Quand on parle "d'ennemis héréditaires", on pense naturellement aux perfides Anglais, depuis qu'une guerre de plus d'un siècle nous a opposés. Et pour le foot, on aurait tendance à considérer l'Allemand comme notre adversaire ultime, celui qui, trop souvent, nous a remis à notre place. Mais si on s'y penche un peu, on doit bien admettre que nul en Europe ou dans le monde du foot ne peut autant cristaliser la rancoeur que l'Italie. Le voilà notre ennemi juré, celui contre lequel la notion de "match amical" n'existera jamais. Pour voir le prochain match de l'Europa League contre les italiens, rendez-vous jeudi en clair sur RMC Story à 18h40 devant Rennes contre Lazio !

Parce qu'on les croise quand même souvent en finale

Euro 2000, Coupe du Monde 2006, mais aussi en club contre le Milan AC en 1993, ou Parme en 1999. On le sait d’avance : une finale contre des Italiens, ça n’est jamais une partie de rigolade

Parce que quand on a gagné notre 1ère Coupe du Monde, ils ont expliqué que c'était grâce à eux

Déjà en foirant leur pénalty en quart, mais surtout en ayant fait de Deschamps, Zidane et Dessailly des joueurs de niveau galactique. A l’inverse, les grandes heures du « catenaccio », ils les doivent à un Français : Helenio Herrera.

Parce qu'ils ont traumatisé nos clubs dans les années 1980-90 en Coupe d'Europe

Combien de fois a-t-on eu l’impression « qu’on méritait mieux », « qu’on a mieux joué » et « que l’arbitre il n’est pas net dans cette affaire » ? Au final ça faisait 2-0 au retour, un péno douteux et un but clairement hors-jeu, et on rentrait à la maison, les valises pleines de regrets.

Parce que les Allemands ne nous calculent pas

Certes, il y a Séville ’82, le Bayern qui bat Saint-Etienne, les Coupes du Monde 1986 et 2014… Mais une haine véritable doit être réciproque. Et les Allemands ne nous détestent pas assez. A vrai dire, ils disent même s’être inspiré de notre système de formation pour progresser, et ils accueillent à bras ouverts nos meilleurs joueurs. Les Allemands sont d’ailleurs trop occupés à nourrir une rivalité avec les Pays-Bas pour nous haïr. Au moins, les Italiens ont vraiment envie de nous dégager de toute compétition, de football ou autre. Et ça, c’est respectable.

Parce qu'ils nous ont piqué nos meilleurs joueurs

Oui, avant que la Premier League ne devienne l’Eldorado, c’était en Italie que finissaient nos plus beaux champions. Platini, Zidane, Deschamps, Djorkaeff, Papin, Trezeguet, Pogba… Tous sont partis dans le Calcio et on répété à l’envi « qu’on bossait mieux là bas », « que tactiquement c’était une autre limonade » et que « c’était un rêve de gosse ». Et après, ça nous tapait en Coupe d’Europe histoire que l’humiliation soit totale.

... et parce qu'en retour, ils ne nous envoient que des saucisses

Ok, pour un Ravanelli ou un Simone, combien de Paolo De Ceglie, de Stephan El Shaarawy ou de joueurs en pré-retraite comme Vieri, Grosso ou di Vaio ? On ne reproche pas à ces joueurs d’être venus dans notre belle Ligue 1, mais on en veut à tous les autres qui nous ont snobés, sous prétexte que Florence ou Gênes, c’est plus sexy que Brest ou Dijon. Oui, parce qu’aller à Monaco, ça ne compte pas, c’est trop facile.

Parce que les Italiens sont des tricheurs (y'a même pas débat)

Le Calciopoli et ses désignation d’arbitres révelés en 2006, Totonero et ses paris clandestins en 1979-80, créatine, liens avec la mafia… On ne dit pas qu’à une certaine période on n’enterrait pas un peu du fric dans les jardins, mais puisque le but c’était de taper Milan en finale de C1, on peut presque pardonner.

Parce qu'ils nous ont piqué nos couleurs

Les gars, j’ai bien regardé votre drapeau, et j’ai rien trouvé « d’azzurri ». Si vous aimez tellement le bleu, fallait choisir un drapeau en conséquence. Du coup, en 2006, on a dû jouer en blanc pour qu’on voie bien vos beaux maillots nous voler la Coupe du Monde ? Jouez en vert pour en rouge, mais laissez-nous chanter « Allez les Bleus » en toute décontraction en tribune.

Parce que Materazzi

2006, finale de la Coupe du Monde, Thierry Gillardi met des mots sur cet épisode qui a tout sa place dans la mythologie du football : le fourbe Materazzi pourrit l’icône Zidane d’insultes dont on ne saura jamais la teneur (mais on dit que c’était sale, et que ça impliquait des soeurs), Zinédine, touché en plein coeur, lui pour qui la famille est si importante, perd ses moyens et colle un gros coup de boule à son adversaire qui s’effondre en en faisant des caisses (comme un Italien diront certains). Expulsion du héros, défaite de la France, triomphe de la perfidie, aucun récit n’a été aussi fondateur de la capacité de la France à perdre avec panache depuis Séville 1982. Et le méchant ultime est cette fois italien.

Parce qu'on est (un peu) jaloux

On entend souvent dire que la France n’est pas « un vrai pays de football », et force est d’admettre qu’on leur piquerait bien quelques trucs aux Italiens : leur culture des ultras, qui a influencé la nôtre, leur notion de joueur « Fuoriclasse », leur « Capocannoniere », leurs derbies incroyables, de Gênes à Milan en passant par Rome, leurs entraîneurs de légende et leur passion irrationnelle pour le ballon rond. Quand t’aimes le foot, le vrai, tu dois suivre le foot italien. Et si possible le jalouser.

Bon, on espère que vous être prêts pour le Match Rennes contre Lazio parce que nous, on est complètement ready ! Rendez-vous jeudi sur RMC Story à 18h40 pour assister au Match en clair !