Choisir le prénom de son enfant, c’est pas rien. C’est un peu LE TRUC qui va lui coller à la peau toute sa vie, de sa naissance (ou presque) à sa mort (pensez y avant d’appeler votre enfant « Jetaime », « Laprincesse Depapa » ou l’un de ces pires prénoms donnés depuis l’an 2000). Selon « La Science des Prénoms » de Anne Laure Sellier, c’est tellement important que « 76% des Français sont convaincus qu’un prénom peut influencer le cours d’une vie ». Rien que ça. D’ailleurs, ce bouquin nous apprend pas mal de choses sur les prénoms, notamment sur les traditions dans le choix du prénom aux quatre coins du monde. Fascinant.

En Russie, on peut appeler son enfant n'importe comment, tant qu'il n'y a pas de chiffre dans son prénom

N’en déplaise à Elon Musk dont le fils s’appelle « X Æ A-12 », la Russie n’aurait pas accepté ce prénom. Là-bas, la règle est simple : tout est autorisé, sauf les chiffres. Vous pouvez donc nommer vos progénitures « coin de table » et « ongle d’orteil » sans problème, mais « Stéphane II », c’est non.

En Islande, les prénoms ne doivent être composés qu'avec les lettres de l'alphabet islandais

Good bye tous les prénoms avec des C, des Q, des W et des Z ! En Islande, pas de « Marc », pas d' »Annick », pas de « Chataléré », de « Carole », de « William »,… BREF : tout le scénario du flambeau aurait été à réécrire, quoi.

Au Burkina Faso, on donne un prénom macabre au nourrisson qui arrive après le décès de son ainé

Dans la tribu des Mossis, « plus grand groupe ethnique du pays » selon La Science des Prénoms, les membres sont particulièrement confrontés à la mort infantile. Lorsqu’un bébé suit le décès d’un autre, il est généralement nommé « Kida » (= « il va mourir), « Jinaku » (= « né pour mourir »), ou « Kenudi » (= « chose morte), dans le but de conjurer le sort en apaisant le destin. Ambiance.

En Afrique Subsaharienne, on attend de voir si l'enfant survit avant de le nommer

Une tradition qui témoigne d’une triste réalité : la mortalité infantile, dans cette partie du monde, est particulièrement élevée. D’après les chiffres de Médecins sans frontières, 1 enfant sur 13 décède avant d’avoir atteint les 5 ans. Il est donc de coutume de laisser la mère et l’enfant seuls quelque temps, et de ne nommer le nourrisson que s’il survit à ses premiers jours.

Au Ghana, au Togo et au Bénin, le prénom dépend du jour de naissance

Traditionnellement, et depuis des siècles, à chaque jour de la semaine correspond un prénom masculin et un prénom féminin. Le nouveau-né hérite donc d’un de ces prénoms à la naissance. En plus du prénom traditionnel, l’enfant peut aussi avoir un second prénom plus personnel, et parfois même un troisième, issu du calendrier catholique.

En Chine et au Japon, le prénom doit avant tout être facilement déchiffrable par ordinateur

Technologie first ! C’est la législation des pays qui exige que les « prénoms soient facilement déchiffrables par l’ordinateur de l’état civil. » On y recommande donc des prénoms à base de caractère simplifié pour faire plaiz à la machine. On est dans Big Brother là ou quoi ??

Crédits photo : Topito

Dans certains pays d'Asie, les enfants s'appellent "petite souris" pendant 6 mois

En fait, les parents prennent le temps d’apprécier la personnalité de leur nouveau-né, pour choisir un prénom qui corresponde à son caractère. Puisqu’on ne va pas l’appeler « truc » le temps de trouver le dénominatif parfait, on l’appelle « petite souris ». C’est assez mignon. Bien plus mignon que « gros rat », en tout cas.

... Une tradition assez similaire du côté des Tucanos d'Amazonie

Mais au lieu d’avoir 6 mois pour nommer votre enfant, vous avez… 3 ans. L’objectif, c’est d’attendre que l’enfant soit en âge de comprendre ce qu’il se passe. Avant le jour J, il sera appelé « sans nom ». Moins chou, mais plus pragmatique.

A l'inverse, en Malaisie et en Turquie, le prénom doit être annoncé avant la naissance

Alors qu’en Belgique on dispose de 15 jours, de 5 jours en France et de 3 jours en Suisse pour arrêter un prénom, dans ces deux pays, il doit être prononcé au moment même où l’enfant quitte le nid (ouais, au moment où il sort d’on sait où pour quitter le ventre de sa mère). Imaginez que vous aillez choisi « Kévin » pour se « petit boy to come », et qu’en fait, c’était une fille. Too late, ahaha. Oups.

En Afrique, en Chine comme au Vietnam, il est courant de nommer selon le rang dans la fratrie

C’est pour cette raison que « Samba », qui signifie « deuxième fils », est un prénom courant en Afrique de l’Ouest ! En Occident aussi, certains prénoms sont issus de cette tradition, comme Quentin (le cinquième) ou Sixtine (la sixième).

C’est l’histoire d’un mec qui rentre dans une boulangerie et qui demande « je je vouvouvoudrais un gagagateau pour ma sosoeur ». La boulangère lui demande « et comment elle s’appelle? ». Il répond « Fleu-fleu-FLEUR, parce que quand elle est née, elle a re-re-reçu une fl-fl-fleur sur la tête ». La boulangère s’exclame « Ooooooh quelle jolie histoire ! Et toi, comment tu t’appelles, alors ? ». Ce à quoi il répond « Pou-pou-pou-poutre ». Rah ça vaaaaa, c’est un peu drôle, non ? Toujours mieux que vos blagues de Toto, là !

Si vous voulez en apprendre plus encore sur les prénoms et leur mécanique, on vous remet juste en dessous le lien pour commander (de toute urgence) « La Science des Prénoms », de Anne Laure Sellier. Un livre dont la beauté n’a d’égal que le nombre de mots.