

Faut dire que quand on a fait trois apéro-visios, deux puzzles, lu cinq bouquins et regardé tout ce qui était respectable sur les plateformes de streaming, on commence doucement à se faire chier. Là dessus le mois d’avril a semblé long comme un jour sans bière pour beaucoup de gens, qu’ils soient en télétravail ou pas. Et c’est pas en faisant du pain dégueulasse ou en décorant le salon que ça sauve un quotidien pourri : rester enfermé chez soi avec une autorisation de se balader deux secondes, même pour les plus patients ça devient vite chiant.

Crédits photo : Topito

Mai : l'impatience

Comme dans un match éliminatoire de coupe du monde où on a qu’un but d’avance on sentait la libération venir mais dans le doute on attendait que l’annonce soit là, histoire de ne pas tomber de haut si jamais ça tournait au vinaigre. Mais intérieurement on se faisait tous autant chier qu’en vacances dans le Loir-et-Cher et ça commençait vraiment à peser. On était tous en train de bouillir intérieurement et on peut dire que la libération était aussi attendue que la première raclette de l’année.

Juin : la liberté

Après la libération de fin mai, on a tous commencé à en profiter comme des taulards en conditionnelle, presque certains qu’on finirait par replonger (et on avait pas complètement tort). Faut dire qu’on avait attendu cette liberté un long moment avant de pouvoir enfin sortir sans trop de soucis et profiter des beaux jours après avoir regardé par la fenêtre de chez nous à insulter les gens qui promenaient leur chien pendant bien trop longtemps.

Juillet : l'insouciance

Ah, le début des vacances pour certains et le sentiment de liberté non négligeable qui l’a accompagné. Autorisés à voyager dans tout le pays, nombreux sont les Français qui en ont profité, répandant le virus un peu partout comme un jeune chiot qui pisse dans tous les coins de l’appartement. Cette insouciance, on l’a probablement tous partagée, pendant un temps assez doux où on goutait à la liberté.

Août : la joie en demi teinte

Les chiffres d’infection ne remontaient pas encore, mais on se doutait qu’on faisait un peu n’importe quoi dans l’ensemble et qu’on finirait par le payer. On était encore libres, c’est vrai, mais on savait que ça n’allait pas durer.

Septembre : le doute

Forcément, là on a eu les chiffres et les graphiques, et la deuxième vague semblait devenir plus que probable. Sur fond de rentrée scolaire et de reprise du boulot, le bon gros nuage de merde est revenu et ce coup-ci on connaissait son odeur. On a commencé à réaliser qu’on allait payer pour le relâchement de l’été, comme quand il faut payer la note de pressing du costume de son patron après lui avoir vomi dessus au pot de départ d’un collègue parce qu’on avait beaucoup trop bu. Oui, c’est très précis, mais ça arrive à plus de gens qu’on ne le croit.

Octobre : la colère

Vous n’avez pas oublié le couvre-feu, mis en place pour doucement nous faire avaler la pilule d’un second confinement qui arrivait aussi sournoisement qu’un chat au pied du lit quand un orteil dépasse de la couette. Ce mois d’octobre a été celui du ras-le-bol, de la colère de devoir se retaper des annonces et des interdictions en pagaille tout en sachant pertinemment qu’on allait être à nouveau puni.

Novembre : la tristesse

Temps de merde, jours qui raccourcissent, pénurie de consoles next-gen et reconfinement. Probablement le pire mois de l’année on ne va pas se mentir. Je n’ai même pas envie d’en parler plus que ça car je vais certainement chialer rien que de l’évoquer.

Décembre : l'incompréhension

Déconfinés ? Vraiment ? Retour du couvre-feu ? Autorisations de fêter Noël mais pas vraiment, autorisation puis interdiction de fêter le nouvel an, possibilité d’aller au ski mais finalement pas d’en faire… Du non sens, du retournement de girouette sur les informations, un changement de place du café dans les rayons du supermarché que je fréquente, bref, tout a foutu le camp pendant ce mois de décembre et on est vraiment perdu.

Vous voyez que cette année était riche en émotions et en sensations, comme une montagne russe dans laquelle on te donne tour à tour des billets de 100 euros et des grosses claques dans la gueule (un manège qu’on pouvait retrouver dans la fête foraine de Béziers avant sa fermeture en 2008).