La pandémie de Covid-19 a cloué au sol une multitude d’avions, bloqué en gare des milliers de trains et contraint de nombreux voyageurs à revoir leurs projets. Une crise sanitaire qui a eu de lourdes conséquences sur l’industrie du voyage, à bien des niveaux. Une crise qui pourrait aussi bien contribuer à initier une somme de changements dans un avenir proche. Car quand le virus se sera fait la malle, comment voyagerons-nous ? Reprendrons-nous les bonnes vieilles habitudes ou essayerons-nous quelque chose de différent ? Comment l’industrie du tourisme pourrait négocier la reprise ? Parce que si ça se trouve, voyager après la pandémie sera encore mieux que ce que nous connaissions !

La qualité avant la quantité

Le fait d’avoir été privés de voyages pendant de longs mois pourrait inciter les touristes à se montrer plus sélectifs et à ne plus partir simplement parce qu’ils en ont les moyens financiers. Jean-Pierre Mas, le président des Entreprises du Voyage ayant prédit, d’après les premiers indicateurs, que le voyage du futur sera à terme plus lent. Voyager moins souvent donc mais plus longtemps pour vraiment profiter.

Un voyage plus local

L’été 2020 a « contraint » une large majorité de vacanciers à revoir leurs plans et à rester en France pour bien souvent privilégier les régions proches de chez eux. Une manière de (re)découvrir des endroits et apprendre à apprécier des richesses parfois insoupçonnées. Ce qui pourrait donc façonner le tourisme de demain, avec des voyages moins lointains et peut-être plus responsables, qui contribueront à nourrir les entreprises locales en favorisant les circuits courts.

Moins de tourisme de masse

Si les experts, Jean-Pierre Mas en premier lieu, ne prédisent pas un arrêt du tourisme de masse, tous semblent se mettre d’accord sur le fait que dans plusieurs années, le tourisme sera, peut-être simplement par la force des choses, plus équitable. De là à dire qu’il n’y aura plus foule sur la place Saint-Marc à Venise (qui sera d’ailleurs peut-être sous l’eau, mais c’est un autre problème)… Disons plutôt que beaucoup de voyageurs verront un intérêt à privilégier des endroits jusqu’alors négligés.

Moins de voyages en avion

La pandémie de Covid-19 a, entre autres choses, mis en exergue des façons de faire qu’il serait bon d’adapter, voire de supprimer, pour véritablement parvenir à avancer, collectivement, vers un futur plus serein. Le voyage en avion en faisant partie. Alors non, on ne dit pas qu’il ne faut plus du tout prendre l’avion, mais il semble probable que dans l’avenir, certains trajets, jusqu’alors faits en avion, pourront être réalisés en train ou en voiture, avec pourquoi pas du covoiturage.

Crédits photo : Topito

Plus de précautions au moment des réservations

Que ceux qui n’ont toujours pas récupéré l’argent de leur réservation annulée à cause de la pandémie lèvent la main ! Complètement débordées par les demandes, les compagnies aériennes (mais pas que) n’ont à ce jour toujours pas terminé de traiter les dossiers et tentent d’ailleurs bien souvent de noyer le poisson en proposant des avoirs à la place des remboursement des billets. Il sera donc plus que probable que les voyageurs doivent être plus attentifs sur la question des assurances, aux petites lignes en bas des contrats et autres détails qui, en cas de problème, peuvent faire la différence. Car si on l’avait un peu oublié, on sait aujourd’hui qu’il n’est pas impossible qu’un sale virus fasse son apparition et redistribue violemment les cartes à l’échelon mondial.

Pour un voyage plus inclusif

Comprendre par là que dans le futur, et les choses ont déjà commencé à bouger, les infrastructures touristiques devront prendre en compte les besoins de clients diversifiés. Martinique Lewis, de la Black Travel Alliance est à ce sujet plutôt optimiste, elle qui a noté que les entreprises étaient de plus en plus nombreuses en prendre en compte ces besoins. Pour que chacun, dans un hôtel mais aussi concernant les activités comme la plongée ou autres, puisse trouver sa place. Et si cela peut prendre du temps, il n’est pas interdit, quand il sera à nouveau possible de voyager, une fois surplace, de s’informer sur l’histoire du lieu et ainsi s’éveiller à certaines problématiques essentielles.

Encore plus de road trips

Là encore une conséquence plutôt prévisible tant ces derniers mois, celles et ceux qui ont pu un peu voyager, l’ont fait en voiture. Et si la voiture n’est pas non plus super saine, compte tenu de la pollution qu’elle engendre, elle est toujours préférable à un paquebot de croisière ou à un avion. Il est donc probable que les voyages en road trips se développent encore plus. On l’a d’ailleurs vu en juillet/août avec une véritable ruée vers les loueurs de vans et autres camping-cars.

Vers un voyage plus propre et concerné

Interrogé par France Culture, Jean-François Rial, le boss de Voyageurs du Monde, prédit de son côté que les nouveaux voyageurs, pour la plupart assez jeunes, vont rejeter les anciens formats et se tourner vers des alternatives plus propres et concernées. Des voyages plus écologiques, au plus près des populations.

Faire d'une pierre deux coups

Ce qui est directement en lien avec le point précédent. Il n’est ainsi pas impossible qu’une forme de tourisme humanitaire se développe petit à petit après la pandémie. Les touristes qui peuvent vraiment faire la différence dans les petites villes lourdement touchées par la crise sanitaire qui auront du mal à se relever. Voyager après la Covid-19 pouvant ainsi rimer avec une forme d’aide apportée à des régions en difficulté. Une meilleure répartition des touristes étant donc souhaitable.

Pour un tourisme moins animalier

Il est fort probable que dès que nous pourrons voyager, les veilles habitudes reprennent le dessus. Pendant un moment en tout cas. Néanmoins, certains changements se sont initiés, dans le bon sens. Concernant les animaux notamment. Il est donc souhaitable qu’après la pandémie, les activités comme les ballades à dos de chameau ou d’éléphant, les spectacles de dauphins ou d’orques ou encore tout ce qui, globalement, va dans le sens d’une exploitation animale brutale, soit banni par les touristes et les tour opérateurs.

Vivement qu’on reparte !

Sources : France Inter, National Geographic