Prise d'otages dans une école, mobilisation extrême des médias, "là c'est du chaud coco". Heureusement, tout se termine bien pour le monde, enfants, éducation nationale, preneur d'otage, 20 heures de TF1, c'est beau comme un épisode des Simpsons. Tout ça pour dire que preneur d'otage, c'est un métier mon bon monsieur, on ne s'impose pas Human Bomb comme ça, il y a quelques règles à respecter dans une prise d'otages express.

  1. Réfléchissez bien à votre choix d'otages: c'est capital et ça peut tout faire foirer. Débarquer par exemple en plein Secret Story pour prendre en otage une dizaine de mollusques aurait certes un certain retentissement télévisuel, voire du panache, mais retenir des personnages qui comptent, c'est mieux.
  2. Ne réfléchissez pas trop non plus: pour être un bon preneur d'otage, il faut avoir un petit grain, une part d'ombre. Parce qu'aucun preneur d'otages ne coule après ça des jours heureux et qu'il faut être un peu allumé pour croire régler un problème en en créant un autre encore plus gros. C'est comme le rachat de crédit, ça règle pas le problème, ça le déplace.
  3. Evitez les écoles: nan les écoles, surtout à Noel, ça ne passe pas. On s'attache à ces petites têtes blondes. La prise d'otage dans les écoles, c'est LA grosse erreur marketing.
  4. Choisissez votre exposition médiatique: le 13 heures, c'est un peu léger. Pensez grand, soyez ambitieux, une prise d'otage bien menée à partir de 14 heures, c'est France info en boucle toute l'après midi jusqu'au trajet de retour de boulot + le 20 heures assuré.
  5. Soignez la mise en scène, quitte à être un peu théâtral: donnez des ultimatum, devenez même imprévisible par moment. Si vous sentez que l'audience s'apprête à zapper, ouvrez la fenêtre et tirez en l'air, ca réveille tout le monde.
  6. Ayez des revendications réalistes...: "Je veux un Airbus et que le PSG soit champion". Là franchement vous l'aurez chercher, ça risque de bloquer au niveau des négos.
  7. ... ou alors ratissez large sur tout le monde pour rester énigmatique: mélangez volontairement les messages, brouillez les pistes. Exigez la libération immédiate de prisonniers politiques dont tout le monde se fout : un corse (voire un breton) par ci, un islamiste par là. Tiens, demandez aussi l'arrêt immédiat des poursuites contre Jacques Chirac, ça fait mec important qui sait des trucs. Votre prise d'otage va avoir de la gueule.
  8. Armez-vous correctement !: c'est pas avec deux sabres achetés aux puces que vous allez faire flipper votre monde, même des gosses. Pensez kamikaze bon sang ! De la TNT scotchée à la poitrine, ça a vraiment plus de gueule ! Bon vous n'êtes pas obligé de tout faire sauter hein, mais pour la légende, ça compte.
  9. Quitte à rester quelques heures dans le doute et la peur, faites vous plaisir : commandez caviar, homard thermidor, foie gras, champagne. Et faites amenez tout ça pour des bombasses en bikini, histoire de vous mettre l'opinion publique dans la poche. Une prise d'otage, c'est d'abord un plaisir personnel.
  10. Ne négligez pas votre tenue: c'est pas parce qu'on est preneur d'otage qu'on est fringué comme un sac. Option 1/ Déguisez vous en mec du GIGN pour vous laisser une possibilité de sortir incognito. Option 2/ Jouez la classe en pensant à l'après: costard italien, pompes nickel, un rasage de près... Même refroidi, vous aurez de la gueule.
  11. Bonus: Evitez Neuilly: il ne s'agirait pas de faire un Human Bomb 2 et redonner un peu de crédit à Sarkozy 18 mois avant les élections. D'autant qu'il finira par vous piquer toute votre attention médiatique et votre quart d'heure de gloire. Il y a toujours plus égoïste que vous.

Et vous, vous en voyez d'autres ?

Sinon il y a toujours 8 otages français dans le monde, dont ces deux là