Pendant le sexe, on transpire beaucoup, mais on parle aussi un peu. Et comme on a le cerveau bouffé par l’envie de sexe, on ne parle pas normalement. On dit des choses qui en sous-entendent d’autres. C’est le jeu, ma pauvre Lucette.

"J'éteins la lumière"

J’ai pas envie de voir ton gros corps mou.

"Merde j'ai pas de capotes"

Merde je viens de foutre en l’air tout le truc de la soirée et je vais essayer de pousser pour niquer quand même sans capote dans une relation d’amour-haine avec moi-même et refuser de me faire tester après parce que je suis hypocondriaque et que je suis sûr d’avoir le DAS, auquel cas peut-être qu’on devrait pas coucher sans capote mais je m’en fous je suis surexcité.

"On change de position ?"

J’ai super mal au coude, là, et en plus je sens rien du tout et en plus tu m’écrases et me tires les cheveux et en plus je commence à trouver ça un peu long cette histoire.

"Je t'aime"

Je ne sais même pas pourquoi j’ai dit ça mais maintenant que je l’ai dit je viens de foutre en l’air toute la simplicité de cette relation. J’ai un problème affectif avec la pénétration.

"Passe-moi le fouet sous le lit"

Je me suis dit que la meilleure technique pour se faire accepter tel qu’on est y compris quand on a des passions peu communes, c’est de mettre ses partenaires devant le fait accompli. Fais gaffe en prenant le fouet à ne pas trop bouger le cadavre qui est à côté.

"T'aimes ça, hein, s***** ?"

Tu es en train de coucher avec le plus gros beauf de la création. Comment en es-tu arrivée là ? Il est temps de faire le point avec soi-même et de s’échapper d’ici.

"T'as joui ?"

Je ne suis pas en sécurité avec moi-même et j’ai donc besoin de t’entendre verbaliser le fait que tu as joui sans quoi je vais remettre en question ma virilité ainsi que mes facultés physiques et je vais entamer une psychanalyse qui va me coûter un bras.

"Tu veux un thé ?"

Mal à l’aise avec la gestion des instants post-sexe, je cherche un dérivatif à même de m’occuper les mains et l’esprit et te propose donc un thé alors même qu’il fait 500 degrés dans cette pièce et que tu n’as pas du tout envie de boire un thé, moi non plus, d’ailleurs, mais il fallait bien proposer quelque chose et je me voyais mal te proposer une partie de cricket.

"Vas-y bien profond"

Je ne suis pas à l’aise avec le vocabulaire cochon, pour autant, j’ai envie de montrer que je suis une personne à l’aise avec mon corps et qui n’hésite pas à exprimer ses désirs. J’ai donc recours à cette tournure un peu vulgaire et un rien québécoise mais me sens ridicule aussitôt après l’avoir utilisée.

"Tu veux jouir où ?"

Je fais semblant d’être à l’aise avec l’idée que tu puisses jouir n’importe où mais vais être super mal à l’aise si tu réponds sur ta gueule.

(Bonus) "Non"

Non. Non, c’est non, vous savez.

C’est important le décryptage. Et si tu aimes démêler le vrai du faux, on t’a préparé une sélection des films avec un scène de cul non simulée (une ou plus hihi).