Ne comptez pas sur nous pour dire que le meurtre est un art et donner du grain à moudre aux délires psychopathes des tueurs en attente de reconnaissance sociale. Mais si, parmi les serial killers, on trouve des flics, des clowns et des vendeurs de glace, sachez que l’on trouve aussi des artistes, écrivains, peintres, poètes ou bien chanteurs. Et nul doute que leur quête du beau se voyait entachée par quelques démembrements fortuits, mais il n’empêche.

Paul Bateson, l'acteur né

Vous connaissiez Patrick Bateman, le tueur en série d’American Psycho, découvrez Paul Bateson, le tueur en série qui faisait aussi du cinéma. Et pas n’importe quel genre de cinéma, puisqu’on l’aperçoit notamment dans l’Exorciste de William Friedkin, lord d’une scène d’IRM où il joue un technicien. Mais malgré cette apparition qui crève l’écran, Bateson n’a pas eu la carrière qu’il méritait. Du coup décompensation, alcoolisme, dépression et… MEURTRE. Entre 1975 et 1977, Bateson a tué au moins six personnes. Il levait des homosexuels dans les bars, les ramenait chez lui, les tuait, les démembrait et jetait leurs corps mutilés dans l’Hudson.

Un affreux serial killer, mais un putain de bon acteur. Même si on l’aperçoit en tout et pour tout deux minutes dans un film.

Very Idham Henyansyah, le tueur qui chantait

Ce tueur en série indonésien avait une marque de fabrique bien à lui dans l’horreur : il démembrait ses victimes et empilait leurs morceaux sur des barres métalliques à la vue de tout le monde. Coupable de 11 meurtres (principalement des homosexuels, Henyansyah revendiquant son homosexualité dans un pays où celle-ci est sévèrement réprimée), il a été condamné à mort. Mais ce n’est pas l’essentiel qu’on a retenu de lui. Une fois arrêté, il a marqué les esprits par sa propension à chanter à ses gardiens et ses compagnons de cellules les chansons en cours d’écriture d’un album qu’il avait enregistré. En 2009, cet album de chansons pop a d’ailleurs trouvé le chemin des bacs comme on disait dans les années 1990 sous le titre « My last performance », ce qui ne manque pas d’humour noir pour un type qui attend son exécution.

Melvin Rees, le multiinstrumentiste

Entre 1955 et 1959, Melvin Rees a tué cinq personnes en Virginie occidentale et dans le Maryland. Sa carrière aurait pu être différente. En 1955, Rees a en effet décidé de lâcher la fac pour se consacrer à sa passion pour la musique. Talentueux, il jouait du saxo, du piano et de la clarinette et écumait les boîtes de jazz pour gagner sa vie. Mais il ne pouvait réprimer ses pulsions sexuelles et s’est ainsi retrouvé à tuer une femme qu’il avait violée ainsi qu’une famille entière parce qu’il avait agressé sexuellement la mère de famille. Arrêté en 1972, il a été condamné à perpétuité et est mort en prison en 1995.

Rose West, la fille du boulanger

Avec son mari Fred, Rosemary West a tué des dizaine de jeunes filles dans les années 1980 en Angleterre. Toujours le même schéma : Rose attirait les jeunes filles sous des prétextes fallacieux puis Fred les violait et les tuait, avant de les démembrer et de les décapiter. Les époux violaient également leur petite fille de 8 ans (bonne ambiance).

Depuis, derrière les barreaux, Rosemary s’est trouvé une nouvelle passion plus légale que le viol, le meurtre et le démembrement : elle fait de la pâtisserie façon oeuvre d’art, des pièces montées de toute beauté qu’elle offre à ses compagnes d’infortune. Elle a même gagné un concours de pâtisserie inter-pénitentiaire.

Skylar Deleon, l'enfant star

Ancien enfant-acteur, Skylar Deleon avait légèrement perdu de son aura lorsqu’en 2009 il a décidé d’attaquer un couple de retraités avec sa femme et trois amis. Thomas et Jackie Haws avaient passé une annonce pour vendre leur yacht et Deleon y a répondu. Il s’est rendu au rendez-vous accompagné de ses complices : ensemble, ils ont séquestré les retraités et les ont attachés à l’ancre qu’ils ont jeté à la mer. Les deux victimes sont mortes noyées. Tout ça dans le seul but de voler un bateau. Deleon a été arrêté très vite, mais nul doute qu’il aurait recommencé. Ce modus operandi rappelle en effet celui d’un autre serial killer sinistrement connu en France, Alfredo Stranieri.

Le cannibale de Guerrero, le tueur poète

Poète, écrivain, José Luis Calva Zepeda était un peu de tout ça et bien plus encore. Parce que ce jeune mexicain avait d’autres passions, comme le meurtre et le cannibalisme. En 2007, les flics ont retrouvé chez lui une poêle dans laquelle rissolaient des morceaux de chair humaine et un peu de citron, qui s’avéreront appartenir à feu sa petite copine. On tombera aussi sur le tronc d’une call girl et sur les restes d’une autre de ses copines.

Mais quand il ne mangeait pas les filles avec qui il couchait, Zepeda écrivait des vers qu’il vendait à la sauvette, ainsi que des manuscrits de pièces de théâtre et de romans. Mais les spécialistes s’accordent à dire que tous ces écrits étaient nazes. Zepeda s’est suicidé dans sa cellule en 2007.

Richard Dadd, peintre victorien et parricide

En plein courant exotique, Dadd s’abreuvait d’ailleurs pour nourrir sa peinture. Richard Dadd avait voyagé en Grèce, en Palestine, en Turquie et en Egypte et ramenait de ses errances des paysages sur toile et pas mal de névroses. Car entre son instabilité morale et sa consommation effrénée d’opium, Dadd ne s’aidait pas beaucoup. Persuadé d’être l’envoyé d’Osiris sur terre, Richard Dadd tenait une liste de personnalités qu’il comptait assassiner parmi lesquelles se trouvaient l’empereur d’Autriche et le pape. Richard Dadd peignait aussi nombre de ses amis et connaissances avec la gorge tranchée ; un message plutôt clair qui aurait dû alerter son père. Un soir, au sortir d’un dîner, Dadd a ainsi égorgé son Robert de père avant d’être arrêté et interné à l’asile.

Gregorio Cárdenas, la rédemption par l'écriture

Etudiant en chimie de 27 ans, Gregorio Cárdenas avait d’autres hobbies que la chimie, parmi lesquels le meurtre. Dans le Mexique des années 1940, il a ainsi assassiné six prostituées ainsi qu’une jeune fille dont il était amoureux. Interné en HP, il s’est mis à suivre des études de droit et à écrire plusieurs romans sur l’univers carcéral, à peindre et à fonder une famille tout en travaillant depuis sa prison pour la maintenir. Ces efforts de réhabilitation lui permirent de sortir d’être gracié en 1976 et de devenir une célébrité du monde littéraire et artistique.

Le meurtre n’est pas un art pour autant.

Sources : Sur une idée de Listverse, Ibero909, Medium