Dans les films qu’on attendait le plus sur Netflix en 2021, on aurait sûrement pu mettre « Madame Claude« . Le film, sorti en 2 avril sur la plateforme au grand N, retrace l’histoire de Madame Claude, proxénète française à la tête d’un réseau de prostitution dans les années 1960 et 1970. Celle qui se décrivait elle-même comme « la reine des putes » avait des centaines de secrets bien gardés, sur lesquels on a essayé d’enquêter. Voici donc un résumé des détails insolites sur la vie de la mère maquerelle (à ne pas confondre avec marelle, qui est un jeu enfantin sur un schéma placé au sol, et est donc très différent de Madame Claude).

Elle ne s'appelle pas vraiment Claude

C’est sûrement le détail le plus connu, mais il faut bien commencer par quelque chose. Fernande Joséphine Grudet, de son vrai nom, prend le pseudonyme de Claude en s’installant à Paris. Elle choisit un nom non-genré, afin de représenter une neutralité sexuelle. Plus tard dans sa vie, en arrivant aux Etats-Unis, elle changera encore d’identité, passant de Claude Tolmatcheff à Claude Cook, mais toujours en gardant le même prénom. Les rumeurs me confirment en revanche que le choix du prénom n’a rien à voir avec une potentielle admiration de Claude François.

Elle a inventé plein d'histoires différentes sur son enfance

Née en 1923 à Angers, Madame Claude vient, certains jours, d’un père maire. Les autres jours, c’est un ancien résistant fusillé par les Allemands. Les jours plus rares, elle combine même ces deux histoires. Mais, en réalité, son père était bistrotier, décédé d’un cancer du larynx quand elle était jeune. Madame Claude n’arrêtera jamais d’inventer des histoires différentes, étant décrite comme une « mythomane » par ses proches. Elle s’inventera même une vie de déportée de la Résistance ayant sauvé la nièce du Général, et prônant même que sa fille, Annie était le fruit d’une union avec un médecin nazi du camp. Elle s’invente une enfance bourgeoise, un passé dans le banditisme et dans la prostitution. Tout ça est faux, et ce ne sont que les délires mensongers de Madame Claude. Elle se serait même inventé un passé en tant que joueuse du Barça. C’est faux, mais faut reconnaître que ça aurait été vachement plus drôle que ses histoires à elle. Manque de fun la Claude.

Le réseau de prostitution qu'elle a créé était un réseau de LUXE

Madame Claude monte son entreprise de prostitution à la fin des années 50. Cependant, elle ne souhaite pas avoir n’importe quel réseau de prostitution, elle aspire à un réseau de luxe. Ses prestations sont réservées à une élite qui dispose de moyens financiers très importants. On parle d’hommes politiques, de hauts fonctionnaires et d’artistes, des hommes qui ne peuvent rentrer dans le réseau que par parrainage. Ses prostituées sont habillées par les plus grands couturiers et doivent bien se tenir pour que Madame Claude s’intéresse à elles. Plus tard, elle racontera qu’en moyenne, une soirée avec une de ses filles coutait 2500 francs, ce qui représente près de 400€. Et, au début des années 60, c’est beaucoup beaucoup. Fallait économiser pendant des mois.

Elle a eu recours à la chirurgie esthétique

Obsédée par l’apparence physique, Madame Claude faisait avoir recours à la chirurgie esthétique à la plupart de ses filles, toutes celles qu’elle ne trouve pas « extrêmement jolies ». Elle raccourcit la pointe du nez de certaines, efface la culotte de cheval d’autres, refait faire des sourires, gonfle des poitrines. Mais, Madame Claude fera également appel à ce traitement pour sa propre personne, avec plusieurs opérations du visage qui auront pour but d’améliorer son physique, qu’elle juge laid.

De nombreuses personnalités ont fait partie de la clientèle, comme John F Kennedy

Comme on l’a dit, la clientèle de Madame Claude, qu’elle appelle d’ailleurs « ses hommes » représente le haut du panier, des hommes riches et importants. Des Rois, des Ministres, des industriels… Sa clientèle était très vaste et remplie d’hommes de renom. Le Président américain, John F. Kennedy, de passage à Paris en 1962, aurait même succombé au charme d’une de ses filles.

Tout se faisait par téléphone sans jamais rencontrer les hommes

L’entreprise de prostitution de Madame Claude est bien organisée. Depuis son appartement rue de Marignan, elle anime par téléphone les échanges avec les hommes qui veulent de ses services. Elle rencontre ses filles et s’occupe beaucoup d’elles, mais elle ne rencontrera jamais les hommes, à part en conversation téléphonique. Au téléphone, les hommes n’ont qu’à lui décrire le type de femme qu’ils aiment, et elle se charge d’envoyer les filles correspondantes rejoindre les hommes, ou de donner une adresse de rendez-vous aux hommes. C’est donc sur une relation de confiance que les clients se basent, en écoutant les instructions de Madame Claude sans jamais la rencontrer. Tout de suite, on se dit que ça aurait pu être vachement drôle de hacker le téléphone de Madame Claude et d’envoyer ses clients dans des endroits improbables, genre dans un magasin de bricolage, au rayon tondeuses. Heureusement que ça n’existait pas.

A partir de 40 ans, elle n'a plus jamais eu d'homme dans sa vie sentimentale

Même si elle est créatrice de centaines de relations entre hommes et femmes, la vie personnelle de Madame Claude, elle, est sacrément moins mouvementée. Méprisant les hommes, elle déclare que le sexe « n’a jamais été son truc » et considère qu’après 40 ans, une femme ne devrait plus se montrer nue devant les hommes, jugeant cela « dégoutant » (SYMPA). C’est pour ça qu’après 40 ans, elle s’est fait la promesse de ne plus jamais avoir d’homme dans sa vie.

Elle s'est mariée avec un barman homosexuel

Quand Madame Claude commence à être poursuivie par le FISC qui lui réclame 11 millions de francs, elle épouse d’abord un citoyen suisse pour obtenir sa nationalité, puis finit par s’enfuir aux Etats-Unis. Là-bas, elle ouvrira une pâtisserie qui finira par faire faillite. Afin d’obtenir la carte verte lui permettant d’être une résidente permanente aux Etats-Unis, elle se remariera alors avec un barman homosexuel, et ouvrira un restaurant. Malheureusement, elle finira par être dénoncée aux services de l’immigration et sera contrainte de rentrer en France.

Cela l'excitait d'entendre des hommes puissants la solliciter d'une voix de petit garçon

Madame Claude expliquera que, même si passé 40 ans, elle n’a plus jamais eu d’homme dans sa vie, ce qui l’excitait dans sa vie, c’était d’entendre des hommes puissants et importants, l’appeler et la solliciter pour ses services d’une voix de petit garçon, timides et gênés du service qu’ils avaient à demander. Bon voilà, après chacun ses fantasmes, je juge pas.

Elle a perdu la trace de sa fille

Le seul regret de Madame Claude était sûrement celui-ci ; très tôt, elle s’était disputée avec sa fille et avait perdu sa trace. Elle avait alors engagé un détective pour la retrouver, et les deux décidaient alors de se revoir chaque semaine. Mais, elles n’ont jamais réussi à se mettre d’accord sur un jour de la semaine, et cette fois la rupture était définitive. Quand elle est morte en 2015, elle n’avait donc plus aucun contact avec sa fille.

Ouais sa vie avait pas l’air folichonne folichonne