En plein après midi, vous venez de passer en revue les activités potentielles auxquelles vous pourriez prétendre en ce week-end. Rien de passionnant. Vous allumez donc TF1. Le téléfilm catastrophe débute. On est happé dans une formidable aventure dont on connaît la fin à l’avance. Pourtant, on reste et on regarde avec attention. Ce qu'il y a de rassurant avec ces demi-bouses télévisuelles c'est qu'elles se ressemblent toutes et qu'on est très rarement surpris. Voici 11 éléments que vous retrouverez à coup sûr. (Maj oct 2013)

  1. Une bonne grosse catastrophe, normal aussi c'est dans le titre
    Le martien étant pour des raisons budgétaires réservées au cinéma les téléfilms catastrophes se partagent un nombre restreint de possibilités climatiques : pluies torrentielles, avalanches, tornades, orages, tsunamis. Les phénomènes d’implosion fleurissent également, tout comme la destruction par météorites. Mais rien ne remplace une bonne attaque terroriste des familles. Si le téléfilm date des années 80 c'est un russe, si c'est les 90's c'est un chinois, après 2001 c'est un mec du Moyen-Orient. Ça et les fringues, c'est votre seul moyen de savoir quand l'action se déroule, parce que c'est pas le scénar qui va vous aider.
  2. Des images de synthèses bien cheapos
    Ils n'ont clairement pas mis le budget dans les effets spéciaux et ça vous le verrez très vite (d'ailleurs on se demande bien où ils l'ont mis). Certains vont jusqu'à utiliser de bonnes vieilles images d'archives pour illustrer les catastrophes. Si jamais ils tentent la "3D" (comme on disait dans les 90's) ça va vite vous faire penser à ces premiers jeux de PlayStation, ceux qu'on trouvait très beau en 1997.
  3. Un père divorcé malmené par ses enfants
    Souvent, c'est le héros (une femme qui sauve le monde c'est pas crédible). Toujours un peu has been, parfois scientifique. Il n’est pas écouté de ses adolescents en pleine crise qui le traitent de "ringardos". Lorsque les enfants sont jeunes, c’est plus simple, c’est son ex-femme qui le rabaisse d’un regard. À croire qu’elle a oublié, qu’elle fut charmée par ce moins que rien. Depuis le divorce il a une vie insipide et taquine un peu le goulot
  4. Des acteurs qui passent partout
    Et en trente ans, les ricains tournent à peu près avec 50 mecs et trente figurants. Un bon téléfilm TF1 est un téléfilm ou on passe son temps à dire "hey, mais je l'ai déjà vu ce mec/cette fille-là". Ne cherchez pas où ? La réponse est toujours la même : un autre téléfilm de merde.
  5. Un ministre qui ne croit pas les scientifiques
    En général, c’est le ministre de la Défense : « Mais bordel on va pas se laisser emmerder par des extra-terrestres », « Quoi ? Vous voulez faire évacuer tout le nord du pays vers le sud ? Mais vous êtes complètement marteau Johnson !! ». Ce ministre doit avoir un jeu de sourcils efficace pour pouvoir passer de l’énervement, à la perplexité, puis au doute total avant la libération la victoire. Il finira assez régulièrement par se faire virer.
  6. Une romance
    Il existe plusieurs probabilités. Soit l’ex-femme revient vers le héros, car il lui a sauvé la vie et a prouvé sa valeur. Soit le héros est obligé de bosser avec une bomba latina et ils s'embrassent au milieu d'une explosion. On attend toujours le héros qui tombe amoureux d’un de ses coéquipiers homme. Dans certains cas, la romance s’accompagne d’une relation retrouvée avec un membre de la famille (Le père retrouve la confiance de son fils et reparle lui même à son propre père). Dans tous les cas, à la fin le héros baise, normal en même temps, c'est le héros.
  7. Destruction de monuments historiques
    Avec une nette préférence pour cette pauvre Tour Eiffel qui s’est déjà fait exploser une centaine de fois. Suivie de près par Big Ben, la Statue de la Liberté ou encore le Kremlin. Il faut noter que les monuments sont parfois remplacés par des personnalités : Dalaï-lama ou Reine d’Angleterre. Personne n’a encore osé le Pape. Les ricains ne déconnent pas avec le catholiques.
  8. Une réunion de crise des Chefs d’Etat
    Celle-ci est toujours présidée par le Président des Etats-Unis (ils ont un peu le melon). Chaque pays du G10 est représenté par un mec totalement cliché, on est à deux doigts de voir le président chinois avec une raquette de ping-pong et le français avec une baguette. Dans certains films, la réunion se fait par vidéo-conférence, dans ce cas on verra toujours un général en trés gros plan hurler sur l'assemblée. Et toutes les phrases commencent toujours par "Messieurs, l'heure est grave !"
  9. Un doublage incomparable
    D'habitude on conseille la V.O, mais les téléfilms nazes du dimanche sont une des exceptions. Les accents sont tous plus ridicules les uns que les autres (Le méchant Russe/Chinois, le gentil Indien ou le black "super cool mec"). Il ne suffit pas d'avoir un scénario rempli de poncifs encore faut-il l'habiller, là-dessus on est les plus forts?
  10. Un clochard drôle et attachant
    Ne vous inquiétez pas, il va survivre. Son rôle est de rappeler que face à mère Nature ou aux méchants extraterrestres, tout le monde est sur un pied d’égalité. Il a soit un chien, soit un chariot rempli de ses affaires. Parfois, il a les deux. Dans les téléfilms les plus aboutis, il participera au sauvetage de l’humanité. Il finira aussi par être accepté par le méchant policier qui lui interdit l’entrée des lieux publics. "Allez vieux, bougre de Levingston, je voulais pas te maltraiter mon vieux, et au fait tu sais qu'on a un poste vacant à l’accueil ça te dirait d'avoir un vrai salaire ? - Oh vous savez moi, tant que j'ai un hot dog en fin de journée je suis prêt à faire n'importe quoi. - Hahaha sacré Levingston, dans mes bras vieux brigand !"
  11. Bonus : Un bon happy ending
    À part un personnage secondaire qui meurt pour pousser le héros dans ses derniers retranchements, il ne se passera rien de grave. Dans tous les cas, même s’il y a des morts par milliers, c'est toujours loin des USA et on ne les verra pas. Par contre, si le seul mort important a eu le malheur d'être un militaire, on aura droit au traditionnel enterrement avec coups de feu et drapeau américain sur le cercueil. Mais ça, c'est au milieu. Le dernier quart d'heure est toujours ponctué de rire et souvent d'un anniversaire à la con ou d'un chien qui court au ralenti. Bref tout va bien. Il est 17h, vous avez fini de roter votre gigot, vous pouvez tranquillement vous diriger vers une fin de journée des plus productives...

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Top écrit par The Buzzbrowzer