Dans 15′ pour convaincre, le débat sans débat proposé par France 2 et Inter hier, les candidats étaient invités à se présenter avec un objet symbolique à leurs yeux de leur engagement. Très sagement, les 11 impétrants ont étalé une collection d’objets plus fades les uns que les autres, si l’on excepte Cheminade et son biface de la préhistoire totalement sorti du chapeau. On aurait rêvé à mieux.

Jean-Luc Mélenchon : un sabre-laser

Un sabre-laser hologramme. Une façon comme une autre d’affirmer son attachement à la technologie tout en montrant son appartenance, selon son choix de couleur, à un des deux côtés de la force. L’affrontement avec Marine Le Pen aurait correspondu au pic d’audience de France 2, à n’en point douter.

Nathalie Arthaud : une tête de patron

Même en latex, ça aurait pu suffire. Une tête de patron de banque aurait particulièrement impacté les esprits : une manière de dénoncer à la fois la conduite du capitalisme aux niveaux macro et micro-économiques. Ensuite, elle aurait pu forcer Macron à porter la tête en latex. Ca aurait viré en soirée à thème, ce qui n’aurait sans doute pas plu à Fillon qui, rappelons-le, « n’est pas fétichiste ».

Marine Le Pen : une frontière

Ca aurait quand même eu de la gueule d’arriver avec une frontière, n’importe laquelle, la franco-belge, par exemple, ou alors la franco-italienne, ou plus exotique la franco-brésilienne. Un peu encombrante, la frontière, mais ça aurait fait un effet masse. Le mieux aurait été de louer des figurants blancs et arabes et de les disposer de part et d’autre de ladite frontière pour bien symboliser ce qu’elle compte faire.

François Asselineau : une calculatrice

Il aurait pu faire ce trick : 1 homme de 59 ans se présente à 1 élection présidentielle avec 10 autres candidats. Sur les 11, c’est lui le meilleur : quelles sont ses chances de parvenir à la magistrature suprême ?

On retourne la calculette et HOP on obtient l’article L-249-6, alinéa 5 de la directive européenne ayant trait au reversement des aides sociales au niveau européen.

Benoît Hamon : le disque Seul de Garou

Une manière poignante de signifier à tous ceux qui ont abandonné le navire qu’ils n’ont pas entaché son moral. Et ouais les mecs, celui qui n’a jamais été seul au moins une fois dans sa vie peut-il seulement aimer ? De l’amour, Garou, il en a des bonbonnes entières.

Nicolas Dupont-Aignan : sa collec' de bons points et d'images

Nico a reçu, au cours de sa scolarité, tout plein de bons points et d’images qu’il a précieusement conservés dans une boîte en métal de chocolat façon vieille France. Dans cette boîte, on trouve aussi tous les tableaux d’honneur qu’il a reçus, et même un livre dédicacé par le Général de Gaulle. De quoi montrer à tout le monde qu’il est le meilleur quoiqu’on en dise tout en réaffirmant sa filiation gaullienne. Le panard.

Philippe Poutou : une Ford Fiesta

Quand on bosse à l’usine Ford et qu’on souhaite rendre le sourire à tous les exploités, le mieux est de mêler l’utile à l’agréable en symbolisant son attachement ouvrier tout en privilégiant les modèles à même d’inspirer des pensées heureuses. Quoi de mieux qu’une Ford Fiesta pour synthétiser la rencontre de la camaraderie ouvrière et de la camaraderie tout court ? Un peu de punch dans la boîte à gants, et le tour est joué.

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Emmanuel Macron : un clignotant

Le type est sur la voie du milieu de l’autoroute à 130 tout pile depuis près de 40 ans. En apportant un clignotant, il aurait pu un peu mieux éclairer sur quelle file il compte se rabattre. Au doigt mouillé, comme ça, je dirais que c’est plutôt la droite.

Jacques Cheminade : un atterrisseur lunaire

Le mec ne fait que regarder vers l’avenir et il apporte un biface de la préhistoire ; y’a comme un hic. Avec un module lunaire à taille humaine, il aurait mieux impacté les esprits malgré l’encombrement évident du bouzin. Enfin, il aurait pu demander au surhomme Jean Lassalle de l’aider à le déplacer, ce qui aurait montré qu’en période de campagne électorale, il est toujours possible de fraterniser.

Jean Lassalle : une bouteille de prune

Distillée maison-maison dans la fermette des Pyrénées, histoire de lever le coude un bon coup à la santé des Français et d’en faire profiter tout le public. C’est Pujadas qui aurait pas dit non, super nerveux de devoir poser des questions à tout le monde tout en se faisant hurler des infos sur l’attentat dans l’oreillette.

François Fillon : l'argent qu'il doit rendre

En liquide, ou en costumes, enfin sous la forme qu’il veut, mais du pèze, du biffe, de l’oseille, de la maille. En plus, ç’aurait eu le mérite de cadrer avec sa déclaration selon laquelle il n’est pas fétichiste. On est heureux, au passage, d’en savoir davantage sur sa vie sexuelle.