Dans cette société où tout va vite, très vite, trop vite, où un événement qui se produit à Jakarta peut engendrer une vague d’indignations de l’autre côté du globe, dans cette société où Tex et Cyril Hanouna s’apprêtent à faire une émission de télé ensemble, cette société où l’on peut manger des croûtons de pain trop cuits, aimer ça, et le dire, dans cette société tout n’est pas à son juste prix. Coup de gueule.

Les vêtements

Il est absolument pas normal de payer un t-shirt deux euros. Il n’est pas normal non plus de payer un t-shirt 1000 euros, hein, mais comment voulez-vous que matière première + conception + empaquetage + transport + tutti quanti puissent coûter même pas un euro, vu que l’entreprise fait sa marge en plus ? Ca veut forcément dire que la fabrication du t-shirt a été assurée par des travailleurs pauvres, de bout en bout.

La viande

Et le poulet aussi. L’agriculture intensive a un coût écologique énorme, implique des mauvais traitements pour les animaux, une qualité nutritive amoindrie, bref de la malbouffe bien dégueulasse aux pesticides. Le tout pour des agriculteurs qui crèvent et se font couiller par la grande distribution. Bref, la viande, ça devrait être cher et on devrait en conséquence en manger moins.

Internet

Pourquoi croyez-vous qu’on revend toutes vos données ? Parce qu’on n’a pas voulu jouer le jeu, les mecs, on n’a pas voulu payer au départ. On a dit : « cool, tout est gratuit, c’est génial ! » Or, pour faire des sites, il faut payer des gens. La gratuité ne marche pas. On a donc commencé à trouver l’argent où on pouvait. En payant davantage Internet, on pourrait reverser une partie aux créateurs de contenu et éviter la double logique de la pub et de la revente de données.

L'avion

Si l’on payait l’avion à la hauteur de son coût écologique, il faudrait revoir tous les prix des billets à la hausse. Bon en même temps, payer plus cher pour être entassé dans une boîte à sardines sans pouvoir bouger et en payant le moindre service, ça ferait chier.

La musique

La somme reversée par les grands diffuseurs de musique aux artistes originaux est totalement ridicule ; même quand on dispose d’un abonnement mensuel, on ne contribue pas suffisamment au salaire des artistes, qui se reposent désormais presque entièrement sur une économie de la scène et du spectacle vivant. Ca ne marche pas trop mal, évidemment, mais c’est tout de même très bancal et branlant.

Les profs

Même au prorata d’un salaire calculé sur 9 mois et lissé sur 12, les profs français sont très mal payés par rapport à leurs voisins européens. L’Education nationale est une ressource gratuite, mais rien n’est gratuit : tout est financé par nos impôts. Il s’agirait de davantage payer les profs, soit par un renforcement des prélèvements (coucou impopularité), soit via des arbitrages de répartition.

Les énergies fossiles

On se plaint du prix de l’essence, mais en réalité, elle est incroyablement basse au regard du coût écologique et des réserves de pétrole actuelles dans le monde. Si l’on veut obliger les gens à changer leurs habitudes, il faut augmenter le prix des énergies fossiles tout en créant des appels d’air sur les énergies renouvelables. Quitte à avoir des chauffeurs mécontents qui gueulent sur Hidalgo.

Tous les appareils électroniques pas chers

Des écouteurs à 5 balles ? De la merde fabriquée par des semi-esclaves en Asie et qui se pètera dans 2 mois. Résultat, une surconsommation permanente qui met en péril les ressources naturelles et sans aucune garantie de qualité. Plutôt que d’acheter 12 fois des écouteurs, il serait préférable de pouvoir acheter un casque qui fonctionne bien, cher, et sans usure intégrée, une bonne fois pour toutes.

Les bouteilles en plastique

Parce que ce sera la seule manière de mettre un terme au suremballage. Il faut pour cela que la ressource plastique soit taxée d’une manière dissuasive pour les entreprises et remplacée par d’autres matières moins polluantes. En même temps, quand on voit le continent de plastique qui s’est formé dans la mer, on ne peut pas parler de rareté du matériau.

Thomasg

Franchement, les gars, à votre bon coeur.

N’hésitez pas à m’envoyer des chèques.