Ce n’est pas parce qu’on les appelle « personnes à mobilité réduite » (PMR), que ces dernières n’ont pas le droit de prendre l’avion. Pourtant, à voir les galères qu’elles rencontrent, on se dit que tout est fait pour leur mettre des bâtons dans les roues… enfin, façon de parler bien sûr !

Survivre à l'épreuve de l’enregistrement du fauteuil à l’embarquement

Tu pensais sans doute que parce que tu avais prévenu la compagnie aérienne longtemps à l’avance que tu allais débarquer à l’aéroport en fauteuil roulant, tout allait se passer comme sur des roulettes ? Tu oublies un peu vite que dans le secteur aérien comme ailleurs, le service vole rarement très haut dès qu’il s’agit de s’adapter aux personnes en situation de handicap. C’est généralement au moment de l’enregistrement des bagages et du trône royal qui te sert de monture, que tu te rends compte que personne ne sait quoi faire… Mais il y a pire encore ! Plutôt que d’avouer son ignorance, l’employé·e de la compagnie aérienne qui improvise et te soutient que « c’est comme ça et pas autrement ». Le voyage n’a pas encore commencé que tu te retrouves déjà à t’embrouiller pour tenter de lui expliquer son boulot !

Arriver jusqu'à sa place dans l'avion sans son fauteuil roulant !

Dans le meilleur des cas, les aéroports permettent de rester sur son fauteuil jusqu’aux « pieds » de l’avion. De là, les PMR se retrouvent le cul vissé sur un fauteuil roulant super étroit, censé pouvoir circuler dans l’allée entre les sièges. L’enfer étant pavé de bonnes intentions, les galères ne font que commencer. Ce maudit fauteuil a clairement été pensé par un sadique ou un amateur de contorsions, et apparaît aussi confortable qu’un pied gauche dans une chaussure droite ! A se demander s’il ne serait pas préférable de faire le trajet jusqu’à sa place, dans les bras d’un membre du staff de l’aéroport… Chose qui arrive plus souvent qu’on ne le pense.

Rester des heures (mal) assis à sa place dans l'avion

Plutôt que d’enlever un siège pour te permettre de rester sur ton fauteuil roulant pendant le vol (en bidouillant un système pour t’éviter de jouer les auto-tamponneuses en cas de turbulences), te voilà donc les fesses vissées à ta place, pour le reste du vol. Et tant pis si tu as mal au cul, au dos et que tu as les cervicales en vrac… Les vacances, ça se mérite !

Flipper à l'idée que son fauteuil roulant voyage en soute

Lorsqu’un fauteuil est trop volumineux, il passe automatiquement le vol en soute avec tous les risques liés à la manipulation d’un bordel qui pèse souvent plus de 100 kilos ! D’ailleurs, les mauvaises expériences ne manquent pas, avec des propriétaires qui récupèrent leur matos en piteux état. Pour limiter les risques, il est possible de coller sur le fauteuil une note explicative (un dessin) destiné aux personnels des aéroports, sur la façon de le manier et les éventuelles pièces fragiles. Il ne faut pas non plus hésiter à prendre des photos du fauteuil avant l’embarquement, histoire de jouer aux 7 erreurs à l’arrivée. Enfin, une fois récupéré, mieux vaut tout bien vérifier afin de poser une réclamation immédiatement auprès de la compagnie aérienne et de l’aéroport.

Crédits photo (Domaine Public) : Maksim

Se faire manipuler par les agents d’assistance de l’aéroport

Que ce soit avant, pendant ou après un vol, les PMR passent à plusieurs reprises entre les mains du personnel de bord et celui des aéroports, peu ou pas du tout formés à ce genre de manipulation. Et pour compliquer encore plus les choses, ils doivent souvent agir dans des lieux particulièrement étroits, aussi inconfortables pour eux que pour les personnes dont ils s’occupent. Il faut donc savoir prendre son « mal » en patience… et ce, dans tous les sens du terme !

Être oublié dans l’aéroport , l’avion... ou sur le tarmac

Les histoires sont nombreuses de personnes à mobilité réduite oubliées dans des salles d’attente, des couloirs, dans des avions à l’arrivée, et même sur le tarmac lors d’un vol de nuit…

Galérer pour utiliser les toilettes dans l’avion

Normalement, le personnel de bord est tenu d’aider les personnes à mobilité réduite à se rendre aux toilettes pendant le vol. Une petite chaise roulante permet ainsi d’aller jusqu’aux toilettes en se « faufilant » entre les autres passagers présents dans le couloir. Un chemin jonché d’embuches en tout genre, à commencer par les pieds-nus qui dépassent, ou encore les passagers qui reviennent des WC et qui mettent du temps à comprendre qu’avec toute la bonne volonté du monde, vous ne pouvez leur céder le passage… Quant au boss final, il se cache à l’intérieur des toilettes de l’avion, tellement petites qu’il est quasi impossible d’y entrer avec une chaise roulante, et encore moins de se placer latéralement pour se transférer sur le trône !

En vol aussi, l’enfer, c’est les autres !

Outre le fait que, par définition, une personne à mobilité réduite… ait du mal à se déplacer, comme par exemple pour laisser passer le passager assis à côté de soi qui, lui, a des fourmis dans les jambes, il ne faut jamais sous-estimer le pouvoir de nuisance de son voisin de devant ! Il suffit qu’il décide d’incliner son siège pour un petit roupillon, pour se retrouver avec son dossier posé en permanence sur les genoux !

« Courir » pour espérer attraper sa correspondance

Premier entré, dernier sorti ! Cette logique s’applique à toutes les PMR au moment d’entrer et de sortir de l’appareil. Forcément, mieux vaut ne pas être pressé, ou croiser les doigts pour que le vol n’ait pas de retard, histoire de ne pas avoir se lancer dans une course folle dans l’aéroport pour choper à temps sa correspondance.

Il serait temps de mettre en place un accueil plus décent..

Source : L’express