Parfois, on tombe dans le coma et voilà, c’est ballot, comment on se retrouve à manquer 15 ans de sa vie à cause d’un malheureux traumatisme crânien. Bien sûr quand on tombe dans le coma, on ne se dit pas ça. On se dit « Aïe ! Ah bah tiens ça va mieux » et ensuite on attend. Parfois on revit, parfois on meurt, mais dans tous les cas on vit une expérience très mystérieuse aux yeux de la plupart des gens. Bien plus mystérieuse que le sommeil qui est déjà assez mystérieux.

Le coma est différent du sommeil

Pendant le sommeil, le cerveau est extrêmement actif, ce qui n’est pas le cas quand on tombe dans le coma. Le sommeil est en réalité une construction du cerveau, qui agit pour diminuer la capacité d’éveil tandis que le coma constitue une réponse passive face à un traumatisme extérieur.

Il ne faut pas non plus confondre le coma et le locked-in syndrome

Rendu célèbre par Le Scaphandre et le papillon, Le locked-in syndrome est un état dans lequel la personne est consciente mais incapable de bouger (à part les paupières pour certains patients). Le coma est différent : il implique une perte de conscience totale. Dans le coma comme dans l’état végétatif, le patient ne peut rien faire volontairement.

Il existe une échelle pour mesure la profondeur du coma

Elle s’appelle l’échelle de Glasgow et permet de déterminer la gravité du coma. On utilise cette échelle en urgence quand un patient est plus ou moins en train de mourir afin d’évaluer son état de conscience et la nécessité ou non de maintenir ses fonctions vitales. Ce qui est bizarre c’est que l’échelle va de 3 (pour les comateux) à 15 (pour les personnes en état normal avec un cerveau à peu près normal) et non de 1 à 12, ce qui serait plus logique quand on y pense. Mais peut-être que les scientifiques qui ont mis cette mesure au point étaient au niveau 3.

On arrive aujourd'hui à peu près à prévoir les séquelles pour les patients

Pendant longtemps, on assistait comme on pouvait les personnes dans le coma sans vraiment savoir à quelle sauce elles allaient être mangées, si elles allaient se réveiller ou si elles étaient foutues. Mais le développement de techniques de neuro-réanimation et les progrès de l’imagerie cérébrale permettent désormais d’évaluer avec pas mal d’acuité les chances de récupération totale après le coma.

On rêve pendant le coma

Plusieurs personnes sorties du coma expliquent avoir énormément rêvé pendant leur coma, mais des rêves très différents de ceux qui surviennent pendant le sommeil. Les miraculés évoquent plus justement des « délires » mélangeant sensations réelles, imprégnation de l’extérieur et divagations du cerveau. Ces rêves éthérés rendent difficiles la réaccoutumance à la vie réelle après le réveil, car les patients sortis du coma tendent à confondre la rêverie et la réalité.

Il existe une perception de l'extérieur quand on est dans le coma

Plusieurs témoignages concordent pour décrire une conscience altérée de l’environnement immédiat chez les personnes dans le coma. Philippe Labro a écrit tout un bouquin sur son expérience dans le coma, dans lequel il décrit assez fidèlement l’environnement médical dans lequel il se trouvait même si la perception de celui-ci se trouvait plus justement du côté de l’impression que de la réelle conscience. Plusieurs autres personnes affirment qu’ils sentaient que leurs proches étaient autour d’eux et réussissent même à décrire précisément certains membres du personnel médical qui se sont occupés d’eux.

La femme qui est restée le plus longtemps dans le coma s'est réveillé au bout de 27 ans

Il s’agit d’une Emirati qui était tombée dans le coma suite à un accident de la route, en 1991. Elle a été transférée en Allemagne et s’est réveillée en 2019. Elle présente des lésions cérébrales graves mais son état est stable et est susceptible de s’améliorer au cours des années à venir.

Les histoires dingues de sortie du coma ne manquent pas.

Et le coma le plus long sans réveil est de 37 ans

Elaine Esposito est morte en 1979, à 43 ans, après avoir passé 37 ans et 111 jours dans le coma. Elle avait été opérée d’une appendicite à 6 ans et ne s’était jamais réveillé de l’anesthésie. Ses parents avaient rapatrié son corps encore en vie mais pas très actif chez eux, car ils ne pouvaient plus payer l’hôpital. Son triste record est homologué par le Guinness.

Le réveil du coma est progressif

On ne se réveille pas du coma d’un seul coup d’un seul (ou très très très rarement). Généralement, le réveil passe par une phase de conscience minimale et sa sortie nécessite des routines de stimulation. En plus des soins apportés par les soignants, ceux-ci tendent à coordonner des actions stimulantes (faire venir des proches, passer de la musique aimée du patient, lui faire toucher des choses, etc.) C’est un processus qui peut être long.

Le coma peut modifier la personnalité

Le coma peut avoir des conséquences neurocognitives difficilement détectables. Celles-ci impliquent également des changements dans la personnalité qui peuvent être induits par des symptômes de stress post-traumatique ou tout simplement par d’autres facteurs assez mystérieux. Des personnes patientes peuvent ainsi devenir extrêmement impatientes, ou colériques. Après tout, le cerveau, ce n’est que de la chimie.

Bref, ça se passe comme as.