Ah, les vérités sur l’accouchement. Non seulement tu dois expulser un petit humain de 3kg environ par ta propre chair, mais en plus parfois tu peux te retrouver face à des instruments et des pratiques assez effrayantes pour l’aider à sortir du périmètre. Une de ses pratiques se nomme l’épisiotomie, fait particulièrement flipper.

Qu’est ce que l’épisiotomie ?

C’est le moment glamour, t’es prêt·e ? En gros, l’épisio (c’est son petit surnom), est une incision vaginale, qui est censée permettre au bébé de sortir plus facilement sans « défoncer » la porte de sortie. Et comme on découpe, il va se soi qu’on recoud après, avec des points de suture et tout le tintouin.

Est-ce que c’est systématique ?

Non, et heureusement. Certaines femmes ne sont pas « découpées ». Le taux d’épisiotomie en France est de 27 %, d’après une étude de l’Inserm. Mais cette pratique est encore bien trop courante, alors qu’elle n’est pas toujours justifée.

En quoi est-ce une pratique controversée ?

Il a été prouvé au début des années 2000 que l’épisiotomie ne protégerait pas des déchirures. Le chef de la maternité de Nanterre, Benoit de Sarcus (source), a déclaré que cette pratique était bien trop utilisée, et que beaucoup trop de médecins choisissaient la facilité en la pratiquant, alors qu’elle pourrait être évitée dans de nombreux cas.

La France n’est pas une bonne élève en matière d’épisio, mais c’est pas la pire

Si on compare les chiffres de cette pratique à d’autres pays proches de nous, on peut se réjouir de ne pas être les pires. Bon, pas de quoi sauter au plafond non plus, mais quand on voit que les taux d’épisio de Chypre sont de 75 % ou ceux de la Pologne à 67 %, on peut se dire que ça pourrait être pire.

La pire des pratiques : le point du mari

Alors déjà, l’épisio c’est chaud, mais il y a bien pire, ce que les médecins appellent « le point du mari ». Cette pratique horrible consiste à recoudre bien serré l’épisio à l’entrée du vagin, en y ajoutant quelques points, pour que ce cher monsieur n’ait pas l’impression de flotter dans ce grand espace qu’est devenu ton vagin après l’accouchement. Rassurez-vous toutefois, cette pratique semble être très rare et bien évidemment illégale.

Les raisons de pratiquer une épisiotomie

Même si ça devrait être bien moins fréquent, il y a quelques raisons de découper : la souffrance fœtale nécessitant une sortie rapide du bébé, la présentation du bébé par le siège, ou encore le recours aux forceps. Mais même dans ces cas, une autre solution devrait pouvoir être envisagée et ne pas nécessiter systématiquement un coup de bistouri.

Préparer son périnée en amont : une solution possible

Pour éviter que ton périnée ne prenne trop cher au moment de l’expulsion, les femmes enceintes devraient préparer leur muscle à l’aide de massages, notamment pendant le mois précédant l’accouchement. C’est un peu comme la préparation d’un coureur avant un marathon : il faut se préparer en amont pour éviter le claquage quoi.

Les conséquences de l’épisiotomie

En toute logique, lorsque tu te fais découper une partie de ton anatomie, ce n’est pas anodin. Après ça, tu risques d’avoir mal pendant un bout de temps, mais ça peut même aller plus loin pour certaines femmes, comme avec des fuites urinaires, des pertes de sensation ou a contrario des douleurs pendant les actes sexuels. Sans parler du traumatisme psychologique, youpi youpi.

Ça cicatrise en combien de temps ?

C’est assez variable, ça dépend des femmes bien évidemment. Mais la cicatrisation ne devrait pas être supérieure à 4 semaines, et si jamais tu constates un gonflement chelou, tu vas voir un médecin sans attendre.

Episio un jour, épisio pas toujours

Ce n’est pas parce que tu as eu une épisiotomie pour la naissance de ton premier enfant que tu en auras forcément une pour la naissance du second, et des autres qui suivront peut-être. C’est déjà ça dirons-nous.

Y’a plus qu’à réclamer des cadeaux de naissance.