Il y a deux types d’expérience au vélib, celle de Gontrand Bonheur et celle des autres. Gontrand Bonheur arrive à une borne quasi-vide. Tout à coup, un type arrive et gare un vélo. Gontrand lui demande s’il marche, le type répond oui. Gontrand prend le vélo, ça marche et il part tranquillement.

Les autres arrivent à des bornes semi-remplies, avec que des selles à l’envers et passent trois heures à essayer de trouver un vélo qui veut bien se débloquer et qui marche. Pour leur faciliter le travail, nous proposons ce code universel qui permettra de savoir à quoi on a affaire.

La selle en arrière : laisse béton, ça marche pas

C’est le code universellement connu. Mais mais mais mais il a aussi une autre signification : « Je compte reprendre un velib dans 10 minutes donc je fais genre il marche pas pour que tu me le chopes pas, enculé. »

La selle à moins le quart : ça marche, mais va falloir garder la main serrée sur les vitesses

Un quart de tour et puis s’en va. C’est le classique : le vélib marche, mais si tu forces pas en permanence sur la 3, tu es bon pour te traîner pendant des heures. Faute de grives, on mange des merles, et si les autres n’ont carrément pas de pédale, tu peux toujours sauter sur l’occas’.

La selle à et quart : ça marche, mais l'électrique marche pas

Uniquement valable pour les vélibs électriques, mais très pratique, car il n’y a rien de pire que de prendre les velibs électrique qui pèsent 3 tonnes et se rendre compte qu’en fait ils marchent comme des vélos normaux et que la cote de Belleville, là, elle est pour ta pomme.

La selle à moins vingt : ça marche (moyen) mais le velib fait un bruit de moissonneuse-batteuse

En gros tu dérailles et de rerailles en permanence pendant tout le trajet. L’avantage de cette affection et qu’elle permet de prévenir les piétons de ton arrivée imminente (tu ne cesses de faire claclaclaclaclaclaclac pendant que tu roules) ; le désavantage, c’est que ton trajet est sponsorisé par Doliprane.

La selle à vingt : ça marche si tu aimes être que en vitesse 1

En gros, tu pourras atteindre la vitesse supersonique de 7 kilomètres-heure en descente et te taper tous les mecs qui te klaxonnent sur la piste cyclable. N’essaie même pas de passer les vitesses, elles n’existent plus.

La selle à moins 10 : ok la roue arrière est crevée, mais si t'as vraiment pas le choix, hein...

On te le déconseille, évidemment, mais si t’es pressé et que y’a que ça qu’est-ce que tu veux que je te dise… ? Il va falloir se coltiner le trajet avec la peur.

La selle à 10 : le guidon est pas droit, c'est une galère

Tu fais tout ton trajet comme si t’étais un Egyptien, tourné de trois-quarts. C’est pas pratique, mais alors pas pratique du tout, notamment pour voir les bagnoles arriver. Cela dit, faut reconnaître qu’au moins, il roule, le vélib.

La selle à moins vingt-cinq : tout a l'air de marcher, mais t'arriveras jamais à sortir le vélib de sa borne

On raconte qu’un jeune homme du nom d’Arthur a un jour réussi à sortir un vélib bloqué à la borne en tirant très fort et qu’il est devenu maire de Paris. Mais c’est une légende qui date de l’an 1000.

La selle à vingt-cinq : la selle tombe tout le temps

Ne te fie pas aux apparences : le velib a l’air de marcher, mais tu vas te retrouver comme un gosse sur un tricycle, le cul au niveau des roues et les jambes arquées avec les genoux qui frôlent ta tête. Une horreur.

Pas de selle : un petit malin s'est servi

En général, on déconseille de prendre les vélibs non munis de selles pour des raisons évidentes de confort. Mais chacun fait ce qui lui plaît.

En velib et contre tout.