Le métro parisien : cet endroit sombre où se mélangent stress, monde, odeur d’urine, et courant d’air violent. Ça ne donne pas envie, hein ? Eh pourtant, en prenant un peu plus le temps dans ces couloirs, vous auriez peut-être la chance d’assister en live et en avant-première au concert d’une future star de la chanson ! Oui, oui, je vous jure. Parmi les chanteurs que nous connaissons tous aujourd’hui, nombreux sont ceux qui ont commencé par chanter dans le métro de la capitale.

Edith Piaf

Eh bam, on commence avec l’un des plus grands noms de la chanson française ! Piaf est née dans une famille très pauvre. À 15 ans, après avoir suivi son père de cirques itinérants en cirques itinérants, elle a quitté son foyer familial. C’est à ce moment-là qu’elle a commencé à chanter dans la rue et les métros, puis dans les bals musette. Repérée par Louis Leplée, elle rejoint le monde du cabaret : c’est la naissance de la « Môme Piaf ». Et la suite… Vous la connaissez !

Ben Harper

Si aujourd’hui le guitariste et chanteur américain enchaîne les tournées mondiales avec succès, il a aussi connu des moments de galères. Au début des années 1990, c’est dans le métro et les rues de Paris qu’il commence à chanter, alors qu’il n’a que 19 ans. Premier arrêt : la rue. Terminus : le succès. Stylé.

Crédits photo (CC BY-SA 3.0) : Victor Diaz Lamich

Keziah Jones

Plus qu’un endroit où il a chanté, c’est dans les couloirs de la station Châtelet qu’un producteur a repéré le chanteur nigérian en 1991. Dans la foulée, le directeur artistique du label Delabel lui fait signer un album : le premier d’une longue série, et de nombreuses tournées mondiales. En 2008, il est d’ailleurs revenu chanter dans le métro parisien, pour promouvoir son album « Nigerian Wood » dans un lieu symbolique : celui où sa carrière a commencé. AH BAH SUPER, ÇA DEVAIT ÊTRE PRATIQUE D’EMPRUNTER L’ESCALATOR HEIN.

Michel Polnareff

Si je vous dis : lunettes de soleil blanches et boucles blondes, vous pensez immédiatement à une seule et même personne… Polnareff. Son nom rime aujourd’hui avec succès (et avec aéronef, astronef et bénef), mais ce ne fut pas toujours le cas. À 20 ans, il quitte le domicile familial et passe trois hivers dehors. Pour vivre : il fait la manche et il chante, sur les marches du sacré cœur comme dans les métros. Le 1er février 1966, André Pousse le remarque. Sa carrière est lancée !

Crédits photo (CC BY-SA 3.0) : Julienmorvan

Renaud

A l’inverse des autres, la première expérience de Renaud n’était pas dans la rue. Au début des années 70, il monte sur scène avec la troupe de Romain Bouteille. C’est après cette première (courte) expérience qu’il décide de chanter dans le métro parisien, pour se confronter au public. Eh ouais, y’a quelques décennies, vous auriez pu croiser Renaud et son accordéoniste dans les couloirs de Répu’ !

Dany Brillant

Laissez-moi deviner… C’est le chouchou (voire l’amoureux) de votre grand-mère ? C’est normal, c’est le crush de toutes les mamies de France ! Eh bah, mamie ne le sait pas, mais elle a peut-être déjà croisé l’homme de ses rêves dans le métro parisien, sans même le remarquer… Eh oui, Dany chantait dans les rames et les couloirs du métro, notamment station Miromesnil, au milieu des années 1980 ! Brillant.

Crédits photo (CC BY-SA 3.0) : Georges Biard

Jean-Louis Auber

C’est d’ailleurs pour ça que la station « Auber » porte son nom ! En souvenir du jour où Jean-Louis y chantait… EH NON, C’ÉTAIT UNE BLAGUE ! Hihihihi. Je vous ai bien eu, hein ? N’empêche qu’Auber et ses acolytes ont quand même commencé dans le métro parisien, mais plus du côté de République. D’ailleurs, la toute première chanson de Téléphone s’appelle… « Metro, c’est trop » !

Alain Souchon

Celui qu’on confond tous avec Laurent Voulzy, alors que ce n’est pas Laurent Voulzy (logique, puisque c’est Souchon…) a, lui aussi, commencé par se produire dans le métro avant de monter sur scène. En 1985, le clip de « C’est comme vous voulez » est d’ailleurs tourné dans le réseau sous-terrain de la capitale.

Francis Lalanne

Et cette fois aussi, c’est dans les couloirs de châtelet que le chanteur à la guitare et au (très) longs cheveux a commencé la chanson, à la fin des années 1970. Depuis, il a sorti plusieurs albums, écrit des livres, doublé la voix de Quasimodo dans le dessin-animé, participé à Nice People, Un dîner presque parfait et Fort Boyard, a été candidat aux législatives de 2007 dans la deuxième circonscription du Bas-Rhin, soutenu le mouvement des gilets jaunes et a été jugé « complotiste » par plusieurs médias après avoir appelé à la « désobéissance civile » dans le cadre de la pandémie de covid. Une vie trépidante, en somme.

Crédits photo (Creative Commons) : Olivier Roller, In Libro Veritas

Zaz

Après avoir chanté en cabaret, tous les soirs de 23h à 4h du matin, la chanteuse décide de tout plaquer pour… Partir chanter dans la rue, et dans le métro. En revanche, ce n’est pas là qu’elle a été découverte par des producteurs, mais en répondant à une petite annonce de l’auteur-compositeur Kerredine Soltani. Il lui écrit « Je veux », la chanson qui la fait percer, pour notre plus grand bonheur….. (Je rigole, hihi. Elle est dans mon top 10 des chansons insupp qui reste en tête toute la journée.) Parmi les autres artistes « récents » qui ont commencé dans le sous-sol parisien : Claudio Capéo, repéré par un casteur de « The Voice » en 2016, alors qu’il chante dans une station.

Crédits photo (CC BY-SA 3.0) : Schorle

Ce nombre important de musiciens souterrains a donné une idée à la RATP : en 1997, elle crée le label « Musiciens du métro », et organise des auditions deux fois par an pour choisir les artistes qui se produiront sur le réseau Île-de-France. À l’arrivée : 300 retenus, pour environ 1000 auditionnés. Si les places sont chères, c’est qu’avec 303 stations, 16 lignes et 5 millions de voyageurs par jour, le métro parisien est la plus grande scène alternative du pays ! Vous voyez qu’il y a de bonnes raisons d’aimer (un peu) ce transport en commun.