De tout temps les hommes… Non je déconne, on fait pas une rédaction de 3ème. En revanche il est vrai qu’à l’heure de se débarrasser de son prochain, les humains ont souvent eu recours au poison dont les avantages étaient nombreux : peu coûteux, discret et pendant longtemps indécelable, il était quand même pas mal pratique pour envoyer les connards ad patrès. Le problème, c’est que certains objets utilisés à ces fins continuent de représenter un danger pour ceux qui les manipulent aujourd’hui.

La paire de lunettes empoisonnée

Un dispositif de la CIA que l’on peut admirer au musée international de l’espionnage de Washington : il s’agit d’une paire de lunettes abritant dans une des branches une pilule de cyanure permettant aux agents chopés par l’ennemi (par l’ennemi, entendez le KGB) de se petit-suicider pour ne pas communiquer d’informations. Il suffisait pour cela de mâchouiller ses lunettes. Pratique.

Le bouquin empoisonné, premier épisode

Une maison allemande a mis en 2008 aux enchères un bouquin creusé en son coeur pour y abriter divers types de poisons, 11 au total, avec les indications expliquant les effets de chacun sur le corps. On ignore si ce bouquin appartenait à un assassin ou à un apothicaire, mais les analyses ont indiqué que les pages contenaient encore des traces de poison et que le livre devait donc être manipulé avec une grande précaution.

Les bouquins empoisonnés, suite du premier épisode

Une université du Danemark s’est récemment rendu compte qu’elle détenait trois livres imbibés (littéralement imbibés) d’arsenic. Ces livres des XVI et XVII° siècles traitaient d’Histoire. C’est qu’à l’époque, l’arsenic était utilisé pour obtenir de l’encre verte, avant que l’on comprenne en trouvant des moines copistes agonisants qu’en fait c’était pas si cool, l’arsenic.

Le papier peint de la mort

Là encore, arsenic et couleur verte. Le musée Smithsonian du design, à Manhattan, présente un morceau de papier peint datant du XIX° d’un vert éclatant. Un vert obtenu à partir d’arsenic. L’humidité des maisons libérait ensuite de l’arsenic dans l’air et empoisonnait les habitants. Aujourd’hui encore, sa toxicité suffirait à foutre en l’air un homme.

Robes et coiffes de l'ère victorienne

Dans l’Angleterre victorienne, il fallait avoir du style quand on était une meuf. Et ça passait par le port de robes et de coiffures aux couleurs criardes, parfois vertes. Vous me voyez venir ? Certaines coiffes faites de fausses fleures vertes contenaient jusqu’à 20 fois la dose létale d’arsenic pour l’homme. Le York Castle Museum abrite l’une de ces tenues de bal et ses conservateurs utilisent des gants pour la manipuler.

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"*TUIUIUIUIUIU* Oui allô ? / Oui ce serait pour signaler un lien disparu / Ok on envoie nos équipes d'enquêteurs sur le coup"

Et le mercure, on en parle ?

Aux XVIII° et XIX° siècles, le chapeau, c’était un truc important. Et les chapeaux, pour être bien classes, devaient être en feutre et présenter un ruban. Et pour y parvenir, on utilisait du mercure. Les chapeliers respiraient donc d’importantes quantité de mercure avant de mourir dans d’atroces souffrances quelques années plus tard. Dans presque tous les musées de la mode, on retrouve des chapeaux de ce genre, mais en vrai leur manipulation n’est plus mortelle.

Les dépouillles contagieuses

On a découvert la tombe de deux jeunes filles de 9 et 18 ans au nord du Chili en début d’année. Leur mort remontait au XIV° siècle et leurs habits étaient encore relativement bien conservés, notamment leurs robes rouges dont la couleur n’avait pas jauni. A l’analyse, il s’est avéré que ce rouge brillant était dû à l’utilisation d’un pigment, le cinabre, directement dérivé du mercure. Le truc bizarre, c’est que le cinabre n’était pas produit à moins de 1600 km de là : on pense donc que cette technique a été utilisée dans le seul but d’éloigner les pilleurs de tombe. Raté.

Les flèches empoisonnées

Des flèches empoisonnées ? Rien de plus banal. Mais les conservateurs du Victoria et Albert Museum ont été surpris en faisant analyser un lot de flèches empoisonnées rapportées d’Inde dans les années 1880 : le poison que leur tête abritait était encore très vivace et pouvait même se révéler mortel pendant encore 1300 ans. Ils ont dû se sentir comme des survivants

La bague de la mort

En 2013, des archéologues ont déterré une bague abritant une cache au beau milieu de la Bulgarie. La bague pouvait en effet accueillir une capsule de poison dans un petit trou afin d’assassiner quelqu’un en toute discrétion en versant un peu de mauvaise médecine dans son verre. Les chercheurs pensent que la bague appartenait à Dobrotitsa, un noble bulgare du XIII° dont l’entourage a été très très très mystérieusement décimé en quelques années. Plus si mystérieusement.

Les parapluies bulgares

Restons en Bulgarie puisque c’est ainsi que l’on nomme les parapluies empoisonnés utilisés par les services secrets de l’Est pendant la Guerre froide afin d’assassiner discrètement des opposants. Le cas le plus célèbre d’utilisation du dispositif est lié à l’assassinat de Georgi Markov à Londres. Cet écrivain, opposant au régime, aurait été piqué en pleine rue « par inadvertance » et surtout par un membre des services secrets bulgares. Si d’aucuns pensent que le parapluie bulgare n’a jamais existé (Markov aurait été assassiné plus simplement) et que cette histoire a été manipulée de toute pièce par le camp de l’Est pour faire sa propagande, un exemplaire du fameux parapluie cachant de la ricine est observable au musée de l’espionnage de Washington.

Alerte au portable piégé.

Sources : Listverse, Rendez-vous avec X