Chaque été de nouveaux incendies se déclarent dont la cause est par la suite identifiée comme étant criminelle, mais le profil qui se cache derrière le concept de pyromane semble complexe et bien souvent confondu avec celui d’incendiaire. On vous propose aujourd’hui de faire un petit tour d’horizon des choses à savoir sur la psychologie de ces personnalités et d’en comprendre un peu plus les traits de caractère.

Ça veut dire quoi la pyromanie ?

Ce qu’on appelle pyromanie représente une fascination puissante pour le feu qui a plusieurs degrés d’intensité. Contrairement à une idée reçue, quelqu’un de pyromane peut très bien ne jamais avoir allumé de feu et ne jamais le faire, il sera juste fasciné par cet élément. Chez d’autres personnes ce symptôme peut s’ajouter à différents troubles psychiatriques et pousser l’individu à lancer des incendies prémédités pour devenir ce qu’on appelle un incendiaire, deux définitions qu’il faut différencier.

Une partie infime de la population concernée par ce trouble psychologique

Selon les études, on compterait moins de 1% de la population qui serait atteinte de pyromanie, ce qui est donc extrêmement rare. Au sein de cette toute petite partie de la population, seul 14% seraient à l’origine d’incendies criminels, ce qui laisse donc une large majorité d’incendiaires qui ne sont pas atteints de pyromanie, un pyromane n’est pas forcément incendiaire et le contraire est tout aussi vrai.

Un phénomène majoritairement masculin

D’après une autre étude, 90% des pyromanes seraient des hommes, ce qu’on peut donc définir comme une large majorité. On trouve des gens atteints de pyromanie dans différentes classes sociales mais on a étudié plusieurs métiers avec une prévalence pour la pyromanie : les notaires, les instituteurs, les professeurs et évidemment les pompiers.

Pour certains il représente un trouble cathartique et sexuel

La fascination du feu chez les pyromanes peut prendre plusieurs formes et faire ressentir plusieurs choses. Pour certains il s’agit de quelque chose de cathartique, qui leur permet d’assouvir une pulsion pour se soulager d’un problème nerveux en allumant un feu.

Chez d’autres il s’agit d’un besoin presque sexuel, la vision ou le fait d’allumer un feu a un effet proche de l’orgasme et assouvit une pulsion ou un besoin. D’autres voient le feu comme une purification, une façon d’assainir quelque chose ou de s’accomplir dans une forme de rédemption.

Crédits photo (CC BY-SA 3.0) : Tilo

Pour d'autres il s'agit simplement d'un moyen de faire le mal

De nombreux types de pyromanes existent, mais pour une catégorie d’entre eux le but est bel et bien de nuire aux autres. Pour certains il y a une forme de vengeance contre la société, un besoin de faire du mal pour exister et se faire justice ou attirer l’attention sur soi pour exister. Une dernière catégorie représente ceux qui veulent purement et simplement tuer ou faire du mal, des gens atteints de comportements antisociaux ou de mégalomanie qu’on décrit plus généralement comme des psychopathes.

Le syndrome du pompier pyromane

Le principe de pompier pyromane ou, plus justement, de « sauveur » pyromane (parce qu’ils ne sont pas toujours pompiers ou pompiers volontaires) touche une partie des incendiaires qui déclenchent des incendies pour venir en aide aux personnes touchées. Leur but est donc de passer pour des héros et des personnes louables alors qu’ils sont eux-mêmes à l’origine de la situation.

Il y a donc une double récompense, deux jouissances : celle d’allumer le feu et d’en plus être gratifié pour avoir aidé les victimes. Pour certains on peut ajouter une troisième jouissance : celle de ne pas être attrapé, d’avoir trompé tout le monde et de se sentir plus intelligent, un trait qu’on trouve chez les tueurs en série.

Crédits photo (CC BY-SA 3.0) : Janne Karaste

Des traitements très différents selon les profils

On peut repérer des signes de pyromanie assez tôt chez certains enfants, ce qui fait qu’on peut traiter rapidement le trouble avec une thérapie sur le comportement ou une thérapie cognitive par exemple. Chez d’autres personnes on peut ajouter à la thérapie des traitements médicamenteux mais cela dépend de plusieurs facteurs : l’âge du patient, l’intensité de sa pyromanie, s’il est atteint d’autres troubles du comportement ou psychiatriques et s’il a déjà commis un crime incendiaire.

Des sanctions pénales extrêmement sérieuses

Il est très rare qu’un incendiaire ne soit pas déclaré coupable de son acte, il faut qu’il y ait un trouble psychiatrique sérieux à côté de la pyromanie pour que son crime soit qualifié d’involontaire. Les peines peuvent s’étendre rapidement en fonction des dégâts occasionnés, une amende entre 150 et 200 000 euros peut être encourue mais également des peines de prison qui peuvent aller jusqu’à 15 ans de prison pour les feux de forêt (prémédités ou accidentels par négligence) ou a perpétuité s’il y a des victimes.

Crédits photo (CC BY 2.0) : Petteri Sulonen

Il existe même des oiseaux pyromanes

On ne peut pas forcément les accuser de faire ça par plaisir, mais trois espèces de rapaces qu’on trouve en Australie propagent des feux pour faire fuir leurs proies et les attraper pendant leur fuite. Ils récupèrent des brindilles en feu et les lâchent par exemple sur des buissons pour étendre un incendie, ce qui peut évidemment s’étendre très rapidement dans des parties arides du pays.

Et sinon vous pouvez aller voir les plus gros incendies de France et les photos d’incendies qui font vraiment peur. Et pour bien éviter de faire des conneries ou savoir comment réagir, on vous conseille évidemment de lire les trucs que les pompiers voudraient qu’on sache.

Sources : Midi Libre, Wikipédia, 20 minutes, BFM, Science et Avenir, L’obs, Le matin.