Salut mes petits tonfas adorés, depuis quelques semaines (que dis-je, quelques mois) la réforme des retraites élaborée par notre ami le président projette les Français au zénith de leur irritation. Et quand on n’est pas content, on manifeste. Et vous savez quoi, c’est même notre plus grand droit (même si visiblement tout le monde s’en torche au gouvernement). Le problème quand on manifeste, c’est qu’il y a des forces de l’ordre censées nous protéger qui ne nous protègent pas toujours, voire nous mettent plus en danger que la manif elle-même. Merci qui ? Merci leurs armes, souvent qualifiées d’armes de guerre, utilisées dans le plus grand des calmes, que ce soit dans le cadre des manifestations contre la réforme des retraites ou dans les affrontements de Sainte-Soline (allez donc jeter un œil sur notre top sur les mégabassines). On vous dresse un portrait désopilant de chacun de ces objets trop chouette.

Le gaz lacrymogène : pour quand t'as un peu la flemme de taper des gens mais tu veux quand même foutre une sale ambiance

Certainement la star des armes à « létalité réduite » utilisées par la police, on en vient parfois à oublier que son usage est censé être encadré par la loi et n’est absolument pas justifié en toutes circonstances. Les premiers gaz lacrymo étaient utilisés dans les tranchées de la Première Guerre Mondiale, c’est après seulement qu’on s’est dit que ce serait pas con de les refourguer à la Police. Son succès s’explique notamment par le fait qu’il invisibilise les violences policières derrière un nuage de fumée selon Anna Feigenbaum, autrice du livre Petite histoire du gaz lacrymogène (éd. Libertalia).

Quand les forces de l’ordre peuvent les utiliser ? pour garder à distance les personnes jugées violentes ou pour disperser la manifestants d’un attroupement jugé violent (le terme « jugé » a toute son importance). La loi précise que les forces de l’ordre doivent faire deux sommations avant de pouvoir les utiliser.

Quand les forces de l’ordre les utilisent réellement ? quand une mouche pète.

Les preuves que c’est PAS DU TOUT dangereux : une femme de 80 ans , Zined Redouane a été tuée par un tir au gaz lacrymogène… Par ailleurs une étude de l’Association française de Toxicologie-Chimie a montré que l’usage de ces gaz pouvaient avoir des conséquences sur la santé.

Crédits photo (CC BY 2.0) : David.Monniaux

Les LDB (lanceurs de balles de défense) : pour quand t'as envie de dire aux gens de se barrer mais que tu préfères que ce soit clair

Les flash ball sont utilisées par les forces de l’ordre depuis la fin des années 1990. Toutefois, je vous rassure on est monté en gamme depuis avec des flash ball bien plus élaborées comme le GL06, qui rentre effet dans la délicieuse catégorie du matériel « de guerre ». Les projectiles sont en semi-caoutchouc, on les dit à « létalité réduite » c’est-à-dire qu’ils sont censés neutraliser sans tuer. YAY. N’oublions pas que ses projectiles peuvent atteindre une petite vitesse de 350 km/h (plus rapide qu’un TGV).

Quand les forces de l’ordre peuvent les utiliser ? Quand un officier est menacé physiquement, elles peuvent alors être utilisées sans sommation pour disperser un attroupement. Il est interdit de viser la tête, le torse doit être privilégié, et à une distance de minimum de 10 mètres.

Quand les forces de l’ordre les utilisent réellement ? N’importe comment, il faut bien croire puisqu’on recense 2500 blessés au LBD entre novembre 2018 et mai 2019.

Les preuves que c’est PAS DU TOUT dangereux : Amnesty International réclame son interdiction depuis 2019 et de nombreux médecins se sont exprimés pour dénoncer le danger des blessures infligées par ces armes semblables à des coups de battes de baseball. Mais genre sans le baseball quoi.

Les grenades de désencerclement : pour quand t'as envie de désensercler des gens mais tu préfères utiliser une grenade

Leur fonctionnement, hautement cocasse, consiste à lancer cette grenade en direction du sol (obligatoirement) : 4 secondes après l’impact au sol, elle explose en projetant des petits plots en caoutchouc en dispersion de manière désordonnée. On les appelle aussi « Hornet’s nest » (nid de frelon) ce qui donne une petite idée de la délicatesse de cette arme.

Quand les forces de l’ordre peuvent les utiliser ? Pour permettre aux forces de l’ordre de s’extirper d’un contact physique proche avec un groupe de manifestants.

Quand les forces de l’ordre les utilisent réellement ? dès que deux personnes sont à moins de 1m de distance.

Les preuves que c’est PAS DU TOUT dangereux : cette femme qui s’est fait arraché son pouce, ce photographe qui est tombé dans le coma après un tir, ce militant qui a perdu un oeil… J’en passe et des meilleures.

Les canons à eau : quand t'as envie d'hydrater le sol mais avec beaucoup d'eau

Alors que l’eau devient une denrée rare, que nos terres s’assèchent à vue d’oeil, on a quelques raisons de penser qu’un jet allant jusqu’à 15 litres de flotte par seconde ne soit pas l’idée du siècle. Par ailleurs, le site Street Press a révélé que les canons à eau étaient aussi composés de restes d’animaux. En fait, l’eau contenue dans les canons à eau est un produit composé entre autre à base de reste d’animaux d’abattoirs (la recette exacte est secrète donc désolée vous ne pourrez pas la reproduire chez vous). L’idée étant de repousser les manifestant grâce à l’odeur méphitique qui s’en dégage.

Quand les forces de l’ordre peuvent les utiliser ? Pour maintenir à distance des manifestants (des manifestants violents hein, attention, les gars sont des éco-terroristes pour Darmanin). Mais comme en témoigne la vidéo ci-dessous, ça marche moyen.

Les tonfas : quand t'as envie de pousser quelqu'un mais de lui laisser quelques bleus au passage

Pas une arme de guerre en tant que tel mais une arme qui a été largement décriée par les organisations internationales pour son usage abusif. En effet, les tonfas (autrement appelées matraques ou encore bâton téléscopique de défense) sont censés servir uniquement à la défense des forces de l’ordre et en aucun cas à l’attaque.

Quand les forces de l’ordre peuvent les utiliser ? seulement quand les forces de l’ordre ne parviennent pas à maintenir à distance les manifestants.Il est interdit de frapper à la tête et au cou.

Quand les forces de l’ordre les utilisent réellement ? MDR. Je réponds même pas.

Les preuves que c’est PAS DU TOUT dangereux : ce manifestant qui doit dire adieu à un testicule, ce journaliste blessé à Lyon, ce manifestant matraqué par la Brav-M qui a eu un traumatisme crânien.

Et sinon on a un petit lexique des mots à connaître pour bien se faire taper sur la gueule en manif.Sources : Le Monde « Quelles armes utilisées pour le maintien de l’ordre et quelles sont leurs règles ?« , Libération « La lacrymo est-elle interdite par la convention sur les armes chimique ? », Street Press, Ouest France « Comment le gaz lacrymogène est devenu l’arme favorite des forces de l’ordre dans les manifestations »