Le somnambulisme est plutôt un phénomène qui touche les enfants, mais les adultes peuvent aussi en souffrir. Et dès lors que l’on perd le contrôle, on se met en danger soi et le monde autour de soi. Quand on a tué quelqu’un dire « ah mais en fait c’est pas moi, je dormais », ça peut être confortable, mais ça ne marche pas toujours. Dans les cas que nous recensons, la plupart des meurtriers ont été acquittés car ils avaient commis le meurtre en dormant ; pour les autres, il existe une probabilité que leur histoire soit vraie.

Le cas Boshears

Agent américain détaché au Royaume-Uni, le sergent Willis Boshears a été arrêté par les autorités pour avoir étranglé une femme, Jean Constable, le premier janvier 1961. Dans les jours suivant son crime, Boshears avait fait disparaître le corps de la femme dans une zone isolée. Lors de son arrestation, Boshears a plaidé non coupable, affirmant ne s’être rendu compte qu’il avait assassiné la femme qu’à son réveil, alors que ses doigts lui enserraient encore la gorge : il aurait tué Constable alors qu’il dormait. Le jury l’a acquitté.

Kenneth James Parks

Jeune marié canadien de 23 ans, Kenneth James Parks était un homme modèle, bon mari, bon père pour sa fille de 5 mois, adoré par ses beaux-parents. Mais, à partir de 1986, Parks se mit à fréquenter un peu trop les casinos et à se mettre dans une énorme merde financière. Pour couvrir ses pertes, il ponctionna l’épargne familiale et se mit à piquer du fric au bureau. En 1987, il se fit virer de son boulot mais s’inscrivit aux Parieurs anonymes et envisagea de parler de ses problèmes à sa famille.

Le 24 mai 1987, Parks se leva de son lit, roula 23 km jusqu’à la maison de ses beaux-parents, pénétra dans la maison, agressa son beau-père et poignarda sa belle-mère. Après cela, il se rendit de lui-même à un poste de police pour s’accuser du crime en demandant de l’aide.

Pour sa défense, Parks assura qu’il était endormi tout le long de l’épisode. Personne ne le crut, pas même les spécialistes du sommeil. Mais l’enquête démontra qu’il s’agissait de la seule explication possible : ses électrocardiogrammes très irréguliers, la cohérence de son récit et l’absence de mobile motivèrent le jury à l’acquitter.

Scott Falater

La nuit du 16 juin 1997, Scott Falater poignarde 44 fois sa femme Yarmila dans leur maison de Phoenix. Des témoins affirment que Falater a aussi noyé sa femme en lui tenant la tête sous l’eau. Après le meurtre, Falater change de fringues, place le couteau dans un Tupperware et cache tout ça dans sa roue de secours. Pourtant, Falater affirme qu’il a commis le meurtre sous l’emprise du sommeil. Il sera toutefois condamné à la prison à vie.

Antonio Nieto

Le 11 janvier 2001, Nieto attaque sa femme, sa mère, son fils et sa fille à la hache et au marteau. Il tue les deux premières, casse la mâchoire de sa fille et se fait désarmer par son fils. Nieto affirme avoir commis ces actes pendant qu’il dormait, alors qu’il rêvait qu’il se défendait contre des huître agressives. Mais le fils assure que Nieto l’a reconnu et lui a parlé. Nieto est condamné à 10 ans d’internement psychiatrique et ne doit plus approcher ses enfants.

Jules Lowe

Le 30 octobre 2004, on retrouve le corps d’Edward Lowe, 83 ans, dans l’allée de sa maison. Son fils reconnaît avoir commis le crime mais assure être incapable de se souvenir de ce qu’il a fait. Lowe se défend en assurant qu’il a commis l’acte durant son sommeil. Lowe est jugé non coupable et passe 10 mois à l’hôpital.

Brian Thomas

Brian Thomas souffrait de somnambulisme et de terreurs nocturnes depuis son enfance. En juillet 2008, il confesse le crime de sa femme, Christine, alors qu’ils passaient du temps en camping. Il appelle le service d’urgence et semble totalement paniqué. Brian Thomas affirme avoir pris sa femme pour un intrus et l’avoir assassinée en pensant se battre contre cet intrus. Les juges l’ont jugé non coupable du crime.

Simon Fraser

Simon Fraser faisait le rêve récurrent qu’une bête entrait dans sa maison la nuit. Une nuit qu’il rêvait que cette bête apparaissait à travers le plancher, il la saisit et la heurta par terre. Il s’agissait en réalité de son fils, nouveau-né, qu’il retrouva mort à son réveil.

Wasyl Gnypiuk

Ancien prisonnier des nazis, l’Anglais d’origine polonaise Wasyl Gnypiuk faisait régulièrement des cauchemars depuis son retour des camps. Un jour qu’il rêvait qu’il était attaqué par des assaillants, il décida de se défendre ; sauf qu’il tua sa logeuse à coups de poings. Paniqué, à son réveil, il lui coupa la tête et l’enterra dans les bois et brûla le reste de son corps à quelques mètres de la maison. Wasyl Gnypiuk fut condamné à mort en 1961.

Esther Griggs

Mère de famille, Esther Griggs, une Londonienne sujette aux terreurs nocturnes, rêva un soir que sa maison prenait feu. Elle ouvrit la fenêtre et hurla « sauvez mes enfants ! » avant de jeter son bébé par la fenêtre. L’enfant est mort.

Robert Ledru

Alors qu’il était chargé par ses supérieurs d’enquêter sur le meurtre d’André Monet, sur la plage du Havre en 1887, le commissaire Robert Ledru, examinant chaque indice, arriva à la conclusion irrémédiable qu’il était l’auteur du crime, sans pour autant s’en souvenir. Il se livra aux autorités. En prison, il fit de nouveaux épisodes de somnambulisme dont les gardiens purent attester. Cela lui valut d’être acquitté. Il vécut la fin de sa vie en grande banlieue parisienne dans une ferme surveillée en permanence.

Un kilomètre à pied, ça use.

Source : Wikipédia