On reconnaît souvent l’importance d’une ville dans l’histoire au nombre d’inventions qu’elle revendique… plus ou moins légitimement. Les Lyonnais n’ont d’ailleurs pas chômé et seraient à l’origine de nombreuses innovations dont nous profitons tous encore aujourd’hui.

Le cinéma

Tout le monde sait que le cinéma a été inventé à Lyon par les frères Lumières à la toute fin du 19ème siècle. La vérité est cependant un peu plus complexe. Auguste et Louis ont surtout pris tout le monde de vitesse quand, le 13 février 1895, ils déposent le brevet du cinématographe (dont ils avaient racheté le nom à un certain Léon Bouly, inventeur d’une machine à diffuser des images animées dès 1892). Quelques mois plus tard, le 28 décembre, ils organisent une projection de dix films au Salon indien de Paris. L’événement va marquer à jamais l’histoire du cinéma et faire de Lyon et des frères Lumières les inventeurs que l’on célèbre encore aujourd’hui. Une notoriété dont ils auraient pu ne jamais profiter si le Français Louis Le Grand, qui selon la légende, avait tourné le premier film de l’histoire en 1888, n’avait mystérieusement disparu en septembre 1890 dans un train reliant Dijon et Paris, et ce quelques semaines seulement avant de projeter son œuvre à New-York. Un scénario digne d’un thriller !

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Il n'a pas souffert, promis

Le cordage des raquettes de tennis

En 1875, Pierre Babolat tient à Lyon une usine qui fabrique des cordes pour instruments de musique. Il n’a sans doute jamais entendu parler de ces gens qui tapent dans une balle avec des raquettes en bois et que certains appellent le « tennis ». Jusqu’au jour où un fabricant de raquettes lui demande s’il serait possible d’équiper ces dernières de cordes de violoncelles. Une riche idée qui va faire sa fortune et celle de la marque lyonnaise qui est aujourd’hui la plus ancienne enseigne dans le domaine des sports de raquette.

Crédits photo (CC BY 3.0) : nao2g

Le Livret A

Le placement préféré des Français voit le jour en 1818. Le bien nommé « Livret de Caisse d’Épargne » est créé à l’initiative du Lyonnais Benjamin Delessert qui a pour ambition de démocratiser la banque jusqu’alors réservée à la bourgeoisie. Ce gentilhomme philanthrope lancera parallèlement les premières soupes populaires en France ! Quant au Livret A, il garantissait à l’époque un taux de 5 % par an, mais les Français préfèrent garder leurs économies sous leur matelas et il faudra plusieurs décennies pour que ces derniers ne changent d’avis.

La police scientifique

L’Histoire aime les héros, quitte parfois à s’autoriser quelques raccourcis. Le Lyonnais Edmond Locard est ainsi entré dans les mémoires dès 1910 pour avoir créer, dans les combles de l’actuel Palais de Justice de Lyon, le tout premier laboratoire de police scientifique au monde. Ses travaux reposaient alors sur l’identification d’empreintes, mais aussi sur les techniques d’autopsie héritées de la science développée quelques décennies plus tôt par Alexandre Lacassagne, également lyonnais, reconnu comme le père de la médecine légale. Une vieille tradition scientifique et policière qui se perpétue encore aujourd’hui avec l’Institut national de police scientifique (INPS) dont le siège se trouve à Écully en banlieue lyonnaise.

Le concours Lépine

C’est pour faire face au mécontentement des fabricants de jouets parisiens exposés à la rude concurrence allemande que le Préfet de Paris Louis Lépine – Lyonnais de naissance – organise pour la première fois « L’Exposition des jouets et articles de Paris », rebaptisée l’année suivante « concours Lépine ». C’est déjà un bric-à-brac d’objets en tous genres qui attire aussi bien les exposants que les visiteurs. Le concours quant à lui, récompense dès la première édition, les meilleures inventions, avec à la clé, des médailles et surtout 7000 francs versés au vainqueur, un certain M Trix inventeur d’un jeu de construction ludique d’assemblage.

Le bateau mouche

Son nom vient du quartier de la Mouche à Lyon (aujourd’hui rebaptisé Gerland) où se trouvait le chantier de construction navale qui fabriqua à la fin du 19ème siècle les premiers bateaux mouches prévus pour naviguer entre le quartier de la Mulatière et celui de Vaise. Il faut attendre l’exposition universelle de 1867 qui se déroule sur le Champ de Mars pour voir débarquer ces embarcations sur la Seine. Plus de 2,5 millions de passagers les empruntent pendant la durée de l’exposition. Mais les bateaux mouches retombent peu à peu dans l’anonymat. Ce n’est qu’après la Seconde Guerre Mondiale que ces derniers refont surface à Paris, cette fois, à des fins touristiques.

Crédits photo (CC BY-SA 3.0) : JeanSebastienMouche

Le premier jeu vidéo d’horreur en 3D

En 1992, l’entreprise lyonnaise Infogrames sort le jeu Alone in the Dark, considéré par le Guiness Book comme le « Premier jeu vidéo de survival-horror 3D ». S’il n’est pas le premier qui exploite l’univers horrifique de HP Lovecraft et consorts, il innove graphiquement avec un environnement 3D qui plonge le joueur au cœur de l’action et de l’horreur. Le père de Resident Evil en somme.

La plaque d’immatriculation

A la fin du 19ème siècle, piétons et automobiles se partagent les allées du parc de la Tête d’Or. Une cohabitation forcément compliquée qui engendre son lot d’accidents et presque autant de délits de fuite. Pour retrouver facilement les contrevenants, chaque véhicule est sommé à partir de 1891 d’afficher un numéro d’immatriculation. La mesure est tellement efficace qu’un décret l’imposera dans toute la France, un an plus tard.

Les quenelles

Elles auraient été inventées vers 1830 par… un pâtissier lyonnais ! Ce dernier eut l’idée de mélanger de la chair de poisson avec de la pâte à choux. Les bouchons lyonnais prirent plus tard le relai pour en faire une spécialité gastronomique locale. Sauf que les historiens de la bouffe contredisent cette paternité. En effet, la recette était déjà connue des Romains au 1er siècle avant JC. Romains qui fondèrent Lugdunum à partir de 43 avant le Petit.

Crédits photo (CC BY-SA 3.0) : Fryke27

Karim Benzema

KB9 pour les footeux est un enfant de la balle mais aussi de la Capitale des « goals ». Né à Lyon, il intègre le centre de formation de l’Olympique Lyonnais à l’âge de 10 ans, avant de débuter en pro lors de la saison 2004-2005 et de finir meilleur buteur de Ligue 1 avec 20 buts, 3 saisons plus tard. Madrilène depuis 2009, Karim Benzema n’en reste pas moins un pélo dans l’âme, toujours près à briller pour éteindre les espoirs de l’autre Capitale française.

Crédits photo (CC BY 3.0) : Real Madrid