Si nous n'avons pas encore de rue Adolf Hitler ou de place Pol Pot, figurez-vous que la France est tout de même truffée de rues en l'honneur de ce que l'on appelle communément des sacrés connards. Des petits coins de paradis qu'il serait bon de renommer fissa.

  1. Rue du Maréchal Pétain (Le Moule, Guadeloupe)
    Assez à la mode dans les années 40-43, les rues/avenues/boulevards du Maréchal Pétain ont pour la plupart été rebaptisées depuis la fin de la guerre. Sauf une, en Guadeloupe, qui est, on ne sait pas trop comment, passée au travers des mailles du filet. Et franchement ça craint.
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  2. Rue Joseph Staline (Essômes-sur-Marne, Picardie)
    Souhaitant rendre hommage à l'un des droits dirigeants alliés à qui l'on doit la libération de la France, cette petite commune a choisi de baptiser l'une de ses rues Joseph Staline. Ça part certes d'un bon sentiment, mais c'est tout de même assez moyen quand on sait que Jo' a tout de même un peu de sang sur les mains (les historiens estiment à 9 millions le nombre de victimes du régime).
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  3. Rue Gilles de Rais (Cheneché, Poitou-Charentes et Champtocé-sur-Loire, Pays de la Loire)
    S'il a été le brillant compagnon d'armes de Jeanne d'Arc, Gilles de Rais s'est également distingué en violant, torturant et massacrant des dizaines de jeunes garçons. Un passe-temps un peu particulier qui lui a valu d'être condamné à mort et exécuté le 26 octobre 1440 pour le meurtre de plus de 140 enfants. Forcément, ça ne donne pas super envie d'habiter rue Gilles de Rais.
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  4. Rue Maurice Barrès (Nancy, Lorraine)
    Écrivain de son état, Maurice Barrès était ce que l'on appelle un nationaliste convaincu. Tellement convaincu qu'il nous a offert de nombreux articles pour expliquer pourquoi il n'aimait ni les étrangers ni les juifs. Également antidreyfusard engagé, il a notamment déclaré "Dreyfus est capable de trahir, je le conclus de sa race". Un romancier talentueux ET un sale bonhomme qui a tout de même donné son nom à tout plein de rues à travers la France.
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  5. Rue Robespierre (Montreuil, Île-de-France)
    S'il a été l'un des premiers à s'engager en faveur du droit de vote des juifs, de l'abolition de l'esclavage et de l'égalité des droits, Maximilien Robespierre a également été la figure de proue de la Terreur. Un passif un peu chargé qui lui a récemment valu de se voir refuser sa rue à Paris. À Montreuil néanmoins, il a sa rue et son métro.
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  6. Rue Adolphe Thiers (Marseille, PACA)
    Deuxième président de la République française, Adolphe Thiers est un peu parti en cacahuète au moment de la Commune de Paris où il a ordonné l'écrasement du mouvement et donc l'exécution des communards. Son statut d'ancien président lui a tout de même valu de donner son nom à de nombreuses rues, avenues et boulevards à travers la France.
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  7. Rue Alexis Carrel (Meaux, Île-de-France)
    Lauréat du prix Nobel de physiologie ou médecine en 1912, Alexis Carrel a écrit un ouvrage prônant l'eugénisme, c'est-à-dire l'euthanasie des plus faibles spécimens de la race humaine. Pour lui, il fallait buter les criminels, les handicapés et tous les êtres qu'il considérait comme "inférieurs" ou "inutiles". Une théorie plutôt douteuse, nous sommes d'accord.
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  8. Rue François Coty (Ajaccio, Corse)
    Sénateur-maire d'Ajaccio, François Coty était à l'extrême droite de l'extrême droite. Grand admirateur du fascisme italien, il a fait tout son possible pour le faire entrer en France et a très largement financé l’Action française. Pour info, à force de filer toute sa thune aux fachos, le bonhomme a fini complètement ruiné. Un triste destin qui ne nous émeut que peu.
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Croyez-le ou non, mais l'odonymie est un art bien complexe.