Chaque pays a ses clichés sexuels, mais s’il y en a bien un qui a la dent dure, c’est celui selon lequel tous les Grecs sont homosexuels. Une belle connerie, oui, mais qui tire quand même une vraie origine de la Grèce antique. Alors du coup, elle avait quoi de spécial, la sexualité du temps de Platon, Périclès et compagnie ? Ben disons que sous certains aspects, selon nos codes d’aujourd’hui, elle était un peu originale, voire carrément insolite.

Ils avaient des méthodes de contraception un peu cheloues

Forcément, pendant l’Antiquité, les bonnes vieilles capotes ou la pilule n’existaient pas, donc on ne peut pas blâmer les Grecs d’avoir tenté d’autres moyens de contraception. N’empêche que certains étaient quand même vachement chelous. En plus du célèbre coït interrompu, on a par exemple la fumigation de l’utérus, l’obstruction du col de l’utérus avec un morceau de bois, ou l’utilisation d’onguents à base de plomb et d’huile d’olive sur les parties intimes. Une de nos méthodes préférées, c’est celle qui consistait pour les femmes à se retenir de respirer pendant l’acte puis à se forcer à éternuer pour tenter d’évacuer le sperme. On a vu un petit peu plus sécure niveau contraception. Par contre, les Grecs avaient trouvé un truc original et pas si bête : manger beaucoup de grenades et de dattes avant et après les rapports sexuels. On sait aujourd’hui que ces aliments font légèrement baisser la fertilité, donc il y avait de l’idée. On se demande comment ils ont fini par faire l’association entre ces fruits-là et l’absence de grossesse, mais en tout cas c’est très fort. Enfin privilégiez quand même les capotes hein, c’est (beaucoup) plus sûr.

Embrasser n'avait pas du tout la même signification qu'aujourd'hui

Aujourd’hui, on embrasse nos partenaires quand on en a envie (et qu’ils en ont envie aussi, bien sûr) parce que ça a une signification amoureuse ou sexuelle. Ou parce que c’est agréable, aussi. Dans la Grèce antique, on n’utilisait pas tellement le baiser de cette manière-là. C’était plutôt un salut et une manière de considérer que quelqu’un était du même rang que soi. Du coup, si des hommes embrassaient leur femme en public, c’était mal vu parce qu’on considérait généralement que les femmes étaient inférieures aux hommes. Oui, on n’était pas spécialement porté sur le féminisme à l’époque, que voulez-vous.

La pédérastie était acceptée

Quand on parle de sexualité dans la Grèce antique, il y a forcément un moment où on va parler de pédérastie. Parce que c’est vrai, de notre point de vue à nous, c’est quand même chelou ce truc : les hommes grecs d’âge mûr avaient le droit d’avoir des relations avec des jeunes hommes ado voire pré-ado sans que personne n’y trouve rien à redire. C’était même considéré comme digne de respect dans pas mal de cités. Aujourd’hui on ne réfléchirait même pas et on leur enverrait tout de suite la brigade des mineurs, mais bon, les choses ont bien changé en plus de deux millénaires.

L'orientation sexuelle n'était pas très importante

On vient de le voir, avoir des relations avec un autre homme n’était pas une honte pour les hommes grecs. Le « principal », c’était simplement d’être le dominant dans la relation. En gros, il fallait être celui qui pénètre, et pas celui qui est pénétré. Mais à part ça, on s’en foutait un peu si un homme préférait les hommes ou les femmes, ou s’il aimait les deux à la fois. De ce côté là c’était plutôt cool finalement.

Il y avait des bordels d'Etat

La prostitution était parfaitement acceptée en Grèce antique et les cités avaient leurs propres bordels qui leur rapportaient de l’argent. Vous imaginez, vous, si on avait des bordels publics contrôlés par des fonctionnaires en France ? On pourrait dire des trucs du genre : « Tu fais quoi cet aprem ? Moi je vais faire un tour au bordel Georges Pompidou de Neuilly, tu veux venir avec moi ? » Ça ferait quand même un peu mauvais genre.

Crédits photo (Domaine Public) : Euphronios as potter (signed), Onesimos as painter

On avait des techniques pour choisir le sexe de son enfant

A l’époque, on croyait pouvoir influer sur le sexe qu’allait avoir l’enfant en pratiquant quelques techniques pendant l’acte sexuel. Par exemple, on pensait qu’un rapport pendant les règles permettait de concevoir une fille alors qu’un rapport après les règles donnait plutôt un garçon (parce que les filles auraient plus d’humidité en elles que les garçons, vous voyez ?) Et encore, ça c’était gentil, parce qu’il y avait largement plus dingue : on pensait aussi que les positions sexuelles avaient une influence sur le sexe de l’enfant. Mais il y a ENCORE mieux : selon Aristote, la semence mâle venait du testicule droit et la semence femelle du gauche. Du coup, si on voulait un garçon, il fallait mettre un lien autour du testicule gauche pour empêcher la semence féminine de passer, et inversement. Ah bah il n’a pas dit QUE des choses intelligentes ce bon vieux Aristote.

L'adultère était un crime pire que le viol

Séduire la femme d’un autre homme était un crime particulièrement ignoble à l’époque, et le mari cocufié pouvait punir sa femme adultère comme il l’entendait. Il pouvait aussi tuer l’homme qui avait pris sa femme ou exiger un dédommagement. Ça s’explique par le fait que, dans la Grèce antique, la femme était la propriété de l’homme, donc on n’avait pas le droit de lui voler. A côté de ça, les agressions sexuelles étaient bien moins sévèrement punies. Ça ne se faisait pas de violer quelqu’un, mais si on violait une femme célibataire, il n’y avait généralement pas de conséquences autres que la honte pour le violeur. Là c’est quand même difficile de ne pas les juger, les Grecs anciens.

A Spartes, on rendait les femmes plus masculines pour la nuit de noces

A Spartes, la tradition voulait qu’on enlève sa future femme pour pouvoir l’épouser. Du coup, même si l’épouse était consentante, le mari faisait semblant d’enlever sa femme le soir de la nuit de noces. On préparait la femme dans une pièce en lui rasant les cheveux et en lui faisant porter des vêtements d’homme, puis son mari arrivait et faisait mine de l’enlever. Mais pourquoi on rendait la femme plus masculine alors ? On ne sait pas trop, même si on imagine que ça a quelque chose à voir avec le fait que les hommes Spartiates, qui ont été enlevés à la mode militaire dans un milieu masculin, aimaient les corps d’hommes. Du coup, vêtues « comme des mecs », leurs femmes étaient un peu plus à leur goût.

On adorait dessiner des teubs partout

S’il y a un truc qui n’a pas changé en plus de 2500 ans, c’est que ça nous amuse toujours autant de représenter des énormes teubs un peu partout. On aimait le sexe dans l’Antiquité, et on retrouvait des pénis sur les murs des cités, dans des gravures et même sur les poteries dans les maisons. Certaines divinités, comme Priape, étaient représentées avec un membre gigantesque et on peut imaginer que ça faisait marrer (ou rêver, c’est selon) tout le monde. A voir si dans 2 ou 3 millénaires on trouvera toujours ça tordant.

Crédits photo (Creative Commons) : Internet Archive Book Images

Et puis il y a toutes les histoires de cul de la mythologie grecque et les aphrodisiaques chelous de l’antiquité, mais ça on en a déjà parlé.

Sources : curieuseshistoires, lhistoire.fr, bfmtv, Wikipedia (baiser), Wikipedia (pédérastie), Greceantique, Wikipedia (adultère),