Dans beaucoup de films (et dans énormément de nanars), il y a un big boss méchant et ses sbires. Cette multitude silencieuse et interchangeable est pourtant indispensable pour asseoir la puissance d’un Méchant digne de ce nom: un leader malfaisant ne peut décemment pas déambuler avec un seul sbire, il lui en faut au moins deux pour constituer son équipe de méchants. Rendons justice à cette engeance de cinéma. Voici 9 clichés sur les sbires.

Le sbire a une espérance de vie de quelques heures

Le sbire est une espèce menacée. Sa seule existence est vouée à sa destruction: il sera buté soit par les héros, soit par des pièges cons/des monstres/un test pharmaceutique qui tourne mal, soit par son Boss, parce que le sbire est un défouloir pas cher et un cobaye tout trouvé, pour la version « savant fou ».

Le sbire a des problèmes psychomoteurs

Le sbire est tout de même censé être un gangster, donc capable de se servir d’une arme correctement. Pourtant, par un étrange phénomène encore indéterminé à ce jour, le sbire armé jusqu’aux dents se fera dérouiller par une gamine de 11 ans. (voir Kick-Ass). Certes bien entraînée-sinon que viendrait foutre une gamine de cet âge dans un film d’action, pendant les horaires scolaires de surcroît- mais on attend quand même d’un sbire qu’il sache se servir de ses 10 doigts pour autre chose que se fouiller le nez.

Le sbire est stupide

Le sbire n’est pas seulement manche-à-couille, il est aussi désespérément neuneu. Même en supériorité numérique, à croire que sa connerie se démultiplie en groupe. Prenons une situation simple: les sbires ont chopé le ou les héros. Le sbire un peu consciencieux lui mettra deux-trois tartes, se moquera de lui avec un rire gras, voire lui urinera dessus pour les plus taquins. La logique voudrait que les sbires le ou les désarment et s’assurent que le ou les gentils ne représentent plus aucun danger: il faut donc liquider tout ça et de préférence sans laisser trop de trace. Eh bien non, les sbires vont garder le butin pour « le boss », et se faire dessouder parce que forcément, le ou les héros ont réussi à mettre au point un plan rusé pour se délivrer pendant qu’ils pataugeaient dans les flaques de pipi.

Le sbire n'est pas très loquace

Tout ce que le sbire est capable de dire se résume souvent à « oui patron », « désolé patron », « c’était pas ma faute patron », « qu’est-ce que vous faites avec ce coupe-cigare alors que vous fumez pas, patron? ». Eventuellement des « Aaaaaah » un peu exagérés avant de calancher. Bonjour la conversation.

Le sbire est docile

Et d’une docilité qui confine au crétinisme. Si le boss les envoie dans un piège qui sent le piège à 300 kilomètres à la ronde, le sbire sautera dedans à pieds joints, avec un « tout de suite Patron » flagorneur en sus. De même, le sbire tue, torture, crame, fait exploser et fracasse tout ce qu’on lui demande de tuer, torturer, cramer, exploser et fracasser sans se poser la moindre question. Le sbire n’est pas payé pour réfléchir. Il n’est même pas payé du tout le plus souvent, puisqu’il ne profitera jamais de ses annuités-retraites ou son plan-épargne-logement. La sécurité de l’emploi n’est pas vraiment de mise.

Le sbire est fragile

Les sbires tombent dans les pommes ou meurent avec une rapidité confondante. Même le gros bras de service qui ne s’exprime que par grognements et sensé être une machine à tuer se fait maraver en moins de temps qu’il n’en faut pour dire « grreuu ». Très souvent, le big boss retrouve ses sbires mal en point et dans un élan de générosité abrège les souffrances des plus abîmés. De toutes façons le sbire est une denrée facilement remplaçable.

Le sbire est fainéant

En Asie, les sbires sont tous initiés aux arts martiaux. Nonobstant, ça doit bien pioncer dans les vestiaires, parce qu’un seul coup de latte suffit à les mettre par terre, et cela même s’ils sont armés de katanas ou de nunchakus-dont ils sont très fiers puisqu’ils se livrent à de longues démonstrations avant de se faire plier. Il faut tout de même souligner la politesse des sbires: s’ils sont plusieurs, ils ne se ruent pas en groupe sur leur adversaire, ils attaquent un par un, pendant que les autres tournent autour et attendent leur tour sagement, ce qui démontre que les sbires sont bien élevés.

Le sbire est veule

Le sbire lèche obséquieusement les pompes vernies de son Boss, mais ourdit dans l’ombre un complot pour prendre sa place. Qui échouera parce que le sbire est con, point n’est besoin de le rappeler. Dans un même ordre d’idées, le sbire n’hésitera pas à balancer ses collègues et à écraser ses supérieurs directs (comprendre le sbire un peu plus vif-à l’échelle « sbire », hein…qui a au moins deux autres sbires sous ses ordres) pour prendre leur place. Ce qui marche mais qui ne sert à rien étant donné qu’à moins de devenir patron, le sbire est voué à crever.

Le sbire est masochiste

Le sbire, on l’a vu, est là pour se taper la basse besogne, se prendre des mandales et mourir, de préférence comme une vieille crotte. Parfois il arrive que le Boss, un peu fatigué, demande à un sbire de claquer le beignet d’un autre sbire déméritant. Le sbire, au lieu de se barrer ou d’en coller une à son collègue, se laisse faire. Plusieurs fois. A moins d’aimer ça, on ne peut vraiment pas comprendre les motivations premières du sbire. Peut-être parce qu’il n’en a aucune.

De sbire en sbire.

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