A quand remonte la dernière fois où vous vous êtes dit : « Mortel, ce trajet en train ? » Bon ok, plus personne ne dit « mortel », mais vous comprenez l’idée… Car contrairement à ce que beaucoup pensent, le train n’est pas qu’un vulgaire moyen de transport à plus ou moins grande vitesse. C’est aussi une façon originale de (re)découvrir certains coins de France grâce à d’anciennes lignes réhabilitées et leurs locomotives assorties.

Le Mont Blanc Express

Cette ligne n’a d’Express que le nom. Adieu le TGV : ici on prend le temps de mater les paysages traversés depuis Chamonix ou Saint-Gervais-les Bains. Des petits villages de montagne aux vallées verdoyantes, en passant par les monts enneigés, ce Mont-Blanc-Express, vous fera découvrir des petits bouts de Suisse, d’Italie et de France, avec des stops (11 au total) pour aller se dégourdir les jambes en direction de la Mer de Glace, de l’Aiguille du midi, ou encore du fameux Brévent.

Le Chemin de Fer du Haut-Quercy (Lot)

Connu dans la région sous le nom de Truffadou, le Chemin de fer du Haut-Quercy invite à se faire un rail à flanc de falaises. Accrochée à 80 mètres de hauteur, cette ancienne ligne taillée dans la roche parcourt sur 13km la Vallée de la Dordogne avec un stop vertigineux sur la terrasse du Mirandol. C’est beau, c’est haut, et en plus c’est animé par des bénévoles. Ouvert du 1er avril au 31 octobre.

Le Train des Merveilles de Nice à destination de Tende

Histoire de changer du train-train quotidien, direction le pays des merveilles au départ de Nice pour un voyage qui vous fera traverser la Vallée du Paillon et celle de la Roya-Bévéra pour vous déposer aux portes du Parc national du Mercantour. A défaut d’envoyer du bois ou du charbon, ce train électrique se hisse dans des paysages carte postale, traverse Saorgue, plus beau village de France, avant de larguer ses voyageurs aux pieds de la cité médiévale fortifiée de Tende pour un stop au Musée des Merveilles dédié au passé rupestre de la région. Les plus courageux quant à eux, chausseront leurs bottes de 7 lieux pour randonner dans la vallée voisine.

Le train des Pignes de Nice à Digne-les-bains

On reste à Nice avec un voyage panoramique entre la Côte d’Azur et les Alpes de Haute-Provence, en passant par l’arrière pays niçois. Ceux qui préfèrent rouler à la vapeur feront le voyage le dimanche entre mai et octobre, et le vendredi de mi-juillet à mi-août, les fesses posées sur de vieilles banquettes en bois, et les naseaux collés à la vitre pour ne rien manquer du spectacle. Le reste du temps, le trajet est assuré 4 fois par jour par un train moderne rouge et jaune pratique à défaut d’être aussi typique que les paysages qu’il traverse.

Le train rouge du Pays Cathare et du Fenouillèdes

Malgré ses 100 ans, ce train touristique qui relie Axat dans l’Aude à Rivesaltes dans les Pyrénées-Orientales, a toujours la ligne. L’été, l’autorail partage ses voies avec un train découverte et son wagon à ciel ouvert pour un voyage initiatique entre vignobles, vallées verdoyantes, plaines désertiques et gorges à vous couper la chique. Plusieurs parcours sont possibles avec des animations thématiques proposées aux indécis. Les autres, amateurs d’imprévus préféreront descendre à un des arrêts pour se lancer à l’assaut d’une Via Ferrata, d’un château cathare, ou d’un plateau de charcuterie arrosé d’un petit vin de pays.

Le Chemin de Fer de la Baie de Somme

Retour à la belle époque des locomotives à vapeur, des wagons en bois et des virées à 20 km/h à travers les paysages sauvages entre marais, prés salés, ruisseaux et forêts de saules. Les 27 km de l’ancien réseau des bains de mer datant de 1887 traversent les quatre principales stations de la Baie, avec possibilité de la traverser en bateau au départ de Saint-Very-sur-somme ou de Crotoy. Un bon plan en Somme.

Le chemin de fer du Mastrou (Ardèche)

Le p’tit train s’en va dans la montagne ardéchoise, serpentant dans les gorges du doux depuis la gare de Tournon St Jean jusqu’au village de Lamastre, qui au passage veut dire « pétrin » en occitan. Pour ne pas y rester, dans le « pétrin », ne manquez pas le (seul) train retour qui part de la gare vers 15h. Et si le Mastrou ne vous suffit pas, le train des gorges, également au départ de Tournon St Jean propose une virée dans les paysages sauvages de la région, en direction de la gare champêtre de Colombier (champêtre = au milieu de nulle part et c’est ça qu’est beau !).

Le Train Vapeur du Limousin-Périgord (Haute-Vienne)

Les Américains ont eu le droit à Marty McFly et Emmett Doc Brown avec leur DeLorean pour voyager dans le temps. Les limougeauds de passage ou du coin quant à eux, préféreront profiter de leurs locomotives à vapeur des années 50 pour une balade dans le passé et dans la région. Plusieurs trajets sillonnent ainsi de fin juin à début septembre les Gorges de la Vienne et les bocages des alentours au départ de Limoges et d’Eymoutiers.

Crédits photo (creative commons) : Didier Duforest

Le Chemin de fer de Vendée

2h30 pour parcourir 22 km. Non vous n’êtes pas sur la ligne A du RER un jour de semaine, mais bien en Vendée entre les communes de Mortagne-sur-Sèvre et des Herbiers, à bord d’un bon vieux train à vapeur. Et si les paysages offrent un décor digne de ce nom, le spectacle a également lieu dans la voiture-restaurant « Orient-Express » de la Compagnie Internationale des Wagons-Lits, avec des petits et grands plats concoctés par un chef Meilleur Ouvrier de France.

Le Train d’Artouste (Pyrénées-Atlantiques)

C’est le train le plus haut d’Europe qui grimpe à la force de ses petites roues musclées à près de 2000m d’altitude pour rejoindre le lac glaciaire d’Artouste niché dans la vallée d’Ossau et bordé par le Parc National des Pyrénées. Après une pause rafraichissante d’1h20, il sera temps de faire vos adieux aux marmottes aussi sauvages que des pigeons parisiens, pour rentrer au bercail par le même moyen de locomotion.

Yes le train.