Lyon ce n’est pas que les bouchons, les Nuits Sonores et les embouteillages interminables dans le tunnel de Fourvière. Top 10 des anecdotes sur la ville qui a vu naître le cinéma, le poivre et Stéphane Bern (même si ça n’a rien à voir).

Les prophéties lyonnaises de Nostradamus

De son temps, c’est-à-dire au milieu du XVIè siècle, Michel de Nostre-Dame séjourna régulièrement à Lyon, que ce soit pour faire imprimer ses bouquins, ou rencontrer sa pote Catherine de Médicis. Il ne manqua pas d’ailleurs de mentionner à plusieurs reprises la Capitale des Gaules dans ses prédictions. Il annonça par exemple deux événements survenus en 1642 lors du passage de Richelieu à Lyon, dont la décapitation de 2 conspirateurs (Thouc et son ami cinq-mars) sur la Place des Terreaux. Lors de la venue de Jean-Paul II à Lyon en octobre 1986, les autorités se souvinrent de la prédiction de Nostradamus annonçant la mort du Romain Pontife dans la cité rhodanienne. Le service de sécurité fut renforcé et la morbide prédiction remise à plus tard.

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Le Saint Graal

L’île Barbe ne mesure peut-être que 560 mètres de long, mais elle continue de cacher ses secrets. Notamment depuis que ce bon vieux Charlemagne décida de nommer son bibliothécaire Leidrade, Archevèque de Lyon en 799, et de stocker dans l’Abbaye bénédictine de l’île, toute sa collection de manuscrits et autres reliques religieuses. Certains estiment même que la coupe sacrée qui aurait recueilli le sang du Christ lors de la cène (ou de la crucifixion), aurait transité par ce lieu. Indiana Jones si tu nous lis.

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Des extraterrestres place Bellecour

Et si la Place Bellecour était en réalité un parking à OVNI ? En 832, 4 lyonnais auraient été vus sortant d’un vaisseau volant à l’emplacement actuel de la place. Remis de leurs émotions, ils déclarèrent avoir été enlevés et transportés à travers les nuages jusqu’à une planète composée de paysages de glace, mais aussi de déserts. Les 4 rescapés furent accusés de sorcellerie par la population et n’échappèrent au bûcher que grâce à l’intervention de l’évêque de Lyon. 8 siècles plus tard, dans la nuit du 12 octobre 1621, le ciel illuminé laissa apparaître un château de forme arrondi, qui se déplaçait en faisant des bonds et en lançant des éclairs. Autant de manifestations extraterrestres qui décidèrent les Raéliens en 2015, de proposer d’installer la première ambassade extraterrestre Place Bellecour.

Le Y de Lyon

Selon certains ethnologues illuminés, les 3 branches du Y présent dans le nom de la ville, symboliseraient la trinité : le Père, le Fils et le Saint Esprit. Pour d’autres, la lettre ferait référence au chromosome féminin et par la même, à la Vierge Marie censée protéger la ville depuis des lustres. A moins que vous ne préfériez une version moins religieuse, et y voir une représentation du Rhône et de la Saône qui longent la presque-île avant de se rejoindre à confluence, formant, vue du ciel, un Y.

Une morgue flottante sur le Rhône

Si la ville a largement contribué au progrès de la médecine en France, elle a parfois souffert d’un sens pratique un peu particulier. Au milieu du 19ème siècle par exemple, une berge flottante accueillait en face de l’Hôtel Dieu, les cadavres de la ville. Une riche idée, jusqu’à ce qu’en 1852, une crue n’emporte tout ce joli monde. Peu importe, les autorités décidèrent d’en reconstruire une qui devint l’attraction dominicale des familles lyonnaises qui venaient observer les morts depuis les ponts. Mais en 1910, une nouvelle crue survint, emportant la morgue jusqu’à la ville de Saint Fons, 10 km en aval du fleuve. Un épisode qui mit définitivement fin à l’expérience qui dura quand même un bon demi siècle.

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Il n'a pas souffert, promis

L’invention du passage piétons, du sens interdit et de la première Brigade criminelle

Et tout çà, grâce à un seul homme, un Lyonnais qui a donné son nom à un célèbre concourt : Louis Lépine. Notre homme grandit à Lyon où il suit des études de droit pour devenir avocat. Il embrasse finalement une carrière dans l’administration et est nommé Préfet de Police du département de la Seine en 1893. Avec l’évolution de la circulation dans les villes, il met en place les premiers panneaux de signalisation. Parallèlement, il équipe les forces de police (bâtons, sifflets, vélos appelés Hirondelle) et crée la première Brigade criminelle (1912) pour faire face notamment à la bande à Bonnot. Quant au concours qui porte son nom, Louis Lépine l’organise pour la première fois en 1901 pour aider les fabricants de jouets à faire connaître leurs inventions. Rien à voir donc avec la râpe à légumes avec brosse à dents intégrée.

Une trappe pour abandonner son enfant discrètement

Jusqu’au début du XIXème siècle, famine oblige, de nombreux nouveaux nés étaient abandonnés dans les rues de la ville. En 1804, l’Hospice de la Charité situé dans le 2ème arrondissement lyonnais encastra dans son mur, un cylindre en bois tournant sur son axe. Celui-ci donnait d’un côté, sur la rue et de l’autre, dans un bureau de l’hospice. Ce mécanisme permettait aux mères d’y déposer discrètement leur nourrisson, tout en avertissant une sœur de leur geste, en faisant sonner une cloche. La légende veut qu’un tissu blanc était alors agité à la fenêtre pour alerter les médecins installés juste en face, au Café de la Cloche. Ce dernier existe toujours et on peut même y observer une fresque murale sur laquelle cette fameuse trappe est représentée.

Un jardin extraordinaire

Derrière la lourde porte du 87 grande rue de la Croix Rousse, se cache à l’abri des regards, un jardin secret de 360 m² digne du Facteur Cheval ou du Douanier Rousseau. Il est l’oeuvre d’un seul homme, Jules Mir qui pendant près de 30 ans (1952-1983) va composer cet espace unique avec les coquillages et les pierres amassées quotidiennement. Ce jardin extraordinaire qui porte aujourd’hui le nom de Jardin Rosa Mir, la mère de son créateur, a été pensé après que celui-ci guérit miraculeusement d’un cancer de la gorge. Le lieu appartient aujourd’hui à la ville de Lyon et peut-être visité uniquement le samedi après-midi du 1er avril au 31 octobre.

Le tunnel des morts proche de la gare Saint Paul

A côté de la gare Saint Paul sur la rive droite de la Saône, se trouvait jusqu’en 1937 un tunnel – également appelé Ficelle des morts – emprunté par les corbillards pour remonter les cadavres jusqu’à leur dernière demeure au cimetière de Loyasse (le plus vieux de Lyon derrière la Basilique de Fourvière). Cette voie fut fermée car elle était devenue un lieu un peu trop fréquenté par les amateurs de messes noires et autres célébrations festives.

Un crocodile dans le Rhône

En 1745, un crocodile échappé d’un navire en rade dans le port de Marseille, serait parvenu à remonter le Rhône jusqu’à Lyon. Installé sous une arche du pont de la Guillotière, il faisait régulièrement chavirer les embarcations pour en boulotter les passagers. Deux condamnés à mort se proposèrent de tuer la bête en échange de leur acquittement. Ils y parvinrent en l’aveuglant avec du sable et en le rouant de coups de lance. Le crocodile empaillé au Musée des Hospices Civil de Lyon ferait référence à cette anecdote historique.

Et encore, on aurait pu compléter cette liste en vous parlant de Jean Moulin, de la Fête des lumières, de l’Abbé Pierre, des sous-terrains de la Croix-Rousse, ou encore du plan de jeu de Bruno Genesio…

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Source : « Interviews à Lyon » par Pollux