« Moi j’ai un piège à filles, un piège tabou« , disait Dutronc. Il faut bien, de temps en temps, que le sexe d’un garçon entre dans celui d’une fille pour perpétuer le genre humain et puis surtout pour que tout le monde soit de bonne humeur. Le problème, c’est que c’est compliqué : il faut développer des miracles de stratagèmes pour réussir à séduire et espérer baiser. Et c’est pour ça qu’on a inventé Tinder, mais avant ça n’était pas du tout aussi simple.

Les Romaines s’aspergeaient de sueur de gladiateur

Dans la Rome antique, seules les femmes riches et les prostituées avaient les moyens de se payer des cosmétiques. A une époque où il était loisible à chacun de coucher avec à peu près tout le monde, la séduction était partout. Les femmes s’arrachaient à prix d’or la sueur des gladiateurs qui avaient combattu pour draguer du Romain. C’est marrant, si ma copine commençait à se rouler dans mes t-shirts après le sport, je ne suis pas sûr que ça attiserait la flamme.

Ovide faisait picoler les femmes jusqu’à ce qu’elles succombent

Ovide (-43, +17 après JC,rien à voir avec Ovidie) a écrit le premier manuel de séduction, l’Art d’aimer. Il y préconise de saouler l’élue de son cœur jusqu’à la rendre ivre morte. « Lors donc que tu seras assis à un festin embelli des dons de Bacchus, et qu’une femme aura pris place auprès de toi sur le même lit, prie ce dieu (…) de garantir son cerveau des vapeurs nuisibles du vin. C’est là que tu pourras, à mots couverts, adresser à ta belle de tendres discours, dont sans peine elle devinera le sens. » D’expérience, ça marche aussi à 5 heures du mat’ aux Petits tonneaux.

Jusqu'à la fin du Moyen-Âge, on enlevait les femmes

C’est un classique de la littérature antique et médiévale. L’enlèvement était recommandé sitôt que la femme n’occupait pas un rang social supérieur. Donc, je reprends le plan: on arrive chez elle à cheval, on brûle tout, on la hisse sur la croupe de Tornade et hop que je te renverse dans le foin. Puis ensuite, on déclenche la guerre de Troyes. Et on se fait condamner pour viol.

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Il est parti à la ferme des liens cassés pour prendre des petites vacances, il est avec tous ses copains, ne t'inquiète pas.

Au XVII° siècle, on faisait des rimes

Au XVII° siècle, la galanterie est partout et les timides ont la cote. Pour séduire les filles, le nec plus ultra est de s’approcher d’elle pour leur offrir un compliment rimé. Exemple: « Vous êtes étincelante, et vos yeux bleus des cieux, en tout point délicieux, illuminent ma lente/ agonie de ne point/ toucher votre pourpoint. » L’équivalent moderne serait quelque chose comme « Wesh, t’as des grosses loches, tu veux monter dans ma Porsche ? ».

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Au XVI° siècle, on offrait des fruits conservés dans son slip

Au XVI° siècle, il était de coutume d’offrir à l’élue de son cœur des fruits pochetés, c’est-à-dire amoureusement tiédis dans son slip. Étonnamment, cette coutume n’est plus en vogue.

Au Moyen-Âge, on offrait des cadeaux nuls

L’amour courtois, en plus d’avoir consacré le geste de s’agenouiller pour vénérer une femme, a généralisé l’idée de cadeau symbolique. Jusque alors, on offrait aux femmes, pour les séduire des bijoux chers. Avec l’amour courtois, comme la femme adorée est de rang supérieur, il est important d’insister sur le fait qu’on est une merde. On offre donc des trucs nuls : un mouchoir, « son cœur », une mèche de cheveux. En même temps, ça évite que la fille les revende ensuite au vide-château organisé entre le moulin à vent et le fournil à pain.

Au XIX°, on chinait à l'église

Imaginez un peu que vous soyez amoureux d’une fille qui ne fout jamais un pied en dehors de chez elle sauf pour aller à la messe. Comme on est au XIX° siècle, imaginez aussi que vous portez une moustache et un jabot. Comment aborder cette adorable petite créature ? Rien de plus compliqué : on écrit un billet en toute hâte, qu’on collera avec de la cire sur l’accoudoir d’un fauteuil de l’église où la fille s’assiéra, en espérant que la chaleur de son bras fera fondre la cire pour qu’il tombe dans sa poche. Le tour est joué. Aussi pratique et stupide que de répéter à une fille qu’elle est moche en espérant qu’elle succombera (méthode très répandue en CE2).

A Athènes, on draguait devant des pièces de théâtre hyper glauques

Dans l’Antiquité, on expliquait que la tragédie était dédiée à Eros, car l’amour naissait des flèches tirées par Cupidon dans le cœur de la jeune fille. Il était donc de bon ton d’emmener une femme voir des gens agoniser sur scène pendant des heures pour ensuite pouvoir la consoler. Une belle idée de merde. Essayez un peu de serrer une nana après avoir vu Festen et on en reparle.

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Il n'a pas souffert, promis

Dans les années 80, on discudansait

Dans les années 1980, on chinait au dancing en discudansant. Dès lors, la drague revêtait un caractère haché par les basses des tubes de la New Wave. Ca BOUM va ? BOUM Tu BOUM viens BOUM souvent BOUM au BOUM Macum-BOUM-ba ? Ça devait marcher d’une manière ou d’une autre, puisque je suis né.

A toutes les époques, les gens demandaient la main d'inconnues

Je ne vais pas vous faire tout un topo sur le mariage arrangé, qui a prévalu jusqu’à la bonne moitié du XIX° siècle un peu partout dans le monde et continue d’être perpétué dans un certain nombre de pays. Cela engendre des situations ubuesques où un homme va voir le père d’une fille plus noble et plus riche que lui, pour lui demander s’il peut la sauter s’il peut profiter de son argent et de son corps s’il peut l’épouser.

Je sais bien qu’en 2240, on évoquera Tinder comme le truc le plus bizarre jamais conçu dans l’histoire de la drague. Je sais bien. Mais c’est uniquement parce qu’on aura oublié le truc des fruits dans le slip.