À cause des scénarios de films d’horreur qui aiment bien diaboliser les maladies mentales, beaucoup de gens sont persuadés que les personnes atteintes de TDI sont dangereuses alors que c’est évidemment faux. Le trouble dissociatif de l’identité (TDI) est un trouble mental diagnostiqué quand une personne a plusieurs alters (des identités alternantes) qui switchent pour prendre le contrôle du comportement. Ce trouble touche très peu de personnes alors forcément, on se pose plein de questions et c’est toujours bien de se renseigner.

C'est une maladie que l'on ne peut pas traiter

Le trouble dissociatif de l’identité est un trouble mental inscrit dans le DSM-5 (le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux) et appelé trouble de la personnalité dans la CIM-10 (Classification internationale des maladies). C’est donc une maladie bien réelle et malheureusement, il n’existe aujourd’hui aucun traitement. Toutes les personnes diagnostiquées avec un TDI sont suivies par des spécialistes et doivent apprendre à vivre avec ce trouble.

On peut avoir des dizaines de personnalité différentes

Vivre avec un TDI, cela signifie avoir plusieurs identités que l’on appelle des alters dans un même corps. Au quotidien, les différents alters doivent se mettre d’accord pour prendre des décisions importantes mais parfois, ce n’est pas le cas. Par exemple, il est possible qu’un des alters qui a le contrôle du comportement à un moment donné décide de ne pas aller en cours ou au travail. Il peut aussi décider d’être désagréable avec des proches ou de partir du jour au lendemain. Ces décisions individuelles vont nuire aux autres alters et provoquer une profonde confusion.

On connait ce trouble depuis le XIXème siècle

Avant le XIXème siècle, les gens qui montraient des symptômes de TDI pensaient être fous ou possédés par des esprits et ne trouvaient pas d’aide auprès du corps médical. C’est Paracelse, un médecin et philosophe suisse, qui aurait identifié le tout premier cas de TDI. À l’époque, les médecins tentent différentes méthodes pour essayer d’expliquer ce trouble mais on a toujours beaucoup de mal à le comprendre.

Ce trouble apparait pendant l'enfance

Contrairement à d’autres maladies, on ne nait pas avec un trouble dissociatif de l’identité. Ce trouble se développe entre 7 et 9 ans car c’est un moment clé dans la construction de l’enfant. Avant cet âge, l’humain a plusieurs états alternatifs de conscience qui permettent de s’adapter aux différentes situations de la vie. Toutes ces parties se réunissent normalement entre 7 et 9 ans pour créer une identité, la personne qu’on est. En cas de TDI, les parties ne s’intègrent pas correctement et chacune se développe de son coté avec sa propre personnalité, ses goûts et ses souvenirs.

Ce trouble est souvent lié à l'expérience d'événements traumatiques

De nombreux médecins s’accordent à dire que le TDI apparait suite à l’expérience d’événements traumatiques. Cela peut être de la maltraitance, du stress intense ou un événement choquant. Parfois, un seul des alters porte le souvenir de ces traumatismes et le communique aux autres alters par des flashbacks et des cauchemars.

Les différents alters peuvent prendre le contrôle sans prévenir

En général, les personnes avec un TDI ont un ou plusieurs alters dominants et d’autres qui apparaissent moins souvent. Il peut même y en avoir plusieurs en même temps qui ont le contrôle du comportement et quand le changement se fait, on appelle cela un switch. En général, cela arrive après une période de sommeil : on se réveille avec une personnalité différente du moment où on s’est endormi. Il y a aussi des événements déclencheurs qui permettent un switch. Par exemple, si un des alters aime particulièrement se dorer la pilule au soleil, il est plus susceptible d’apparaitre lors d’une balade au soleil.

Les personnes atteintes de TDI oublient des souvenirs

Une des conséquences les plus difficiles du TDI est la perte de mémoire. Chaque alter est comme une personne à part entière et a donc ses propres souvenirs. Cela signifie que si un des alters prend le contrôle du comportement, il y a des chances qu’il ne se souvienne pas de ce qui s’est passé la veille quand un autre alter avait le contrôle. En général, on se rappelle qu’on est allé quelque part mais on oublie à qui on a parlé ou ce qu’on a fait. On peut se demander qui a mangé toutes les provisions du placard ou ne pas se souvenir des gens rencontrés la veille. La plus grande souffrance est sûrement d’oublier tous les moments passés avec ses proches.

Les gens touchés ont souvent des pensées parasites

Pour s’organiser efficacement et ne pas oublier ce qu’on a vécu ou ce qu’on doit faire, il faut communiquer avec ses alters en laissant des notes un peu partout. Ce qui est assez incroyable, c’est qu’il est parfois possible de communiquer par la pensée et c’est pourquoi les personnes avec un TDI ont souvent des pensées intrusives. En gros, des pensées ou des souvenirs qui ne leur appartiennent pas parasitent leur esprit. On peut penser que c’est pratique mais ça doit surtout être épuisant.

Les différents alters sont en général très différents

Chez un même individu, les différents alters peuvent être extrêmement différents au point d’avoir des attitudes opposées, des voix différentes et même des écritures différentes. En général, les alters ont tous des goûts distincts : ils s’habillent différemment, n’aiment pas la même musique, les mêmes films ou la même nourriture. Un des alters peut fumer et pas les autres, être en couple et pas les autres ou avoir certaines maladies que les autres n’ont pas. Un des alters peut être dépressif ou borderline alors que les autres ne présentent aucun trouble.

Ce trouble n'est pas pris au sérieux et il y a de nombreuses controverses

La validité du TDI en tant que diagnostic médical a souvent été remise en question. Il y a notamment des controverses sur le sujet de son apparition : certaines médecins ne croient pas au fait qu’il apparait à la suite de traumatismes et c’est en réalité assez difficile à prouver. On ne peut pas savoir combien de personnes sont atteintes de ce trouble car personne ne les pousse à se faire diagnostiquer et certaines personnes vivent certainement avec un mal-être sans comprendre ce qui leur arrive.

Sources : Témoignages d’OlympeWikipediaManuel MSD