Je serai même si la vie nous sépare celle qui te redonnera l’espoir. Ta meilleure amie…

C’est pas parce qu’on n’a rien à voir l’un avec l’autre qu’on peut pas être des supers amis. Regardez Amicalement vôtre : franchement ça donne trop envie de partager une complicité comme celle-là.

Kim Philby et James Angleton

D’un côté Kim Philby, un intellectuel anglais, haute figure du renseignement britannique et accessoirement agent double des Soviétiques à qui il avait prêté allégeance par conviction ; de l’autre, James Angleton, élève moyen devenu patron du contre-espionnage américain entre 1954 et 1974 dont la paranoïa anti-communiste finira par paralyser totalement la CIA. Et pourtant les deux mecs étaient potes. C’est Philby qui a initié Angleton au contre-espionnage et l’a recommandé auprès de la CIA. A tel point qu’une fois Philby découvert, on a soupçonné Angleton d’avoir été lui aussi un agent double. Les deux hommes déjeunaient ensemble chaque semaine ; bien sûr, Philby devait y trouver une source d’intérêt stratégique, mais cette amitié était tout de même bien réelle.

Crédits photo (Domaine Public) : Unknown authorUnknown author
Crédits photo (Domaine Public) : unknown employee of US federal government

Churchill et Charlie Chaplin

Les deux mecs partageaient essentiellement une passion commune : la dépression. Entre 1930 et 1960, les deux hommes n’ont cessé de se faire des petits coucous et de se retrouver sur la lutte contre le nazisme. Par contre, niveau politique, y’avait que ça. Churchill était conservateur et Chaplin libéral (voire franchement communiste). Bref : la picole, la rigolade, l’antinazisme et la dépression. Ca suffit pour forger des amitiés.

Winston Churchill with Charlie Chaplin

Le colonels Sanders et Edgar Hoover

Le fondateur du KFC kiffait tellement le dingo conservateur du FBI qu’il l’invitait à tous ses anniversaires. En 1970, il a ainsi envoyé une lettre au directeur du FBI en l’enjoignant à la rejoindre à Louisville pour « montrer aux petits jeunes comment on fait la fête » à l’occasion de ses 80 ans. La lettre a été retrouvée dans les archives du FBI. L’histoire ne dit pas si Edgar Hoover kiffait le poulet.

Kennedy et Sinatra

On sait que Kennedy et Sinatra étaient potes. L’histoire est connue et la collusion entre le clan Kennedy et les restas aussi. Ce qu’on sait moins, c’est que cette amitié est née d’une escroquerie. Le père Kennedy, qui avait déjà frayé avec les nazis pendant la guerre, s’était attiré les services de Sam Giancana, un type de Chicago qui aurait eu toute sa place dans le Parrain, pour donner un coup de pouce à son fils lors des primaires démocrates de 1960. Et qui jouait les messagers ? Sinatra himself. Ca crée des liens.

Larry Flynt et Jerry Falwell

Vous connaissez sans doute mieux Larry Flynt que Jerry Falwell, déjà parce que c’est le fondateur de Hustler et ensuite parce que vous avez dû le voir y a trois jours dans le film que lui a consacré Milos Forman rapport au fait qu’il est mort et qu’il y a eu des rétrospectives à la télé. Donc le fondateur d’un empire semi porno, attaqué au tribunal par… Jerry Falwell, un pasteur et télévangéliste dingo, suffisamment allumé pour dire que le 11 septembre était une punition divine contre l’homosexualité.

Sauf que les deux mecs sont devenus potes après le procès. Ils ont commencé une relation intellectuelle très soutenue, se rencontrant régulièrement et évoquant tous types de sujets. Comme quoi, on peut réclamer 50 millions d’euros à quelqu’un et bien l’aimer, au fond.

Richard Coeur de Lion et Saladin

Troisième Croisade : Richard Cœur de Lion à la manœuvre (pas bien doué à la négociation) et le roi Saladin d’Egypte en face. En jeu, la terre promise et une guerre de religion sans merci. Sauf que Saladin et Richard se respectaient à mort. Suffisamment pour que Saladin offre à Richard Coeur de Lion blessé les services de son médecin personnel ; ou qu’il lui fournisse des chevaux pour qu’il puisse continuer à combattre à Asuf. Bref, de bonnes relations de guerre.

Charles Pasqua et Jean-Pierre Mocky

Un ministre de l’Intérieur truculent, connu pour ses liens avec le banditisme, le SDECE, les barbouzes, Foccart et la Françafrique, de droite, conservateur, terrifiant ; un réalisateur irrévérencieux qui se fout de la gueule de la droite, de la gauche, de la bourgeoisie, de la ville, de la campagne, de la religion, de tout. Quel rapport ? Bah ils étaient potes : ils ont passé leur enfance ensemble à vendre des faux billets de tombola sur la plage, à monter des arnaques, à draguer des filles et à jouer au foot. Étonnant.

Crédits photo (CC BY-SA 3.0) : Georges Biard

Jacques Foccart et Félix Houphouët-Boigny

Le père de l’indépendance ivoirienne et le plus gros barbouze de France étaient potes. Sans doute parce que cette amitié garantissait les intérêts de chacun (la France conservait sa zone d’influence en Afrique et Houphouët-Boigny maintenait son capital politique), mais ils étaient amis pour de vrai : Houphouët-Boigny et Foccart s’appelaient tous les mercredis, bouffaient ensemble. Il arrivait même à Foccart d’intervenir pour aider Houphouët-Boigny à régler des problèmes intimes et privés.

Je serai là toujours pour toi.