Plus on grandit, plus réalise que les amis, c’est pour la vie mais pas tant que ça en fait. Concrètement, quand on est gosse, moins on en fait, plus on en a. Et plus on vieillit, et qu’on met les bouchées doubles pour trouver son acolyte de bière du vendredi soir moins ça vient. Visiblement les gens n’ont ni ton temps ni ta thune, et comme ils ont eu la bonne idée de rester collés avec leurs copinous de la cour de récré jusqu’à leurs 120 ans, ils sont pas tout seuls. EUX.

À 1 an : gouzigouzi areu areu areu prout gouzigouzi

Il en faut peu pour être heureux hein comme on dit. Il suffit d’un regard, très long, de deux trois étoiles dans les yeux, et un échange de 1000 bruits de bouche que même la NASA a encore du mal à interpréter à ce jour. Mais vraisemblablement, ils se comprennent entre eux, et tu me diras, c’est le principal.

Ce contenu n'existe plus

Il n'a pas souffert, promis

À 5 ans : deviens la rock star des bacs à sable

Probablement le plus bel âge pour se faire des potos sûrs. Si c’est à l’école, il suffit de partager sa pâte à sel avec le p’tit Quentin pour devenir le plus « zentil des zenfants » à ses yeux. Dans la cour, tu fais le singe sur des barres de métal et hop, ni une ni deux te voilà emmêlé avec la p’tite Zoé qui te propose de jouer au dragons et au chevalier. Et quand bien même toutes ces astuces ne suffiraient pas, il y a toujours le quatre heures au bac à sable où, de toutes manières, quand on te colle dans 4m2 de cailloux avec d’autres potiots tu n’as mille options que de communiquer à part s’il s’agit de te coller du sable dans le froc solo. Je juge personne.

10 ans : caïd de l'épervier

Le CM2, c’est assez risqué comme période pour se faire des amis (si tu n’as pas eu la chance d’en avoir au cours des 4 années précédentes). Trouver le bon équilibre, c’est la clé : savoir faire des compromis et dire à Johanna et Victoire que oui, tu adores jouer au cheval dans la cour et courir sans cesse en rond en poussant des « huuuuuuu ». Mais une fois cette amitié de secours assurée, te voilà armé pour affronter les deux épreuves du feu et te faire des potes qui crois moi, resteront dans ton coeur à vie : l’épervier et le « fille attrape gars ». J’en profite que c’est aussi une super astuce pour chiner aussi.

À 18 ans : "t'as pas du feu mec ?"

Le lycée, ça peut être la maison du bonheur comme l’antichambre de l’enfer. Si tout va pour le mieux, tu vas aux soirées des gens de ta classe, tu demandes du feu au mec cool dans la cuisine, tu lui demandes « et toi tu veux faire quoi dans la vie ? » suivi d’un légendaire « oh bah grave tant que ça te plait c’est cool yes » quand il te dit qu’il veut être taxidermiste d’animaux de compagnie de stars. Si tout se passe mal, tu tentes généralement de demander une copie double au bac à ton voisin qui t’invite allègrement à aller te faire foutre.

25 ans : afterwork is the new boîte de nuit

On arrive à la seconde moitié de ce classement, la période qui s’annonce la plus compliquée pour établir un lien social durable. Tout le monde a des potes sauf toi, et tu n’as plus le temps ni l’argent d’aller bruncher le dimanche avec les potes de fac. Tu te retrouves à y aller un peu fort sur l’happy hour du mardi avec l’open space en ponctuant toutes tes phrases de « ça fait longtemps que t’es dans la boîte ? »

À 30 ans : soirée Time's Up and chill

Si tu fais partie de ces jeunes trentenaires casés fraîchement installés avec mamour et bout’chou, il y a de fortes chances que cette décennie soit celle de la famille. Du coup, tes rapports sociaux consisteront à régulièrement tenter de sympathiser avec les autres papas au parc, à base de « il fait du vélo sans petites roues le votre ? Merde, je vois plus le mien » tout en devant expliquer pendant 30 minutes sur pourquoi maman donne encore le sein au petit Théo, 12 ans. Pour les célibattants attachiants, il ne vous reste plus qu’à tenter de voler subtilement les amis de votre seul ami au cours d’apéritifs dînatoire et soirées Time’s Up.

À 40 ans : fraterniser avec le premier adulte qu'on pourra croiser

Bon on va pas ce mentir, on est à l’âge où ça devient le plus tendu de faire des connaissances si on a pas eu la chance de garder ses copains de fac. Les seuls qui restent sont souvent les plus nuls, et la dernière option possible consiste à faire du pied à ce couple de braves gens assis à ta droite en réu parents-profs. Tu sais que c’est le début d’une relation quand l’un de vous commence par un « ouh dis-donc il est pas commode ce Monsieur Fouquet hein« .

À 50 ans : plutôt camélia ou hortensia ?

Quand on touche à la cinquantaine, il y a deux écoles : certains diront qu’ils se sentent plus vivants que jamais quand d’autres parleront de moitié de siècle et de compte à rebours avant la faucheuse. Du coup les plus optimistes d’entre eux seront les premiers inscrits aux ateliers cuisine, au club de golf de Bandol ou de composition florale pour tenter de faire ami-ami avec un amoureux de la vie, un peu comme toi finalement.

70 ans : la discussion de comptoir is the new dialogue

Que ce soit au club de bridge, à la maison de retraite ou sur un banc avec d’autres mamies, le mot d’ordre est MÉ-TÉ-O. Un petit « oh dites ça s’est réchauffé hein ? » doublé d’un « on sait plus comment s’habiller » et le tour est joué.

100 ans : gouzigouzi areu areu areu prout gouzigouzi

Cf point no1.

Allez on fait un effort et on va se faire des amis maintenant. Conseil d’ami (qui n’en a pas).