Les lieux ont une mémoire. Ou du moins certains lieux, par la désolation qu’ils inspirent, semblent profondément marqués par l’horreur qu’ils ont abritée. Allez savoir si les fantômes existent : parfois, dans une ancienne prison soviétique, on se sent tout de même comme hanté par le passé.

La prison de Tuol Sleng au Cambodge

Aujourd’hui transformée en musée du génocide, la prison de Tuol Sleng a accueilli environ 18.000 détenus entre 1976 et 1979. Le chef de la prison, Douch, était aussi l’un des hauts responsables de la police politique. La torture et les mutilations y étaient monnaie courante. Les cellules abritaient jusqu’à 50 détenus entassés, les pieds attachés à des anneaux, sans manger. Ils devaient avouer des crimes qu’ils n’avaient pas commis, interrogés sans cesse par trois groupes de tortionnaires, les gentils, les méchants et les chauds. Je vous laisse imaginer ce que faisaient les chauds : on simulait notamment la suffocation avec des sacs plastique. On menait aussi à Tuol Sleng des expérimentations médicales en vidant certains prisonniers de leur sang, par exemple.

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Auschwitz

A 50 km de Cracovie, Auschwitz était le plus grand camp de l’Allemagne nazie. 1,1 million de morts en 5 ans. Je crois qu’il n’est pas la peine de refaire toute l’histoire du camp, rappeler qu’en plus de l’extermination, on faisait travailler les prisonniers pour les usines allemandes et pour l’effort de guerre. Les prisonniers qui n’étaient pas assassinés mouraient d’épuisement et de faim.

Crédits photo (CC BY-SA 3.0) : Bibi595

Le site de Tchernobyl

Si vous avez allumé Internet récemment, vous devez savoir qu’il y a eu une série sur Tchernobyl et qu’elle faisait pas mal stresser. Aujourd’hui encore, la zone de Tchernobyl est extrêmement radioactive. Malformations, enfants morts nés et surtout dizaines et dizaines de morts des conséquences directes de l’explosion survenue en 1986.

Crédits photo (CC BY-SA 2.0) : IAEA Imagebank

La Colonia Dignidad

Imaginez un ancien brancardier nazi, dégoûté de n’avoir pas eu d’avancement dans la Waffen SS et qui décide, après la guerre, de fuir au Chili pour y devenir prédicateur et fonder une colonie néonazie qui, protégée par le pouvoir pinochetiste, bénéficie du statut de société de bienfaisance. Cet homme s’appelle Paul Schäfer et il a poussé le vice plus loin, en transformant cette colonie en orphelinat, ce qui lui permettait de s’adonner à sa passion première : le viol d’enfants.

Tout cela s’organisait avec la complicité tacite de la police chilienne qui se servait des centaines de kilomètres carrés alloués à la colonia Dgnidad (traduisez colonie dignité) pour entreposer des armes de guerre dans le cadre de l’opération Condor. Sur ce territoire, Schäfer régnait en maître absolu, petit Hitler local, et accueillait au plaisir des criminels de guerre recherchés, à l’image de Mengele. Dans la colonie : travail forcé et eugénisme.

A la chute de Pinochet, Schäfer réussit à maintenir son petit monde jusqu’à finalement se faire rattaper par la justice. Capturé en 2005 en Argentine, il est mort en 2010 en captivité, à près de 90 ans.

Crédits photo (CC BY-SA 3.0) : Xarucoponce

Le château de Wégimont (Belgique)

Entre l’hiver 42 et l’hiver 44 se trouvait dans les Ardennes une maternité située dans le château de Wégimont. Le lieu était utilisé pour travailler à la pureté de la race aryenne en comptant sur le soutien de femmes belges et allemandes convaincues par les thèses nazies. C’était tout simplement un haras de femmes : les soldats nazis belges et allemands fécondaient les femmes dans l’idée de fabriquer de parfaits petits héros aryens. On appelait ça un Lebensborn.

Crédits photo (Creative Commons) : User:Les Meloures at lb.wikipedia

La Maison de la terreur de Budapest

Désormais transformée en musée de la terreur fasciste et communiste, l’adresse était autrefois le quartier général de la police communiste. Interrogatoires terribles, déportations au goulag… La Maison abrite surtout des caves où l’on entassait les prisonniers politiques, gardés ainsi parfois pendant des années.

Crédits photo (CC BY 3.0) : Tbachner

La rue Lauriston

Entre 1941 et 1944, le 93 rue Lauriston était le siège de la Gestapo française. La bande à Pierre Bonny et Henri Lafont savaient parfaitement conjuguer la barbarie nazie et la dégueulasserie crapuleuse. Auxiliaires du régime occupant, les membres de la Gestapo française utilisaient leur entregent pour se livrer à des trafics (et pour spolier les biens des Juifs qu’ils arrêtaient).

Le 21 rue Le Sueur

L’hôtel particulier du Dr. Petiot a été le théâtre de scènes d’agonies abominables. La cave, notamment, comporte des doubles portes, une arrivée de gaz, un puits rempli de chaux vive… Petiot prétendait être à la tête d’un réseau clandestin capable de faire passer les Juifs et les prisonniers politiques en Argentine. En réalité, il leur donnait rendez-vous dans son hôtel particulier et les assassinait pour récupérer les biens qu’ils comptaient emporter avec eux à l’autre bout du monde.

Crédits photo (Domaine Public) : Le Matin

L'Unité 731

Etablie en Mandchourie sous domination japonaise, l’Unité 731 de l’affreux général Shir? Ishii cachait sous des dehors de recherches en épidémiologie des expérimentations terribles. Vivisections, injections de virus et de maladies à des cobayes en vue de construire des armes bactériologiques… 10.000 personnes, dont des enfants, seraient mortes au sein de l’Unité entre 1932 et 1945.

Roland Garros

Chaque année, c’est là que des dizaines de tennismen français se font découper en mille morceaux par l’adversité. Terrible.

J’y passerais pas mes vacances, mais quand même plus qu’à Center Park.