Avant d'être de grands réalisateurs, Christopher, Martin, Steven, Terrence et les autres étaient de petits réalisateurs. Des cinéastes plus ou moins apprentis qui devaient vendre toute leur collection de cartes Pokémon pour financer leurs projets. Nous ne sommes pas mécontents qu'ils aient persévéré.

  1. Following de Christopher Nolan (1999)
    Tourné en un an avec seulement 6000$ en poche, Following est ce que l'on appelle un film tout petit budget. Outre cette contrainte de sous-sous, Nolan a dû faire avec le fait que tous ces acteurs bossaient la semaine et ne pouvaient donc tourner que le samedi après-midi, ce qui explique que ledit tournage ait duré aussi longtemps. Pour autant, Following a, dès sa sortie, été salué par la critique pour son originalité - le film est tourné en noir et blanc - et pour la qualité de sa direction d'acteurs. On y retrouve, comme dans beaucoup de premiers films, des thèmes chers à Nolan comme la narration non chronologique et la manipulation psychologique.

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    "*TUIUIUIUIUIU* Oui allô ? / Oui ce serait pour signaler un lien disparu / Ok on envoie nos équipes d'enquêteurs sur le coup"

  2. Bad Taste de Peter Jackson (1987)
    Avant de nous raconter des love story elfiques toutes mignonnes, Peter Jackson aimait les histoires bien dégueulasses à base de méchants monstres et de tripes à l'air. Tourné en quatre ans avec l'aide de tous ses potes et collègues de boulot, Bad Taste est une comédie d'horreur qui raconte l'histoire d'une bande d'extraterrestres anthropophages qui veulent moissonner les humains pour leur chaîne de fast-food. Contre toute attente, le film aura été distribué dans le monde. Peter Jackson, lui, réalisera ensuite dans la même veine Les Feebles et Braindead, avant de prendre un nouveau tournant avec Heavenly Creatures.

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    Il n'a pas souffert, promis

  3. Dementia 13 de Francis Ford Coppola (1963)
    Avant d'être un réalisateur oscarisé, Coppola fricotait avec le pape de la série B fauchée, le grand Roger Corman, et fait pour lui un peu de son, quelques travaux d'écriture et de l'adaptation de films russes de SF. Alors qu'il était sur le tournage de The Young Racers en 1963, il demande s'il peut profiter des décors et des acteurs présents pour faire son propre film. Corman lui file 20 000$ et 9 jours, juste ce qu'il faut pour faire un petit film hitchcockien de bonne facture qu'on trouve en entier sur le web.

  4. Le Dernier Combat de Luc Besson (1983)
    Tiré du court métrage L'Avant dernier, réalisé par Besson deux ans plus tôt, Le Dernier Combat nous plonge dans un univers post-apocalyptique où il ne reste quasiment plus aucune femme et où les hommes sont devenus mutiques. Un homme se réfugie chez un vieux médecin fou qui garde cachée chez lui une femme. Ils vont devoir se battre pour survivre. A l'affiche de ce premier film, l'acteur Jean Bouise jouera dans toutes les réalisations de Besson jusqu'à sa mort en 1989.

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    Il est parti à la ferme des liens cassés pour prendre des petites vacances, il est avec tous ses copains, ne t'inquiète pas.

  5. Fear and Desire de Stanley Kubrick(1953)
    Réalisé avec un budget plus que minimal, le premier long-métrage de Kubrick - quatre ans avant Les Sentiers de la gloire et trente-quatre ans avant Full Metal Jacket - était déjà un film de guerre. Honni par son réalisateur qui le trouvait médiocre et à tout fait pour le faire disparaître des archives de tous les cinémas, le film a longtemps été introuvable. Après un long travail de restauration, il a finalement été réédité en 2012. Et même si ni le jeu d'acteur ni le scénario ne sont incroyables, il mérite quand même le coup d’œil.

  6. Duel de Steven Spielberg (1971)
    Bon ok c'est un téléfilm, mais n'empêche que c'est considéré par tout le monde comme le premier film de Spielberg. Et pour son premier coup de maitre, Steven a relevé le défi de raconter une histoire qui se déroule à 90% dans la caisse d'un type qui se fait poursuivre par un taré dans un gros camion. Ça aurait pu être chiant, genre vraiment très chiant, et pourtant pas du tout. C'était plutôt bon signe pour le reste de sa carrière.

  7. Bottle Rocket de Wes Anderson (1996)
    C'est avec l'aide de la fratrie Wilson (il était devenu copain avec Owen à l'université du Texas à Austin) que Wes Anderson réalisera son premier film. Il n'y a pour ainsi dire pas de budget, le casting est principalement composé de potes charitables et ce sera un énorme bide commercial, mais n'empêche que Scorsese le classera dans son top 10 des meilleurs films des années 90 et que c'est encore considéré comme l'un de ses meilleurs films. Sans doute parce qu'il y avait déjà l'humour, le décalage et le talent pour la narration de ses autres films, sans le maniérisme un peu exaspérant dans lequel on lui reproche beaucoup d'être tombé ces dernières années.

  8. La Balade sauvage de Terrence Malick (1973)
    Inspiré d'une histoire vraie, le premier long métrage de Terrence Malick raconte l'histoire de Kit et Holly. Amoureux malgré leurs dix ans d'écart, ils prennent la fuite après avoir assassiné le père de Holly qui s'opposait à cette amourette. Contrairement à beaucoup des cinéastes cités dans ce top, Terrence Malick se mettra à la réalisation plutôt tardivement puisqu'il a 30 ans lorsque sort La Balade sauvage.

  9. THX 1138 de George Lucas (1971)
    Produit par Francis Ford Coppola (oui, rien que ça), le premier long de George Lucas se déroule dans un monde ravagé par une explosion nucléaire où une poignée d'hommes vivent enfermés six pieds sous terre. Dans cette société totalitaire, l'ouvrier THX 1138, qui a été emprisonné à cause de sa désobéissance, essaye de fuir par tous les moyens. Encore assez loin de l'esprit Star Wars, Lucas semble avoir été pour ce film très largement inspiré par 2001 : l'odyssée de l'espace à qui il emprunte les décors blanc immaculé et la bande-son volontairement lyrique. Un choix qui a valu à THX 1138 d'être considéré comme l'un des meilleurs films de SF des années 70, où il y avait tout de même beaucoup de films de SF.

  10. Who's That Knocking at My Door de Martin Scorsese (1967)
    Tourné à Little Italy, Who's That Knocking at My Door offre son premier premier rôle à Monsieur Harvey Keitel qui y joue un jeune homme un poil magouilleur qui tombe amoureux d'une certaine Susan qu'il souhaite épouser jusqu'à ce qu'il découvre qu'elle a été violée. Un type bien en somme. Magouille, Little Italy, références religieuses à gogo : dès son premier film, Scorsese affirme son style. Six ans après Who's That Knocking at My Door, Scorsese entrera dans l'histoire du cinéma avec Mean Streets.

N'hésitez pas à compléter ce classement. Si vous ne racontez pas des âneries, on les rajoutera dans ce magnifique top.