Frère et sœur, c’est pour la vie, pas vrai ? Ouais, c’est ça. C’est surtout pour l’enfer, quand tu peux pas saquer ton frère et qu’il ne cesse de te faire des crasses. Et que je te pique ta couronne, et que je fomente un attentat pour te buter, et que je te discrédite auprès des investisseurs, et que je monte une boîte concurrent de la tienne, et que je te fais assassiner… Bonjour les repas le dimanche chez grand-maman.

Les frères et soeurs Porsche

Ferdinand Porsche, inventeur à la fois de Porsche et de Volkswagen, décède en 1951. Ses enfants, Ferry et Louise, héritent de l’empire industriel de papa. Ferry récupère Porsche, Louise une société de distribution, et les deux ont des parts dans Volkswagen.

Les enfants de Louise et Ferry se mènent une guerre absolue. Ferdinand Piëch, le fils de Louise, entre chez Porsche et obtient de vrais succès qui irritent les fils de Ferry. La bataille fait rage pour le contrôle de la marque de bagnoles de sport. Et on décide d’en confier la gestion à des managers extérieurs. Sauf que Ferdinand reprend le contrôle d’Audi, une filiale de Volkswagen, et en fait l’entreprise la plus rentable du groupe. Il devient le grand patron du groupe.

Mais le clan Porsche lui conteste cette suprématie. Il essaie de reprendre le contrôle du groupe et échoue. Lors du diselgate, chaque partie accuse l’autre d’avoir été informée des abus. Bref, depuis 70 ans, les cousins se mènent la guerre.

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Cyrus le Jeune et Artaxerxès II

Tous deux fils de Darius II de Perse, Artaxerxès et Cyrus le Jeune n’avaient rien en commun, si l’on en croit les écrits de Plutarque. D’un côté, Cyrus était une tête forte, au caractère volontaire et impulsif ; de l’autre, Artaxerxès était un jeune homme doux et rêveur. Bref. A la mort de Darius, en 404 avant Jésus-Christ, c’est à Artaxerxès que revient le trône de Perse. Ce qui n ‘est pas tout à fait du goût de Cyrus, lequel se lance dans une avalanche de complots pour faire buter son frère ; il échoue, est banni, mais revient avec une armée de mercenaires. Et succombe dans une bataille organisée pour parvenir à ses fins.

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Adidas contre Puma : la brouille des frères Dassler

En 1948, Adolf et Rudolf Dassler, deux frères qui possèdent une fabrique de chaussures, décident de se fâcher, a priori pour de bonnes raisons. Résultat : Rudolf se casse de la fabrique et fonde une entreprise concurrente, qui va devenir Puma. Adolf, lui, change le nom de l’entreprise qu’ils géraient à deux pour Adidas. Ensuite, la rivalité prend des proportions démentes : Adidas joue de ses relations pour faire bloquer des équipements Puma à la douane lors des JO de Mexico, en 68 ; Puma recrute des stars pour sa communication, au mépris de tous les accords passés avec Adidas.

Coups bas permanents, coups de putes, ça ne s’arrête jamais. Jusqu’aux années 1990, la tension est tellement forte que les matchs de foot opposant des équipes Adidas à des équipes Puma sont des genres de derbys. Même si, aujourd’hui, aucun Dassler n’est aux commandes des deux marques, la rivalité commerciale demeure, bien qu’estompée par l’histoire.

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Il n'a pas souffert, promis

Les frères Ambani

Mukesh et Anil Ambani sont les fils de Dhirubhai Ambani, fondateur du groupe Reliance, l’un des fleurons de l’économie indienne. Cet entrepreneur a fait de son entreprise l’un des tous premiers groupes indiens et mondiaux, jusqu’à devenir la dixième fortune mondiale. A sa mort, en 2002, Mukesh et Anil se disputent l’héritage.

C’est que les frères travaillent pour le groupe depuis les années 80. Mukesh a pris en charge le lancement d’une branche plastique de Reliance en 81 et Anil a rejoint l’entreprise à un poste de direction en 83. Mukesh est un bosseur sérieux et un peu chiant, Anil un mondain qui picole et fait la fête.

Bref, on s’organise comme on peut jusqu’à la mort du patriarche. A ce moment-là, Mukesh devient PDG du groupe et Anil vice-président. Mais Anil refuse d’être soumis à l’autorité de Mukesh. Dès lors, un conflit de pouvoir s’enlise. Mais ce n’est pas seulement une histoire anecdotique, car ce conflit pèse sur l’économie indienne et mobilise de ce fait les plus hautes autorités indiennes. Les frères multiplient les crasses l’un envers l’autre et vont même jusqu’à soutenir publiquement des personnalités politiques antagonistes. Pendant ce temps, les projets sont gelés et l’entreprise entre dans une zone de risque. Finalement, les activités du groupe seront réparties à parts égales entre les deux frères, créant un climat d’apaisement relatif (et un certain soulagement dans les milieux financiers).

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Il est parti à la ferme des liens cassés pour prendre des petites vacances, il est avec tous ses copains, ne t'inquiète pas.

Liam et Noel Gallagher

Les deux fondateurs d’Oasis ne peuvent tout simplement pas se saquer. Les raisons de leurs querelles sont nombreuses : des histoires de filles, des histoires de leadership musical, Noel se tapant tout le travail d’écriture pendant que Liam draguait au bord de la pistoche, ce genre de choses. Quand Liam se sépara de son frère, Noel l’attaqua en justice. Depuis la séparation du groupe, les insultes continuent de voler entre les deux frères.

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Cléopâtre et Ptolémée XIII

Frère et soeur, Cléopâtre et Ptolémée XIII étaient censés diriger l’Egypte ensemble. Pour permettre ce truc un peu baroque, on les maria, parce qu’à l’époque on n’avait pas peur de marier un frère et une soeur. Mais Ptolémée était tout petit, et l’eunuque Pothin lui servit donc de régent. Mais pendant ce temps-là, Cléopâtre asseyait sa popularité auprès de son peuple. Ptolémée essaya bien de réagir en l’écartant du pouvoir, mais ne fit qu’engendrer une guerre civile. Ptolémée chercha alors du soutien auprès de Rome, essayant de se foutre César dans sa poche en lui présentant la tête de Pompée. Mais César n’intervint que dans un effort de réconciliation entre le frère et la soeur et se mit à fréquenter Cléopâtre bibliquement. Puis Ptolémée mourut dans une bataille, Cléopâtre fit assassiner un autre de ses jeunes frères pour faciliter l’accès au trône du jeune fils qu’elle avait eu avec César, et elle reçut le prix de plus mauvaise sœur du monde.

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Henri Ier Beauclerc et Robert II de Normandie

L’aîné de Guillaume le Conquérant, Robert II de Normandie, n’arriva jamais à conserver la couronne de son papounet. Alors qu’il participait à une croisade, son père et un autre de ses frères décidèrent de mourir. Le commandement revint donc à son autre frère, Henri, dit Henri Beauclerc. Robert ne le prit pas super bien et mena son armée pour attaquer Henri à la bataille de Tinchebray en 1106. Sauf que Robert fut fait prisonnier à cette bataille. C’est beau l’amitié entre frères.

Caracalla et Publius Septimius Geta

Quand l’empereur romain Septime Severe songea à passer le flambeau, il trouva une solution qui, sur le moment, paraissait une bonne idée : partager le pouvoir entre ses deux fils, Caracalla et Geta. Mais Caracalla, déjà petit, n’aimait pas partager ses playmobils. Du coup, il monta un complot sur pied pour faire assassiner son frère et, assez étonnamment, le complot fonctionna. Geta fut donc trucidé dans les bras de leur mère. Voili voilou.

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Al-Walid Ier et Sulayman

Le califat des Omeyyades était, en 705, l’un des plus grands empires mondiaux, s’étendant sur un espace allant de l’Espagne à l’Iran. C’est le moment où Al-Walid accéda au pouvoir, dans le califat, avec comme condition toutefois qu’à sa mort, son frère Sulayman prenne la relève. Cette disposition emmerdait Al-Walid, qui préférait les relations père-fils aux relations frère-frère. Il se mot donc en tête de mener une grande campagne de sensibilisation aux qualités de son fils. Sauf que le truc échoua ; lorsqu’il arriva au pouvoir, Sulayman fit couper les têtes de tous ceux qui avaient soutenu le fils d’Al-Walid. Rira bien qui rira le dernier.

Les frères Booth

Edwin et John Booth étaient des acteurs dans l’Amérique de la fin du XIX° siècle. John s’effaça d’abord devant Edwin, qui devint l’un des acteurs les plus en vue de tout le pays-continent. Et John essuyait pendant ce temps les mauvaises critiques : ses spectacles n’attiraient personne. Au lieu de l’aider, Edwin décida qu’il valait mieux l’empêcher de prendre part à des spectacles du côté de l’Union. Envahi par le dépit, John se dirigea du côté des Confédérés et, à mesure que son ressentiment augmentait, devint complètement dingue sur le plan politique. Jusqu’à assassiner Abraham Lincoln.

Comme quoi, le mieux est de partager ses jouets, petit, pour ne pas le regretter plus tard.

Source : BFM Business, Business Insider, Listverse, Les Echos