A l'heure des Avatars en 3D et des effets spéciaux plein la tronche, prendre le pari de faire un film en noir et blanc peut paraître risqué. Ca peut aussi être une manière de justement se démarquer. Les 10 réalisateurs qui suivent ont fait ce pari, avec succès. La qualité des films suivants dépasse de loin la gamme chromatique restreinte de leurs pellicules. Oui un film en noir et blanc, encore de nos jours, peut être un grand film. Et cette variation de gris n'y est même peut-être pas pour rien. La preuve :

  1. Raging Bull (1980, Martin Scorsese) : le meilleur. Le chef d'oeuvre de Mister Scorsese, enfin l'un d'entre eux. Comme quoi il n'y a pas besoin de couleurs ni de James Brown à fond les ballons pour magnifiquement filmer la boxe. Prends ça Rocky.

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    "*TUIUIUIUIUIU* Oui allô ? / Oui ce serait pour signaler un lien disparu / Ok on envoie nos équipes d'enquêteurs sur le coup"

  2. La Haine (1995, Mathieu Kassovitz) : le plus français. Un pari pour ce qui reste le meilleur film de Kassovitz à ce jour (avec "Assassins"). Vincent Cassel, même sans couleurs, reste impressionnant. Et sa vision de la banlieue sur des variations de gris nous aura profondément marqué.
  3. La liste de Schindler (1993, Steven Spielberg) : le plus oscarisé. Avec une seule petite fille en rouge se détachant de ces 3 heures de film en noir et blanc, comme pour mieux marquer l'horreur de cette période en la personnifiant.

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    Il n'a pas souffert, promis

  4. The Artist (2011, Michel Hazanavicius) : le plus dujardinesque. On sait donc maintenant déjà que le réalisateur du "Grand Détournement" et des deux "OSS" est officiellement un auteur/réalisateur extraordinaire (forcément). On a aussi la confirmation que Jean Dujardin risque logiquement de rester un moment en haut de l'affiche du cinéma français.
  5. Sin City (2005, Frank Miller, Robert Rodriguez) : le plus "bande dessinée". Pour mieux adapter la BD culte de Franck Miller, il convenait d'abord d'en respecter le format en gardant le noir et blanc. De petites touches de couleurs pour mieux nous rappeler l'univers sombre de la ville des péchés.
  6. Manhattan (1979, Woody Allen) : le plus mythique. Quoi de mieux pour une ville aussi photogénique que New York que le noir et blanc ? Comme son personnage qui imagine toujours New-York comme une ville un peu figée dans ses souvenirs, Woody allen nous plonge dans un New-York de calendriers et de posters.
  7. The Elephant Man (1980, David Lynch) : le plus triste. Un film de David Lynch (sans nain, ou cheval blanc comme d'habitude) qui semble ne pas avoir d'âge. John Merrick est déjà assez effrayant sans la couleur, le réalisateur a préféré ne pas en rajouter. Sa période noir et blanc, après Eraserhead.

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    Il est parti à la ferme des liens cassés pour prendre des petites vacances, il est avec tous ses copains, ne t'inquiète pas.

  8. Control (2007, Anton Corbijn) : le plus musical. Pour retracer l'univers sombre (et c'est peu de le dire) de Ian Curtis, feu chanteur de feu Joy Division, il était effectivement préférable de ne pas mettre de couleurs. Un petit bijou de musique pop-rock.
  9. PI (1998, Darren Aronofsky) : le plus calculateur. On ne gagne pas une récompense à Sundance pour rien. Un excellent (petit) film bien en phase avec son sujet: les chiffres n'ont pas de couleur. Alors le film n'en aura pas non plus. CQFD.
  10. Clerks (1994, Kevin Smith) : le plus drôle. Dans l'humour, le vrai, le seul, la vanne n'a besoin de rien d'autre. Le petit film culte de Kevin Smith, réalisé et monté à l'époque avec très peu de moyen (30 000$), ne s'embête pas avec la photographie et nous propose son sens du comique "brut". Ca tombe bien, ça marche.

Et aussi les fantastiques : Ed Wood, Docteur Folamour, Down by law, Psychose, C'est arrivé près de chez vous...

Source: Listal, IMDB