Bon point pour Disney : la compagnie a décidé de placer des avertissements avant certains de ses films sur sa plateforme pour prévenir le public qu’ils contenaient des clichés racistes. Et c’est vrai que des clichés, racistes ou non, il y en a pas mal dans les productions Disney. Certains sont moins graves que d’autres, mais, dans l’idéal, ça serait bien que toutes ces idées reçues changent à l’avenir, histoire que les gosses soient habitués à un peu mieux.

Les princesses aiment forcément des hommes

Bien sûr, personne ne demande à ce que Disney soit forcé de produire des histoires où les héroïnes sont lesbiennes, mais on sent quand même que, depuis près d’un siècle, la finalité des histoires de princesses, c’est toujours de se caser avec un mec. On n’en fait pas un scandale parce que la majorité des humains sont hétérosexuels, mais un peu de diversité avec la présence d’homosexuels, d’asexuels ou de pansexuels, ça ne ferait pas de mal. Pour l’instant, Disney a casé un seul personnage gay dans une liste innombrable de programmes. C’est peu.

Les asiatiques jouent du piano avec des baguettes

Dans Les Aristochats, les deux chats siamois sont représentés comme le cliché des asiatiques, avec des yeux bridés et des grandes dents. Pour couronner le tout, pendant la chanson Tout le monde veut devenir un cat, l’un des deux clichés ambulants se met à jouer du piano avec des baguettes asiatiques. On l’entend parler avec un accent bien raciste sur une gamme souvent utilisée dans la musique chinoise. Comme dirait Mister V : « ça fait beaucoup, là, non ? »

Les afro-américains passent leur temps à rire et à fumer

Cette fois-ci, le cliché est présent dans Dumbo. L’éléphant y rencontre des corbeaux représentés comme des travailleurs afro-américains pauvres qui chantent sur du jazz en fumant le cigare et en rigolant. Leur leader s’appelle Jim Crow, nom issu des lois des Black Codes américains qui luttaient contre les droits constitutionnels des noirs aux Etats-Unis. Ça ne nous parle peut-être pas instinctivement en France, mais c’est bien raciste, et c’est un des films pour lesquels Disney a choisi de mettre un message d’avertissement sur sa plateforme. Sage décision.

Les Amérindiens font "Hug"

Petit tour dans l’univers merveilleux de Peter Pan où les Amérindiens sont appelés « peaux rouges » et reproduisent tous les clichés qu’on leur prête trop souvent. Déjà, ils disent « Hug », et puis ils s’expriment exclusivement à l’infinitif. Comme dit le chef : « petits amis visages pâles tout savoir sur Peaux Rouges ce soir ». Quand on était petits, on n’y voyait rien de choquant, mais il faut avouer qu’aujourd’hui, c’est très gênant à entendre. Bien entendu, pour couronner le tout, les peaux rouges dansent en criant avec leur main sur leur bouche, sinon le cliché ne serait pas complet. Au passage, pendant la chanson, on voit une Amérindienne interdire à Wendy, seule fille du groupe, de danser, pour l’obliger à aller ramasser du bois. Aïe aïe aïe, c’est pas très 2020 tout ça.

Toutes les princesses sont belles, savent chanter et sont gentilles

A ce jour, on n’a encore jamais vu une héroïne Disney moche : elles ont toutes des visages bien symétriques, des grands yeux, des jolis cils et des bouches parfaites sans parler de leur taille qui est toujours très fine. Avec ça, elles chantent toujours hyper bien avec une voix douce et elles sont toujours pleines de bons sentiments. C’est toujours les personnages secondaires qui se tapent tous les défauts, et ça c’est un peu dégueulasse.

Les corvées c'est rigolo

Allez savoir pourquoi, les princesses Disney ont toujours l’air de trouver ça cool de faire le ménage. Elles le font en chantant, parfois aidées par des animaux ou des objets qui se déplacent tout seul, mais toujours avec le smile. Comme si les femmes devaient forcément kiffer ça. Parce que, bien entendu, on ne voit que des femmes se taper les corvées. Les hommes, eux, ils font des trucs de bonhomme, comme aller faire la guerre, porter des trucs lourds ou chasser. Bref, c’est un peu triste comme vision des choses. Heureusement qu’il y a eu Mulan pour bousculer un peu tout ça, mais à la fin on la case quand même avec un mec, au cas où.

Les belles-mères sont méchantes

La belle-mère de Cendrillon a collé sur le front de toutes les belles-mères du monde l’étiquette de femmes méchantes dont le seul désir est de faire du mal à leur belle-fille. En faisant de Cendrillon une esclave et en privilégiant ses filles par rapport à elle, elle a bien participé au cliché de la marâtre ignoble. Pourtant, on en connaît des gentilles, dans la vraie vie. Si, si.

Les princesses attendent que leur princes charmants viennent les sauver

Il y a quasiment toujours un moment, dans les Disney, où la princesse est en danger et se fait secourir par un prince bien bg et bien fort qui n’a pas peur d’affronter tous les dangers pour elle. Dans le monde réel, si les femmes attendaient toujours un homme pour les aider, elles seraient quand même vachement bien emmerdées.

Les arabes sont des barbares

Dans les anciennes paroles de la version originale de la chanson Nuits d’Arabie du film Aladdin, on pouvait entendre : « Là où ils te coupent les oreilles s’ils n’aiment pas ton visage / C’est barbare mais, eh, c’est chez moi » Cette version qui foutait un peu la nausée a été modifiée par Disney suite à des plaintes, en : « Là où c’est plat et immense et où la chaleur est intense / C’est barbare, mais, eh, c’est chez moi. » Il reste quand même la barbarie, mais on va dire que le pire a été viré. Si vous voulez entendre la phrase qui faisait tâche, c’est à 00:23 dans la chanson.

Les chiens mangent des spaghettis

Alors là, c’est le comble du n’importe quoi. Nous montrer deux chiens qui s’enfilent un plat de pâtes-bolognaise dans La Belle et le Clochard, ça va pas la tête ? C’est pas du tout un plat adapté pour eux. Pauvres toutous. On appelle la SPA de suite.

Maintenant que c’est fait, le plus important c’est d’évoluer.

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