Récemment, The Independant a révélé qu’une soixantaine de tombeaux royaux, remontant à l’époque du roi Arthur, ont été découverts en Angleterre et au Pays de Galles. Si les tombes sont connues depuis plusieurs années, les chercheurs britanniques viennent d’affirmer leur caractère royal. L’identification des défunts est toujours en cours… Ce qui nous laisse le temps de revoir les bases et d’en apprendre un peu plus sur la légende du roi Arthur !

L'homme derrière la légende s'appelle Arthur Pendragon

Il serait né en 475 à Tintagel (Angleterre) et serait fils d’Uther Pendragon (roi breton) et Ygraine de Cornouailles (femme de l’un de ses vassaux… Oups). Selon la légende, il aurait été caché par le magicien Merlin, à cause de son statut de fils illégitime. L’enchanteur aurait pris en charge son éducation et l’aurait élevé comme un chevalier, gardant secrète son appartenance à la famille royale. La suite, on la connait tous (plus ou moins) : à la mort de son père, il prouve qu’il est bien son descendant en libérant l’épée d’Excalibur, et prend sa succession.

Crédits photo (Domaine Public) : João do Cró

Sa réelle existence fait débat....

Si pour grands nombres il ne s’agit que d’une légende, certains historiens pensent qu’Arthur était un général romain du IIe siècle ou un chef de guerre qui aurait vécu lors de la guerre entre les Bretons et les Saxons, au VIe siècle. Sa figure légendaire ne se développe qu’à partir du XIIe siècle sous la plume de Geoffroy de Monmouth, mais les historiens décèlent quelques éléments pouvant se rattacher à son histoire dans de plus vieilles sources (notamment des contes et poèmes gallois ou bretons, des chroniques et annales basées sur des traditions orales).

... et son histoire est soumise à diverses hypothèses

Côté gallois, on attribue la première apparition du roi aux légendes galloises, avant même qu’elle se retrouve dans les romans de chevalerie du XIIe siècle. Pour eux, Arthur n’est pas né en Angleterre, mais au Pays de Galles. Pour les Romains, le roi Arthur a bien existé en la personne de différentes figures romaines. L’hypothèse syncrétique, elle, souligne le fait qu' »Arthur » est un prénom courant à l’époque, donné à plusieurs chefs, et donc, que son histoire pourrait rassembler des passages de leur vie. Enfin, l’hypothèse mythologique place Arthur en demi-dieu celte.

Merlin puise son origine dans la mythologie celtique galloise

Au Moyen Âge, Merlin apparait sous le nom de « Myrddin » dans quelques poèmes celtiques. Il y est décrit comme un prince du VIe siècle, qui serait devenu fou après avoir vu mourir son seigneur Gwendolleu lors d’une bataille. Il aurait en lui un don de prophétie, qu’il utiliserait pour les gens qu’il rencontre. Caché dans une forêt, on dit qu’il vit dans les arbres et est, pour cette raison, souvent représenté velu et hirsute comme un animal. Il se confond aussi avec les personnages mythologiques celtes de Suibhne en Irlande ou de Lailoken en Écosse. Quant à sa disparition, il existe différentes versions. La plus connue : son enfermement dans une grotte ou une prison d’air scellée par un sortilège, par la fée Viviane dont il est tombé amoureux.

Crédits photo (Domaine Public) : Illustrations from the Nuremberg Chronicle, by Hartmann Schedel (1440-1514)

Le roi Arthur joue aussi un rôle politique

Le roi Arthur, tel qu’il est dépeint dans la légende, aurait fédéré les peuples bretons et ceux des îles britanniques pour contrer les Germains. Dans les écrits de Geoffroy de Monmouth, Arthur apparait comme le roi qui a réussi à établir un empire en rassemblant l’île de Bretagne, l’Irlande, l’Islande, la Norvège, le Danemark et plusieurs territoires de la Gaule.

La table ronde est le symbole de cette légende

En 1155, la « table ronde » apparait pour la première fois dans Le Roman de Brut, écrit par le poète Wace. Elle est ensuite reprise dans de nombreuses œuvres, notamment dans la grande majorité de celles de Chrétien de Troyes. C’est autour de cette table ronde, au cœur de la cour de Camelot (ça ne vous rappelle rien ?) que l’ordre légendaire des chevaliers du roi Arthur se réunit, pour atteindre son ultime but… Retrouver le Saint-Graal ! Plusieurs interprétations dans le caractère « rond » de la table : il pourrait faire référence à l’ancien usage celte selon lequel les guerriers étaient assis autour du roi. Les auteurs médiévaux, eux, expliquent que c’est une référence à la rotondité du monde.

Crédits photo (Domaine Public) : Évrard d'Espinques

... Ok, mais le Graal, c'est quoi ?

C’est l’objet mythique de la légende arthurienne. Il apparait pour la première fois à la fin du XIIe siècle dans le roman Perceval ou le Conte du Graal de Chrétien de Troyes. D’après la légende, c’est Merlin l’enchanteur qui aurait chargé les meilleurs chevaliers du royaume d’aller le retrouver, pour guérir le roi. Il se présente alors comme une pierre précieuse, un cristal, un plat ou encore une sorte de corne d’abondance, produisant une nourriture miraculeuse capable de se renouveler chaque jour. À partir du XIIIe siècle, il est récupéré par l’Église catholique et est assimilé au Saint Calice (la coupe qui aurait recueilli le sang du Christ). On parle alors de Saint Graal.

Crédits photo (Domaine Public) : Sir Edward Burne-Jones, overall design and figures; William Morris, overall design and execution; John Henry Dearle, flowers and decorative details.

Le fils d'Arthur est né d'une relation incestueuse

Ok, là, c’est plus glauque. Lorsque sa femme, Genièvre, la trompe avec Lancelot (le meilleur chevalier du monde et proche ami du roi), il va se réfugier chez sa demi-sœur, la fée Morgane, dans la forêt de Brocéliande. Selon les versions, c’est avec elle, ou avec son autre sœur (Morgause) qu’Arthur aurait un fils : Mordred. En gros, les versions ne sont pas d’accord sur laquelle des deux femmes est concernée, mais toutes sont ok pour dire que… Arthur a eu un enfant avec l’une de ses frangines. Glauque. Ce même fils lui donnera la mort. Encore plus glauque. Mais du coup… Doit-on dire qu’il a tué son père ou son oncle ?

La légende a donné naissance à un style littéraire

On parle de « littérature arthurienne », et c’est l’écrivain français, Chrétien de Troyes, qui l’aurait introduit au XIIe siècle. Dans ses ouvrages, il s’inspire du roi Arthur et des légendes bretonnes, écrit des histoires chevaleresques, imagine les personnages de Lancelot du Lac et de Perceval, est le premier à parler de la quête du Graal… Cette littérature arthurienne prospère tout au long du Moyen Âge.

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Il y'a plusieurs références à la légende du Roi Arthur dans Harry Potter

Dans la légende, Merlin confie Arthur à Sir Ector, tout comme Dumbledore laisse Harry aux Dursley. Les deux garçons ont en commun de grandir en ignorant leur héritage familial. Arthur prouve sa légitimité en libérant l’épée d’Excalibur, Harry Potter s’empare de l’épée de Grodric Griffondor car il est digne de sa maison. Arthur forme un trio avec Genièvre et Lancelot, Harry avec Ron et Hermione. Les deux jeunes hommes ont une quête : le graal d’un côté, la pierre philosophale de l’autre. Enfin, le personnage de Merlin est, lui aussi, abordé dans la saga ! Il apparait sur les cartes de Chocogrenouille et donne naissance aux expressions « Barbe de Merlin » et « L’ordre du Merlin ».

Bien évidemment, vous connaissez tous un minimum cette légende, au moins grâce à Kaamelott d’Alexandre Astier. Même s’il y a plein de raisons de détester cette série, faut avouer qu’elle nous a quand même offert quelques belles répliques… Vous êtes quel personnage de Kaamelott (et donc… Un peu de la légende du Roi Arthur), vous ?

Sources : Géo, l’internaute, ça m’interesse