Il y a 35 ans se déroulait l’un des évènements majeurs de notre histoire : la catastrophe de la centrale nucléaire de Tchernobyl. Si aujourd’hui on découvre les grandes lignes de cet évènement dans nos cours d’histoire ou dans plusieurs œuvres de fiction (dont la super série éponyme), il y a aussi quelques informations moins connues sur le site de l’ancienne centrale devenu une zone d’exclusion. On vous propose d’en voir quelques exemples ensemble, comme ça, pour la culture.

La zone d'exclusion est un vaste terrain

Le territoire qu’on appelle aujourd’hui la zone d’exclusion est partagé entre la Biélorussie et l’Ukraine où il couvre respectivement 2600 km2 et 2200 km2 dans les deux pays. Une parcelle conséquente dans laquelle on trouve la ville de Prypiat, située à près de 3 kilomètres de la centrale où vivait la plupart des employés et qui est aujourd’hui une ville fantôme.

Crédits photo (CC BY-SA 2.0) : IAEA Imagebank

Il y a une réserve naturelle d'animaux dans la zone

Aux alentours de la ville de Prypiat, on trouve de nombreuses espèces d’animaux sauvages. Mais si des biches, des sangliers, des chiens ou encore des chats ont pris possession du territoire, on trouve également des espèces beaucoup plus rares. En effet, quelques lynx, des ours, des pyrargues à queue blanche (espèce de rapace assez rare) ou encore des élans vivent sur les terres désolées dans une réserve naturelle surveillée par des scientifiques.

Crédits photo (CC BY-SA 3.0) : Yathin S Krishnappa

On y a réintroduit une espèce quasi disparue de chevaux

C’est en 1998 que des scientifiques ont relâché dans la zone d’exclusion près de trente spécimens de l’espèce des chevaux de Przewalski qui était alors presque éteinte. En vingt-trois ans les naissances ont été nombreuses puisqu’on compte à présent près de 210 chevaux dans la zone, ce qui représente quand même presque 10% des spécimens dans le monde. Les scientifiques espèrent que ce nombre continuera de grossir et cela pourrait encourager à introduire d’autres espèces menacées dans la zone parce que visiblement la radioactivité est moins dangereuse que l’homme pour les animaux, ce qui en dit long sur nous.

Crédits photo (CC BY-SA 4.0) : Claudia Feh

On estime à 5 millions le nombre de personne vivant dans la zone radioactive

Dans la zone d’exclusion, plus d’une centaine de personnes sont retournées vivre sur leurs terres près de deux ans après les évènements. Généralement il s’agit de retraités, de personnes attachées à leur territoire et qui sont en connaissance des risques. Sur la zone contaminée, qui va bien au delà de la zone d’exclusion, on compte près de cinq millions d’habitants dont des familles avec enfants.

Crédits photo (Domaine Public) : Jason Minshull

Peu de temps après l'explosion, des gens étaient employés pour tuer les animaux

Après la catastrophe, de nombreux animaux domestiques ont été laissés dans la zone par les familles obligées de fuir dans l’urgence. Chiens et chats ont alors été tués par des gens qu’on appelait « liquidateurs » pour empêcher ces derniers de sortir de la zone et de contaminer la population. Aujourd’hui, de nombreux « descendants » des animaux ayant échappés aux liquidateurs peuplent la zone. Leur espérance de vie dans l’épicentre est par contre très diminuée.

Crédits photo (CC BY-SA 3.0) : author: slawojar 小山

La forêt autour de la centrale est appelée la forêt rouge

On a donné ce nom de forêt rouge ou rousse à cet espace sauvage à cause de la couleur que les pins ont pris en mourant après leur contamination. Ils ont d’ailleurs été abattus et leurs troncs enterrés à l’époque, mais la célèbre forêt reste l’un des lieux les plus radioactifs de la planète.

Crédits photo (CC BY-SA 2.0) : Timm Suess

Trois des quatre réacteurs ont encore fonctionné des années après la catastrophe

On pourrait penser que la centrale a été définitivement fermée juste après l’explosion mais non. Si le réacteur numéro 4 qui a explosé en 1986 a été recouvert d’un sarcophage, on a redémarré les trois autres à la fin de la même année. L’un d’entre eux a été définitivement arrêté en 1991, le deuxième en 1996 et le dernier en 2000, soit 14 ans après la catastrophe.

Crédits photo (CC BY-SA 2.0) : IAEA Imagebank

La comparaison en terme de radioactivité avec les bombes atomiques est impressionnante

Le taux de radiation de la zone de la centrale de Tchernobyl est 100 fois supérieur à celui des bombes atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki. Pour mieux comprendre à quoi ça correspond clairement on vous expliquait pas mal de trucs sur les questions qu’on se pose sur la radioactivité.

Crédits photo (Domaine Public) : Redrat72

On peut visiter certaines parties de la zone

La ville de Prypiat est « ouverte » aux visites par des agences de tourisme pour la durée d’une journée. Il faut être âgé de plus de 18 ans et passer des contrôles de radioactivité en sortant de la ville. L’excellente série Chernobyl avait d’ailleurs fait exploser le nombre de réservations pour les visites.

Crédits photo (CC BY-SA 3.0) : Jbuket

On estime que la zone sera sans danger pour l'homme dans plusieurs milliers d'années

Les estimations varient mais en général on considère que l’homme pourra réoccuper ces terres sans danger d’ici plus de 20 000 ans puisque le plutonium 239 mettrait environ 24 000 ans à perdre la moitié de sa radioactivité. Ouais, ça donne une idée de la dangerosité de la situation.

Crédits photo (CC BY 2.0) : Justin Stahlman from Montréal, Canada

C’est quand même franchement flippant toute ces histoires.

Sources : L’union, GreenPeace, Bridgeman Images, Ecowatch, Nuclear Newswire, GEO, Wikipédia (1 et 2).