L’Espagnol n’est pas une langue bien compliquée. Bien sûr, c’est la pire langue de l’univers, mais ce n’est pas une langue bien compliquée. La grammaire est proche de la nôtre, les exceptions plus rares et à peu près tout s’écrit comme ça se prononce. Le seul hic, c’est la prononciation, justement, tous ces r que l’on n’a pas, ces jotas infernales, ces doubles l et ces voyelles ouvertes qui s’enchaînent à la vitesse de la lumière. Mieux vaut y aller franco.

Ferrocarril

Traduction : chemin de fer.

Alors oui, on ne l’utilise pas quotidiennement ce mot de merde qui ressemble à une marque de dentifrice, mais on l’emploie quand même chaque fois qu’on veut prendre le train. Et là on meurt : il faut doubler les deux r, pas oublier le l à la fin et en plus l’accentuation tonique est sur le i final, ce qui rend toute possibilité de s’arrêter pour faire une pause en chemin impossible. Comme un train lancé à toute berzingue sans arrêt et qui se crasherait dans un mur.

Pelirrojo

Traduction : roux.

Le mot, c’est le triathlon du castillan : un l, un double r et une jota pour terminer. En Espagne, tu es prêt à tout pour ne jamais côtoyer de roux et ne surtout jamais avoir à l’utiliser. De manière générale, dans la vie, tu es prêt à tout pour ne jamais côtoyer de roux.

Guadalajara

Traduction : c’est une ville du Mexique (et d’Espagne), ducon.

Pareil que pour pelirrojo, sauf que le double r est devenu r simple donc c’est un peu moins l’enfer. Heureusement, l’accent tonique est sur le ja, t’as donc le temps de reprendre ton souffle avant de passer au ra final, sous le regard interloqué de tes interlocuteurs.

Otorrinolaringología

Traduction : Oto-rhino-laryngologie.

Autant le dire tout de suite : si tu te retrouves dans un pays hispanophone avec une sinusite ou toute autre maladie du genre, le mieux est encore de ne pas demander ton reste et de rester au lit le temps que ça passe, dans la mesure où tes chances de parvenir à prononcer le nom de la spécialité médicale qui pourrait te porter secours sont nulles.

Control

Traduction : contrôle.

Sauf que l’enchaînement du t et du r, avec en plus l’accent tonique sur le o font que tu tends à savonner toute la fin du mot et que ce que tu dis ressembles vaguement à un éternuement. Contrôle-toi, un peu.

Naranja

Traduction : orange.

Utilisé tant pour la couleur que pour le fruit, naranja est un mot particulièrement retors : en espagnol, an se prononce âne, pas han. dès lors, il faut que tu enchaînes un r avec un âne bouche ouverte et hop tout se résorbe par une jota. Il paraît qu’Einstein n’arrivait pas à le prononcer.

Sonrojado

Traduction : rougissant.

Le mieux, pour bien l’avoir en bouche, c’est de le prononcer 40 fois. On parle alors des quarantièmes rougissants.

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"*TUIUIUIUIUIU* Oui allô ? / Oui ce serait pour signaler un lien disparu / Ok on envoie nos équipes d'enquêteurs sur le coup"

Desarrolladores

Traduction : développeurs.

En espérant que vous ne travaillerez jamais dans l’informatique de l’autre côté des Pyrénées ou de l’Atlantique sud. Double r, double l, simple s, trop de syllabes, mal de tête, plus encore que quand on apprend le PHP.

Desgraciadamente

Traduction : malheureusement.

A la fois trop et pas assez de syllabes. On a toujours envie d’en rajouter une et le temps que l’on se rende compte qu’on est en train de se planter, voilà qu’on savonne, qu’on glisse, qu’on tombe, qu’on se blesse et que l’on a mal à son ego. C’est malheureux.

Por qué te vas?

Traduction : Putain tu nous fais chier avec ta chanson tirée de Cria cuervos.

Pour que ce soit dit une fois pour toute : « Todas la promesas de mi amor se iran contigo, me olvidaras, me olvidaras, junto a la estacion yo lloraré igual que un nino, por qué te vas ? Por qué te vas… »

Le mieux est encore d’imiter les trompettes à la bouche.

Remarquez, y’a aussi des mots français impossibles à prononcer pour les étrangers.

Big Up à Madame Rodriguez que j’avais en Première S. Et Big Up aussi à tous les mots amusants de la langue espagnole.