Faire des dons à des œuvres humanitaires quand on a beaucoup d’argent c’est très bien mais c’est pas toujours aussi efficace qu’on le voudrait. C’est pas parce qu’on a de l’argent et plein de bonnes intentions qu’on peut faire tout et n’importe quoi, la preuve.

Madonna et son projet foireux de faire construire une école au Malawi

C’est sûr qu’à force d’adopter tous les enfants du pays en deux temps trois mouvements, Madonna s’est sentie un peu obligée de rendre la pareille. Elle a donc projeté de faire construire une école et a même dépensé des millions pour ça. Mais rien n’y a fait. Le gouvernement lui a mis des bâtons dans les roues l’accusant d’exiger des traitements de faveur et de demander aux villageois locaux de danser pour elle. Bref, pas ouf. Heureusement qu’il existe des organisations comme le Global Philantropy Group, professionnels de ce genre d’opérations pour rectifier le tir et mener à bien le projet d’origine qui était plutôt sympa finalement.

Le musicien Bob Geldof réunit plusieurs chanteurs pour reprendre la chanson "Do they know it's Christmas? " afin de lever des fonds et lutter contre Ebola

Trop mignon cette initiative. Sauf que la chanson (qui est une reprise d’un tube de 1984) méritait certainement quelques retouches. Déjà pour le titre qui parle de Noël alors que la chanson renvoie à des populations musulmanes. Ensuite parce que les paroles de la chanson sont plus que limite : « Ce soir, remercie Dieu que ce soient eux et pas toi », on parle de l’Afrique comme une région « où rien de grandit, pas de pluie ou de rivière qui coule ». Quant à la couverture, elle juxtaposait des enfants affamés à des sapins de Noël, bref le mauvais goût est poussé à son paroxysme. Même si elle est parvenue à récolter 1.5 millions de dollars, on peut avoir des doutes sur la qualité d’une telle initiative.

Brad Pitt qui fait construire des maisons (insalubres) pour les victimes de l'ouragan Katrina

Après l’ouragan, la star s’empare du grand projet de construction de 150 maisons neuves à la Nouvelle-Orléans en créant la fondation Make It Right. De belles photos de lui dans les décombres avaient permis de communiquer sur ce beau geste. Sauf que 10 ans plus tard, beaucoup de maisons n’ont toujours pas vu le jour ou alors dans un très piteux état (plancher moisi, électricité défectueuse, plafond troué etc.). La fondation a donc été accusée de pratiques commerciales déloyales. OUPSIE.

Les fonds détournés de la Hale House Center, une maison d'accueil des orphelins

Clara McBride Hale nous a quitté en 1992. Néanmoins, elle a laissé derrière elle une belle oeuvre philanthropique : la Hale House qui accueille les enfants abandonnés ou orphelins. Sauf qu’elle laisse après sa mort une fille aux ambitions légèrement moins solidaires. Lorraine Hale était moins émue par le sort des petits orphelins que sa mamounette. C’est pour cette raison qu’elle a détourné les fonds de cette fondation pour ses besoins personnels : produire la compagnie théâtrale de son époux, mais aussi la rénovation de son manoir ou la construction d’un jacuzzi.

Le millionnaire Chen Guangbiao a financé un dîner destiné au sans-abris en leur promettant 300 $ et finalement ne leur a offert que le repas

Chen Guangbiao a l’air d’être un drôle de type. Sa carte de visite étonnante vante des mérites philanthropiques en tous genres, bref le mec est surtout super riche et du coup fait un peu n’importe quoi. Comme par exemple en 2014 organiser un dîner de charité nommé « Tour of Love and Gratitude » où les sans-abris étaient invités à venir afin de récupérer 300 $ en cash en plus d’un bon repas jusqu’à ce qu’on explique au monsieur que sous aucun prétexte dans le cadre d’une oeuvre de charité il ne fallait donner de cash aux sans-abris. Sauf que le « mal » était fait, ou du moins annoncé. Du coup, les sans-abris se sont pointés et n’ont rien eu. L’horreur.

Un gala à Londres en 2018 réservé uniquement aux hommes avec des dizaines d’hôtesses

Le Financial Times avait ainsi fait infiltrer deux de ses journalistes dans l’équipe des 130 hôtesses prévues pour la soirée organisée afin de récolter des fonds pour l’enfance défavorisée. Les hôtesses devaient porter des jupes courtes noires (avec dessous assortis) et ont dû signer une clause de confidentialité sur tout ce qui pouvait se passer durant la soirée. Cela dit, le fonds caritatif du Presidents Club s’est bien défendu puisqu’il rappelle que la soirée a permis de lever 2 millions de livres (un peu moins de 2.3 millions d’euros), mais son principal bénéficiaire, un hôpital pour enfant, a annoncé qu’il rendrait ces dons qui ne sentaient pas très très bon.

Christina Aguilera se rend au Rwanda pour faire la promotion d'un programme de nutrition... sponsorisé par Yum! (un géant de la restauration rapide)

C’est sympa Christine hein, mais parler de malnutrition au Rwanda en se faisant l’ambassadrice de la malbouffe (Yum! détient de nombreuses chaînes de restauration rapides) n’est pas forcément le choix le plus judicieux.

Globalement toutes les actions de "tourisme humanitaire"

Comme le dénonçait Libération, il existe de nombreuses organisations qui mettent en place des programmes de vacances humanitaires histoire de se sentir un peu le père Noël en mission chez les pauvres. Sauf que le résultat est le plus souvent foireux voire cynique. L’engagement c’est bien, mais tout le monde ne peut pas forcément aider sur place. Les enfants sont ainsi devenus des attractions touristiques à part entière au même titre que les plages paradisiaques, on se prend en photo avec eux dans les bras parce qu’ils sont si mignons et si pauvres !

Sources : Glamour Paris, Cracked, Street Press, New-York Times, France TV Info, Le Monde, Slate, Libération