Construit à partir de 1860, l’Opéra Garnier est l’un des bâtiments les plus emblématiques de Paris (en tous cas si on compte le nombre de touristes qui se prennent en selfies devant). C’est vrai qu’il a un peu plus de gueule que Bastille. Et que contrairement à Bastille, Napoléon III y a maté des opéras. Et qu’en plus, il a plein de petits secrets trop cool.

La rampe d'accès spéciale pour Napoléon III

L’opéra construit par Garnier a été commandé par Napoléon III au lendemain d’un attentat le visant à l’entrée d’un autre opéra, situé rue Le Peletier, le 14 janvier 1858. Souhaitant éviter de finir ad patres, l’empereur décide alors d’ordonner la construction d’un nouvel opéra monumental et plus sécurisé. Garnier est chargé des travaux. Pour la sécurité de Napoléon III, il fait installer une rampe menant directement à l’opéra du côté de la rue Scribe. Cette rampe, réservée à l’empereur, lui permettait d’accéder directement à l’opéra sans quitter son fiacre, minimisant ainsi les risques d’attentat. Mais cela n’était pas du goût de tout le monde et de nombreux détracteurs ont critiqué cette installation personnelle jugée disgracieuse. Il se la pétait, Napoléon III.

Un lac se cache au cinquième sous-sol

Ce lac artificiel, construit dès le début des travaux, permettait de canaliser les infiltrations d’eau nées du sol instable. Il est encore utilisé aujourd’hui, bien qu’absolument inaccessible au public. Encore un secret des souterrains parisiens.

L'opéra dispose de deux passages secrets

Ces deux boyaux montent du cinquième sous-sol pour déboucher vers le quatrième étage directement. L’un d’entre eux a été reconverti en passage d’évacuation des eaux pluviales mais l’autre est toujours praticable bien que son utilité ne soit plus vraiment réelle.

L’ascenseur du sultan

Si un ascenseur permet de relier le hall de l’opéra à la Rotonde des abonnés, c’est grâce au sultan Aga Khan III, imam des ismaéliens qui en a financé la construction dans les années 20. Aga Khan était obèse et monter les deux étages lui coûtait trop ; il a donc décidé de casser sa tirelire pour permettre l’installation de cet ascenseur personnel dans les années 20. L’ascenseur est ensuite tombé en désuétude avant d’être rénové et remis en service en 2009 au bénéfice des personnes en situation de handicap.

Un médecin à l'opéra

En moyenne, une personne meurt tous les deux ans à l’Opéra. La direction s’assure donc qu’à chaque représentation un médecin se trouve dans la salle. Celui-ci n’est pas rémunéré mais a droit à deux places gratuites pour la représentation.

Pavarotti, un type simple

Pavarotti, plus célèbre ténor du monde, a bien évidemment déjà chanté à Garnier. Après l’une de ses représentations, il a fait défection à un collège de mécènes de l’opéra avec qui il devait dîner, préférant manger des spaghetti avec le concierge de Garnier. Ça se comprend, le concierge venait de Modène, comme lui.

Un grand escalier copié sur le Grand Théâtre de Bordeaux

Garnier n’avait encore rien construit quand le pouvoir impérial lui a confié la construction de l’opéra de Paris. Pour ne pas se louper, il a donc décidé de tabler sur des valeurs sûrs, s’inspirant de l’architecture du Grand théâtre de Bordeaux, inauguré en 1780. Ce sont notamment les espaces intérieurs qui vont servir de modèle à Garnier : un immense hall d’entrée, des loges, des corbeilles, une coupole et surtout ce grand escalier monumental menant vers la salle et les loges.

Crédits photo (CC BY-SA 3.0) : Benh LIEU SONG

Le fantôme de l'opéra

Au début du XX° siècle, l’opéra de Paris était la cible de toutes les théories et de tous les mystères. Parmi les folles rumeurs qui circulaient, l’une concernait les souterrains nombreux de l’opéra Garnier que l’on pensait hanté par des esprits. Gaston Leroux a fait un gloubuiboulga de tout cela, s’est également inspiré de l’incendie survenu au Bazar de la charité en 1897 et a donc écrit cette histoire de fantôme hantant les couloirs de l’opéra et menaçant ses spectateurs.

Les musiciens sont payés pour 4 heures, après, ce sont des heures supp'

Et ces heures supp’ se comptent au au quart d’heure. Les entractes sont compris dans le forfait, ce qui explique pourquoi les oeuvres qui durent pas loin de 4 heures bénéficient parfois d’entractes courts afin de ne pas ajouter de surcoûts. C’est une bonne situation, ça, musicien ?

Le cachet maximal des chanteurs est fixé

Afin d’éviter la surenchère, les directeurs des cinq plus grands opéras du monde (Paris, New York, Milan, Londres, Vienne) se sont entendus pour fixer le cacher maximal des chanteurs à 17.000 euros. Un choix judicieux : les ténors médiatiques, dont Pavarotti, touchaient autrefois jusqu’à 35.000 euros pour une soirée de chant.

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