Je vais vous raconter une incroyable histoire vraie : il y a quelques instants, j’ai demandé à Emma, notre rédactrice en chef, de me donner un top sur les incroyables histoires vraies qui ne seront pas adaptées en série. Quelques instants plus tard, ce top apparaissait dans ce qu’on appelle mon taskboard et je me mettais à l’écrire. Et comme j’ai tendance à écrire mon introduction à la fin, je le finissais avant d’écrire les lignes actuelles. Ces lignes sont le témoignage vibrant et vivant des dernières 20 minutes de ma vie (pas les dernières dernières a priori je vais continuer à vivre encore un peu). Et elles ne seront probablement pas vendues à la Warner.

JOB, l'incroyable histoire vraie d'un mec qui allait au bureau tous les jours

Le pitch : Jean-Louis (Kassovitz, saisissant) a trouvé du travail dans une entreprise qui fait de la mousse. Tous les jours, il s’y rend en métro pour effectuer des rapports comptables. Le soir, il rentre chez lui et regarde la télévision.

La critique des Cahiers : « Vertige du vide qui saisit le spectateur avec sa main de fer, Job étale au fil de ses épisodes toujours semblables et toujours différents une envie de vacances que l’ellipse estivale se plait à ne pas satisfaire. »

Gastrite, l'incroyable histoire vraie d'une femme qui a mangé des fruits de mer pas frais

Le pitch : Corinne (Karine Viard dans l’un de ses plus beaux rôles) est une jeune citadine énergique qui enchaîne les sorties avec des amis et des amants. Mais sa vie est bouleversée pour quelques jours quand elle avale une huître pas fraîche qui la rend malade. Plongée dans deux jours de solitude et de vomi.

La critique des Cahiers : « Les heures défilent, Corinne dort, se relève, vomit. L’humanité réduite à sa portion minimale, animale. Ne manque que l’odorama. »

Fail, l'incroyable histoire vraie d'une famille qui rate son train

Le pitch : Les Lachaud (Martin Freeman, Kristin Scott-Thomas) et leurs enfants doivent prendre l’express de 17h12 pour rejoindre Londres depuis Liverpool. Mais, coincés dans les bouchons, ils arrivent quelques minutes après le départ du train. Il faut changer les billets, attendre le prochain. Ils s’installent dans un café près de la gare.

La critique des Cahiers : « Et s’il n’y avait plus de train ? Et si, de cet échec, de cette erreur de jugement, de timing, résultait une prise de conscience des possibles infinis ? La série ne se déroule pas en ligne droite, mais s’épanouit comme un carrefour. Reprendre un café. Attendre. Être. »

I'm done with you, l'incroyable histoire vraie d'un couple qui se sépare

Le pitch : Mike et Alexandra (Tom Hardy et Evangeline Lilly) s’aimaient, puis ils s’aimaient moins. Ils ont décidé de se séparer en bons termes. Comme ils n’ont pas d’enfants ni de biens en commun, qu’ils ne sont pas mariés et qu’ils n’ont pas tellement d’amis communs, ça ne présente pas trop de problèmes.

La critique des Cahiers : « Alors tout s’arrête. Il y avait un hier, un avant-hier, des moments de grâce dont le souvenir s’estompe à mesure que demain glisse sur aujourd’hui. Et la vie est vibrante. Et la vie continue. »

La négo, l'incroyable histoire vraie d'un homme qui voulait une augmentation de salaire

Le pitch : Fred (Vincent Lindon, bouleversant) travaille depuis 6 ans dans la même entreprise. Les affaires sont florissantes et Fred est apprécié de ses collègues et de sa hiérarchie. Lors de son entretien annuel, il décide de demander une augmentation de 100 euros brut par mois. Son responsable lui répond que 80 euros ça devrait le faire, mais pas 100. Le début d’une négociation serrée.

La critique des Cahiers : « Ce sera 80 et c’est comme ça. De cette vérité inaliénable, La négo tire le fil d’une fable sur la puissance de la résignation même lorsque les vents se déchaînent contre le roc érodé de la volonté. »

Tant que ça ?, l'incroyable histoire vraie d'un type qui avait oublié ses clés

Le pitch : Corentin (Laurent Lafitte) a oublié ses clés chez lui. Il vit seul et est donc enfermé dehors. Zut. Il appelle un serrurier qui lui propose un tarif prohibitif. Pas de doute : Corentin va devoir faire jouer son assurance.

La critique des Cahiers : « L’arène est un pas de porte et cette arène est claustrophobe. Comment s’ouvrir sur le monde quand c’est l’intérieur qui se refuse ? Une inversion des genres et des desiderate portée par un Laurent Lafite au sommet de son art. »

Carte sur table, l'incroyable histoire d'une femme qui n'a pas reçu sa nouvelle carte

Le pitch : Florine (Sara Forestier, pétillante) n’a pas reçu sa nouvelle carte bleue. Cette véritable tête-en-l’air s’en rend compte le 1er juillet, alors que son ancienne vient de périmer et qu’elle doit payer son déjeuner. Elle se rend donc à la banque pour récupérer sa nouvelle carte. Mais il y a de la queue au guichet.

La critique des Cahiers : « Une réflexion pleine d’humour et de saveur sur notre dépendance aux objets – réifier la vie, pied-de-nez au piédestal existentiel. »

Al Dente, l'incroyable histoire vraie d'un type qui a oublié ses pâtes

Pitch : Ce soir, c’est le grand soir pour Damien (Benoît Poelvoorde) : il a invité la fille de ses rêves à dîner. Mais quand celle-ci (Alice Taglioni, lumineuse) arrive, il perd ses moyens et oublie de sortir les tagliatelle de la casserole à temps. Elles ne seront pas al dente, mais un peu trop cuite. Damien est ennuyé.

La critique des Cahiers : « Damien, la quarantaine, n’a pas su saisir la vie quand elle se présentait à lui. Et aujourd’hui encore, il paie son manque de réactivité : ses pâtes seront trop cuites car, quand le temps s’écoule, ce sont les carottes qui se cuisent. »

Ouais, non, on va pas les faire.