Le poison, c’est un poison. Tautologie grossière – vous m’excuserez – mais c’est vraiment un poison : ça ronge de l’intérieur, la douleur est insoutenable et, bien souvent, à la fin on meurt sans que jamais le mal-être puisse être soulagé. Grand acteur des romans policiers début de siècle, le poison est violent contrairement aux apparences et si vous devez tuer quelqu’un utilisez plutôt un revolver, histoire de ne pas pousser le sadisme trop loin. On va finir par créer un vertical Topito Assassinat pour donner des conseils aux meurtriers en herbe.

La piqûre de la fourmi balle de fusil

Cette fourmi d’Amérique centrale est très grande et possède en conséquence un gigantesque dard qu’elle utilise pour se défendre. Son venin consiste en une injection de poneratoxine, un neurotoxique, mêlé à de l’acide formique. On ne va pas crever, mais on va douiller. Cette piqûre est considérée par les médecins comme la plus douloureuse sur l’échelle de la douleur de Schmidt. La douleur envahit tout le membre touché et engendre des spasmes d’une grande violence, le tout ne faiblissant pas moins de 6 heures après la piqûre. Un enfer.

Crédits photo (CC BY-SA 4.0) : Didier Descouens

Le paraquat

Cet herbicide extrêmement utilisé est extrêmement toxique. En cas de contact régulier, il peut causer des dommages très graves aux poumons. Peu à peu, les poumons se nécrosent et ne traitent plus l’oxygène. Au final, sans traitement, on développe une fibrose pulmonaire et on meurt d’hypoxie faute d’oxygène. Imaginez donc une sensation d’étouffement qui s’étale sur plusieurs semaines. Et c’est évidemment légal de s’en procurer.

La strychnine

Utilisée à faible dose comme dopant pour sa capacité à augmenter les perceptions sensorielles, la strychnine, passée une certaine dose, est l’un des poisons les plus mortels et les plus violents. Elle cause des spasmes dans le cou, la tête, des douleurs insoutenables, des convulsions, un arrêt cardiaque et la mort par asphyxie. Probablement le poison de roman policier le plus violent de la terre.

Le venin d'ornithorynque

On le sait peu, mais l’ornithorynque pique. Et son venin est abominable. La plupart des revues médicales décrivent la douleur engendrée par une piqûre d’ornithorynque comme absolument atroce. Le venin injecté provoque des œdèmes sévères, des paralysies et d’autres trucs sympas dont la durée peut excéder plusieurs mois. Aucun analgésique ne fonctionne pour calmer cette douleur, pas même la morphine. Sympa. Pourtant, ça a l’air sympa un ornithorynque.

Crédits photo (CC BY-SA 4.0) : Dr. Philip Bethge

Le brodifacoum

Interdit dans l’UE, le brodifacoum a été inventé à la fin de la Seconde Guerre mondiale pour réduire la quantité de vitamine K dans le sang et ainsi agir comme anticoagulant. Le problème, c’est que son utilisation à forte dose provoque des hémorragies internes monstrueuses qui, non soignées, sont évidemment mortelles. Je sais pas si vous avez déjà été victimes d’une hémorragie interne, mais je ne vous souhaite pas d’en faire l’expérience.

L'arsenic

Arsenic et vieilles dentelles : les deux vont effectivement bien ensemble, tellement l’arsenic est associé à des meurtres très anglais dans une période victorienne de romans policiers. L’arsenic attaque une enzyme des cellules humaines et engendre une hémorragie intestinale, des convulsions, le coma et la mort. Sans compter qu’à petite dose, il est un facteur aggravant du cancer, mais bon. Dur dur d’être empoisonné par un jeune impétrant qui louche sur l’héritage.

La ricine

6000 fois plus toxique que le cyanure, la ricine, un dérivé d’arbrisseau, peut tuer un humain même en quantité infinitésimale. La ricine empêche le corps de produire des protéines nécessaires à sa survie : résultat, c’est le choc septique et la mort. Utilisée par le KGB à son âge d’or, la ricine est un poison d’une violence inouïe qu’on vous déconseille d’utiliser dans la mesure où 1/ c’est interdit, 2/ il y a d’autres solutions à vos problèmes que l’assassinat.

Crédits photo (Domaine Public) : Auteur inconnuUnknown author

L'agent orange

L’agent orange a été massivement utilisé par les États-Unis au Vietnam pour déforester les bois ennemis et tuer toutes les cultures. Sauf que l’agent orange contient un puissant agent cancérigène qui a engendré un nombre incalculable de lymphomes et autres cancers en tout genre dans la population vietnamienne ; ceci en plus des malformations de naissance qui vont bien. Mais c’est un agent totalement sain, sinon : la preuve, c’est Monsanto qui le fabrique.

Le gaz VX

Il a fallu attendre 1993 pour les organisations internationales rendent illégale l’utilisation du gaz VX, développé pendant la Guerre froide pour bien faire peur aux Soviétiques. Un temps utilisé comme pesticide, il s’est avéré ULTRA toxique : le gaz inhibe la production d’une enzyme nerveuse, ce qui crée une sorte d’ouragan d’information dans le système nerveux qui conduit rapidement à l’implosion, pour faire simple, du corps. Le gaz n’a été utilisé qu’une fois par les services secrets japonais.

Le cyanure

Finalement, le cyanure, ce n’est pas si méchant : en prendre incite les tissus organiques à produire de l’acide lactique qui brûle de partout, ce qui conduit à la mort en quelques minutes. C’est le « quelques minutes » qui nous a fait placer le cyanure en dernier, parce que sinon c’est une mort horrible.

Poison d’avril.

Sources : Listverse, Reddit