Il parait qu’ « Une joie partagée est une joie décuplée ». C’est super. Mais notez que ce n’est pas le seul truc qui se multiplie quand on le partage : la gêne et le malaise aussi. Il y a donc certains petits moments de la vie qu’on aimerait garder que pour nous. Ou, à défaut de le partager involontairement à un public, on peut quand même espérer ne pas croiser de regard pour au moins rester dans le déni. Non ?

À la salle de sport, quand tu fais des mouvements avec ton bassin

Coucou le hip thrust ! En plus de faire des mouvements de bassin, tu te tapes généralement un joli double menton. Clairement pas le moment pour un eye contact.

Quand tu loupes une marche

Ou juste que tu te viandes sans trop de raison apparente dans la rue. La meilleure des techniques pour désamorcer la bombe de gêne à ce moment-là, c’est de rire. Mais de rire en faisant en sorte de ne croiser le regard de personne. Puis de continuer sa route, aussi dignement que possible.

Quand tu frottes avec vigueur la tache de café que tu viens de te faire sur la cuisse

Si tu es assis à ton bureau à ce moment-là, crois-moi, tu n’as pas envie de croiser le regard de ton collègue d’en face. Il est certainement en train de se demander ce que tu fabriques.

Aux urinoirs

Je ne suis pas pourvu de l’attirail nécessaire pour m’y rendre, mais selon mes collègues pourvus dudit attirail, c’est relativement gênant de croiser le regard du mec qui pisse à côté de toi. Ah ça, vous pouvez pisser partout, mais au moins, nous, on peut pisser tranquille !

Quand tu sors de la douche et que t'as un vis-à-vis

Eh bonjour le voisin ! Comment ça va aujourd’hui ?

En cours, quand le prof cherche quelqu'un à interroger

Si ton regard croise le sien, c’est foutu. Ce sera forcément pour ta pomme. Fais comme tes camarades, et regarde ta trousse avec insistance. Ne la quitte pas des yeux. Pas une seule seconde.

Dans le métro

C’est clairement LE meilleur moyen pour passer pour quelqu’un de chelou. La personne en face pensera forcément que t’étais en train de l’espionner ou de la fixer, ce qui instaurera une vague de malaise aussi peu supportable que la proximité de ton nez avec l’aisselle de ton voisin.

Quand tu passes en caisse avec certains produits

Genre un concombre, du lubrifiant et des capotes. C’est juste que tu as prévu de faire un tzatziki maison pour ton date, mais ça… Le caissier ne le sait pas.

Quand t'es en gueule de bois au boulot

Tes yeux suintent encore des larmes de vodka. Évite de les plonger dans ceux de ton manager, où il comprendra bien vite que tu n’es pas simplement « barbouillé ».

Quand tu éternues

Mais que tu n’avais pas prévu de te cracher un mélange de bave et de morve dans la main. Tu te retrouves comme un teubé, sans mouchoir, à ne pas savoir comment faire, et c’est déjà bien assez humiliant comme ça.

Je suis sûre que vous avez pas mal d’anecdotes de cet acabit à me partager. Faites-moi rêver, svp. Le malaise est moins douloureux quand il est partagé. Vous verrez.