Éternel optimiste malgré des sondages qui ne l’annoncent pas forcément en tête avec dix points d’avance au deuxième tour, François Bayrou se présente (encore) cette année comme le candidat du compromis. Des bonnes idées, y’en a partout, il suffit de se pencher pour les récupérer : à droite, à gauche, chez nos voisins européens, chez Taty Suzette du Béarn… La captation de ses électeurs est, ainsi, annoncée comme l’enjeu central du second tour. Mais pour ça, il faudrait qu’il en soit absent, de ce second round. Ce qui serait dommage.

  1. Il refuse le bipartisme, slip ou caleçon, lui il sait.
    Quand certains hésitent le matin à la sortie de la douche, intégralement nus et trempés jusqu’aux os, entre caleçon et boxer, Bayrou est de ceux qui choisissent spontanément le slip, parce qu’il en a marre de ce monopole bipolaire qui ne laisse aux Français d’autres choix que de compter jusqu’à deux. Une troisième possibilité existe, saisissez-la. Et par pitié, enfilez un slip (ou un caleçon ou un boxer, mais ne restez pas sans camoufler cet attirail obscène plus longtemps !)
  2. Parce que les dictons tout faits sont supers énervants
    Après 2002 et 2007, François Bayrou se présente à l’élection présidentielle pour la troisième fois en 2012. Pour conjurer le sort. Et léguer définitivement aux oubliettes le stupide proverbe « jamais deux sans trois ».
  3. Il a les mêmes initiales que Facebook
    Une bonne occasion pour des millions d’utilisateurs (et d’électeurs, allez savoir) de « devenir ami avec François ». D’autant plus que pour le moment, seul Philippe Douste-Blazy a officiellement accepté la demande du candidat Modem.
  4. Il veut consommer français, rien que français
    « Retrouver de l’emploi c’est choisir un mot d’ordre : c’est produire en France et consommer français », annonce solennellement Bayrou dans son clip officiel de campagne. Vous êtes prêt à sacrifier votre MacBook Pro contre un saillant ordinateur Archos ? Votre jean Levi's contre une (bonne) imitation de la Halle aux vêtements ? Un week-end en amoureux à Bure-sur-Yvette plutôt qu’à New-York ? Comme François Bayrou, consommez français.
  5. Il a le charisme d'un véritable homme d'État et sait mettre la main à la pâte
    Tendance compulsive version Bachar El-Assad ou Fidel Castro lorsqu’il balance en 2002 une tatane à un gamin en train de lui fouiller les poches, mais un homme d’État quand même. Vous pouvez dormir tranquilles : les vilains banquiers vilipendés depuis le début de la campagne ne moufteront plus longtemps avec un gaillard pareil à l’Elysée.
  6. C'est le seul candidat centriste de l’élection
    Après les retraits successifs de la course à la présidentielle de Jean-Louis Borloo, de Corinne Lepage, de Dominique de Villepin et d’Hervé Morin, François Bayrou se trouve être le seul candidat plus ou moins centriste de la présidentielle, sans qu’aucun des réfractaires ne se soit rallié à sa candidature. Front national, Front de gauche, et maintenant Front centriste ?
  7. Il a écrit une grosse biographie sur Henri IV
    Il y vante pendant plus de 600 pages les vertus réconciliatrices du roi de France. Sarkozy, lui, a galéré pour terminer de lire "La princesse de Clèves". Si avec ça on ne change pas de dimension...
  8. Il trouve que les inégalités et l’égoïsme, c’est mal
    Slogan portatif de la campagne centriste, « la France solidaire » c’est d’abord donner sa chance à un ancien bègue aux oreilles conséquentes et au front imposant. Et ça, c’est lui qui le dit (plus ou moins).
  9. Il a beau dire qu’il ne change jamais d’avis, ce qui est sûr c’est qu’il change souvent de parti
    RPR, UDF, puis MODEM après l’élection de 2007. Voter pour FB, c’est l’assurance de voir la création de nouveaux partis avec des sigles super rigolos, que l’on envisage déjà : ADSL, LSD, VIH... Ça aura de la gueule à l’Assemblée tout ça.
  10. Il souhaite passer à une VIe République depuis un bail
    Alors certes on n'est pas bien sûr de savoir ce que ça changera au fait que tu es encore en train de trainer sur Topito. Mais il parait que la nouveauté, c'est sympa. Ou pas.

Et vous, vous comptez faire un choix ou voter pour le gentil François ?