Londres est une très vieille ville et son extension, comme la permanence du régime, ont préservé certains noms de rues traditionnels des changements incombant au temps. On peut donc s’y balader, fish & chips à la main ou à la bouche entre la rue de la foufe à tâtons ou du côté de la route de la bite. Entre autres réjouissances pas toujours aussi vulgaires.

Gropecunt Lane

Littéralement « la rue de la foufoune à tâtons ». Assez logique pour un ancien quartier de prostituées, mais quand même relativement explicite et étonnamment jamais modifié pour honorer tel ou tel grand homme de l’éternelle monarchie anglaise. Mise en situation : « J’habite au 10, rue de la foufoune à tâtons ».

Ha-Ha Road

Aucun lien avec le groupe de musique ou avec le fun en général. Autrefois, les Ha-ha désignaient un instrument servant à délimiter les propriétés privées. Depuis tout le monde en rigole, de la propriété privée, sans doute.

Bleeding Heart Road

La légende veut que la route du coeur qui saigne ait été ainsi nommée pour commémorer l’assassinat d’Elizabeth Hatton, en 1626. Rien que d’en parler, on a tous le cœur brisé, c’est vrai. Un lieu idéal pour se faire larguer en tous les cas.

Pudding Lane

Vous me direz, à Paris, on a bien la rue du Croissant, donc on ne voit pas pourquoi les Anglais n’auraient pas le droit d’avoir leur rue du pudding. Si, il y en a une, quand même : c’est dégueulasse le pudding, pas besoin de pavoiser avec ça.

Clitterhouse Road

Dans le quartier de Barnet, la route de la maison du clito vous accueille sans forcément vous proposer le moindre divertissement autour du clitoris mais dans une ambiance conviviale et détendue.

The Butts and Upper Butts

À Brentford, les culs et plus hauts culs désignent des espaces surélevés. Où est-ce que tu vis ? J’habite dans le plus haut cul de Brentford. Une manière comme une autre d’engager la conversation quand on n’a rien d’autre à dire sur l’affrontement entre Tottenham et Arsenal.

Love Lane

Encore un héritage du Moyen Âge, puisque cette rue abritait alors la balle de prostituées. On appréciera toutefois l’effort pour dissimuler la luxure du lieu sous une prudente appellation d’amour. Chapeau les pouvoirs publics.

Cock Lane

Vous pensez sans doute que le mot cock n’a pas toujours désigné la bite et que cette rue n’a pas fait rire tout le monde de tout temps. Vous vous plantez. Cela fait des siècles que les Anglais parlent de la bite en disant le mot cock et cette rue, comme Love Lane et Gropecunt, était une terre d’accueil pour les prostituées qui y élisaient domicile. On ne s’est pas embarrassé de chichi et on l’a donc appelée la rue de la bite.

Cumming Street

A Islington, on peut donc vivre tranquilou dans la rue de l’éjaculation tout en conservant tout son flegme anglo-saxon. Et comme every sperm is sacred, on finira sans doute au paradis discrétos.

Bollocks Terrace

La Terrasse des conneries. Le nom a une origine mystérieuse. Sans doute y racontait-on n’importe quoi il y a des siècles, mais il n’est pas impossible que je vous raconte actuellement n’importe quoi à mon tour.

Ce qu’ils sont grossiers, ces Anglais…

Sources : Allwomentalk, Funlondontours